samedi 31 mars 2007

Gâteau chococafé à la purée… à la purée ? à la purée ! ou le dur apprentissage de l'humilité…

Hier j'étais de sortie, la bande d'agitateurs à laquelle je participe organisait une petite soirée où tout vient se mêler théâtre, concert, court métrage… un peu de tout mêlé quoi. Et pour nourrir toute la tripoté on avait dit on fera comme à la maison, chacun amène ses petites préparations, soupes, cakes et pâtisseries étaient au programme. Et voilà comment sur le coup de midi je me suis amené avec mon Expresso crémossso cake… et un poil de fierté d'avoir fait une petite crémerie qui ne ressemble pas forcément à toutes les autres...
Et comme un paquet de mangeurs traînaient autour d'un buffet encore vide, je me suis dit que j'allais me faire un petit plaisir, celui de découvrir l'envie dans les yeux de ceux qui viendraient manger… je l'ai donc sorti mon petit cake tout encrèmé, je l'ai un peu remis en ordre, comme on pomponne une bête de concours et puis j'ai choisi l'endroit juste au bout du bar, là où personne ne pouvait le louper…
Il trônait donc sur la place et moi je suis allé m'installer quelques mètres plus loin comme un chat drapé dans sa zenitude absente… Mais au fond j'étais aux aguets, l'oreille comme un périscope, prête à se mettre dans le sens du vent et à ramasser la moindre remarque sur mon petit bichon au café ! Et forcément au bout d'un moment une première arrive se pose au bar et…ne le voit pas… je me demande pendant une seconde si elle pourrait encore respirer avec le visage profondément incrusté dans la crème… et avant que je me dise que tout ça n'est pas raisonnable, elle le voit et s'exclame hooo qui c'est qu'a fait un gâteau à la purée ? j'enfonce subitement mes griffes dans le bois du bar… le temps qu'elle m'achève d'un c'est marrant comme idée ! Là les mots se bousculent dans ma tête gâteau… purée… marrant… et les idées… et si finalement je l'étouffais quand même ! Mais bon je suis raisonnable et je me contente de réduire en sciure le bout de bar sur lequel je m'appuie et, philosophe, je me dis que tout le monde a droit de faire des erreurs et j'allais finir par la pardonner… dans quelques générations…
Et là, voilà le deuxième qui arrive passe au bout du bar et comme dans les films de John Woo un vol de pigeons s'élève et tout se ralentit, son visage se tourne, il le voit enfin, sa bouche s'éclaire d'un sourire, moi aussi… enfin… et là il dit waaaah un gâteau à la purée… Je ne pleure pas, je ne crie pas, je ne dis rien, rien ne peut montrer ma légère crispation… ou alors juste le petit spasme nerveux qui agite mon œil gauche et le crissement de mes dents qui s'usent les unes contre les autres et cette foutue jambes qui n'arrête pas de trembler malgré mes coup de poings… Quand le troisième est arrivé je me suis dit après tout c'est qu'un cake et qu'un nom… et mes tics ce sont arrêtés et avant qu'il n'ouvre la bouche je lui lance, tu veux pas un bout de gâteau à la purée ? C'est quand il a dit non que ça s'est vraiment gâté !!!
Et pour vraiment relativiser les choses j'ai refait un cake différent à la maison, un à la " purée " et j'ai même fait le petit volcan et j'ai même fait la sauce pour mettre dedans… j'ai juste pas demandé qui en voulait avant de le servir à tout le monde !
Petite précision, ils se sont écriés gâteau à la purée juste parce qu'ils ont trouvé que la crème du dessus de mon gâeau ressemblait à de la purée... et pas parce que c'est rééllement de la purée... heureusement ,-) ! voilà voilà... et finalement il a quand même disparu...
Chococafécake à la " purée "… et sa sauce chocolat pour le petit volcan
Ingrédients : 220g de farine – 1 paquet de levure chimique (10g) - 200g de sucre roux, du pas trop raffiné – 150g de beurre fondu – 10cl de lait - 2oeufs, blancs et jaunes séparés – 3càc de café soluble – 80g de chocolat noir coupé en copeaux – 1càc de cacao en poudre - sel
Dans un saladier mettez la farine, la levure, le sucre, mélangez, le beurre, mélangez,le lait, les 2 jaunes (merci spaetzle de m'avoir signalé cet oubli !) et 2càc de café soluble, mélangez encore bien. Mettez les 2 blancs avec une pincée de sel dans un saladier puis battez-les en neige bien ferme, réservez-les. Battez alors l'autre mélange précédent jusqu'à ce qu'il soit crémeux. Incorporez alors les blancs en neige délicatement à la cuillère, puis la càc restante de café soluble, le chocolat en copeaux et le cacao mélangez de nouveau délicatement sans trop insister. Versez dans un moule rond d'environ 22cm bien beurré et fariné puis mettez à four préchauffé à 190° pendant 40 à 45min. Laissez bien refroidir ensuite sur une assiette.
Pour la purée…
Ingrédients : 150 de mascarpone – 100g de beurre ramolli – 150g de sucre glace
Mettez le mascarpone et le beurre ramolli dans un saladier et battez rapidement. Incorporez peu à peu le sucre tout en continuant de battre jusqu'à obtenir une crème bien homogène, il ne faut pas hésiter à battre longtemps. Si la proportion de beurre vous inquiète vous pouvez la réduire. Réservez au frais
Pour la sauce
Ingrédients : 100g de sucre – 3càs de cacao en poudre – 5cl de lait - 20g de beurre - crème fraîche liquide
Mélangez bien dans une casserole le cacao, le sucre et le lait, puis mettez à feu moyen et tout en remuant constamment attendez que la sauce arrive à ébullition, retirez du feu puis ajoutez le beurre. Laissez tiédir. Prenez ensuite 4càs de cette sauce au chocolat mettez la dans un bol ajoutez 2càs de crème liquide et mélangez bien. Laissez refroidir. Au moment de servir ajoutez 1càc de crème et mélangez très rapidement c'est juste pour faire joli !
Il faut ensuite étaler la crème sur le gâteau, mettre au frais au moins une demi-heure pour que la crème se raffermisse, et napper de sauce au moment de servir… vous n'avez plus qu'à crier qui veut du gâteau à la purééééée ! et si quelqu'un dit non…

