Je cuisine beaucoup, mais aussi beaucoup seul... Au début de ma relation passionnelle avec la cuisine j'avais du mal à partager ma cuisine, donc cette solitude m'allait assez bien. Il m'arrivait même de grogner sur le pas de la porte dès que quelqu'un de chez moi faisait mine d'aller y faire plus que réchauffer un simple plat. Quand je voyais quelqu'un hacher un oignon, je pleurais, moi aussi, pas à cause de l'oignon, mais bien parce que la cuisine était mon royaume et que cet oignon aussi ! Alors accepter qu'un autre que moi le passe à la poêle... J'en pleurais de tristesse ou de rage ou d'un mélange des deux.
Et puis quelques années plus tard, j'ai commencé à la partager avec la préparation de notre petit et regretté festival de par chez nous. Là toute la maison et ma cuisine se retrouvait envahie par des hacheurs, des coupeurs, des sauteurs, des cuiseurs... et je trouvais ces envahissements culinaires bien agréables. J'ai alors commencé à sourire et même rire quand d'autres pleuraient au-dessus des oignons. Et depuis ma cuisine est ouverte et accueille tous ceux qui voudront bien y venir avec un plaisir que je n'essaie surtout pas de cacher.
Beaucoup sont venus et un jour Nicolas est arrivé lui aussi, un peu intimidé cette première fois parce qu'il n'y avait pas encore ses marques, un peu seulement parce que le garçon est vite comme un poisson dans l'eau dans une cuisine. Et puis il est venu et revenu, et à mon grand plaisir et j'ai eu l'impression qu'il s'y sentait bien, sachant quelquefois même mieux que moi où se trouvent les choses...
Alors forcément je le vois toujours revenir avec plaisir parce que nous cuissons ensemble en nous amusant, en partageant nos idées et nos envies et que ces journées-là me laissent comme un pingouin qui vient de retrouver son ouvre-boîte préféré, juste heureux !
Et cette fois nous sommes partis en Irlande pour partager un colcannon généreux accompagné de haddock parce que Nicolas voulait... C'est une autre histoire où le poireau joue le rôle principal que je vous raconterais prochainement.
Notre colcannon au haddock
Les courses :
1kg de pommes de terre à purée - 180g de chou blanc - le vert d'un petit poireau - 200g de haddock - 30cl de lait chaud - 90 g de beurre demi-sel - 6 brins de persil plat - sel et poivre
La cuisine
Pelez et rincez les pommes de terre. Placez-les dans une grande casserole d'eau froide. Portez à ébullition et laissez cuire une bonne vingtaine de minutes, jusqu'à ce que les pommes de terre soient cuites.
Pendant ce temps, émincez très finement le chou et le vert de poireau. Faites-les revenir à la poêle à feu modéré avec 20g de beurre en remuant souvent. Ils ne doivent pas colorer. Assaisonnez en cours de cuisson. Réservez au chaud.
Portez à ébullition dans une casserole, moite-moite de lait et d'eau. Dès le premier bouillon, coupez le feu. Plongez-y alors le haddock. Couvrez et laissez reposer une petite quinzaine de minutes. Le poisson doit être tendre au toucher. Ôtez la peau et les arêtes puis effilochez la chair.
Égouttez les pommes de terre. Réduisez-les en purée au presse-purée puis incorporez 30 cl de lait et 60 g de beurre. Assaisonnez à votre goût.
Incorporez le mélange chou/poireau à la purée. Le colcannon est presque prêt !
Placez le colcannon dans un plat de service. Déposez le haddock sur la purée. Parsemez de persil. Déposez une belle belle noix de beurre sur le plat. Servez aussitôt!
Mais pourquoi, une bonne idée d'ailleurs ce poireaux... est-ce que je vous raconte ça...
Merci pour cette recette, cela à l'air bon
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