Mais pourquoi, à la purée j'te jure… est-ce que je vous raconte ça…

mercredi 28 mars 2007

Un numéro 2 ! salade de crevettes fruitée fruitée et un numéro 7 ! cochon caramel qui pique … 2 et 7 ça me dit quelque chose ça…

- 1962 j’ai un an, j’ai découvert le goût du lait… c’est pas difficile j’ai droit qu’à ça… vivement que je sois grand… bon j’y retourne quand même…
- ..67 j’ai six ans, j’ai découvert le goût qui pique… avec mes parents on est allé à Paris chez les marchands de tissu, là où des femmes font voler des rouleaux géants d’étoffe, il y en a des montagnes et elles arrivent avec des ciseaux… on dirait des animaux qui viennent glisser sur les tissus et les découpent presque sans les toucher… En sortant comme on n'avait pas le temps de rentrer on a mangé des saucisses dans le pain et mon père m’a dit tu veux de la moutarde ? j’ai dit oui et j’ai dit ça pique quand j’ai goûté…
- ..72 j’ai 11 ans, j’ai découvert le goût des filles… c’est bizarre je crois pas que j’aime… mais pourquoi elle regarde François, je vais me le faire à coups de patins celui-là s’il continue !
- ..77 j’ai 16 ans, j’ai découvert le goût… je sais même pas ce que c’est, mais c’est fort ce qu’il y a dans la bouteille qui passe de main en main, fort, trop fort mais on a tous dit non non c’est rien ça fait rien… tu parles ça me brûle tout le dedans en descendant, si je pouvais je me jetterais la bouche dans une baignoire pleine d’eau, ça brûle de partout, et j’ai bien vu Fred devenir tout rouge lui aussi en avalant une grande rasade… et après, après… ça tourne…
- ..82 j’ai 21 ans, j’ai découvert le goût de l’Angleterre… des pintes de bières, des curry’s, du bacon qui croustille et des haricots étrangement sucrés, des petits matins difficiles et des drôles de petits pois trop gros et trop verts et des filles que j’aime vraiment vraiment beaucoup maintenant…
- ..87 j’ai 26 ans, j’ai découvert le goût de tous ce qui se mange vite… j’ai pas le temps de manger, manger c’est s’arrêter et je ne veux pas m’arrêter j’ai trop perdu de temps… alors j’en ai plein les mains hamburger et kebab et pan bagna et chien chaud… tout ça et rien d’autre…
- ..92 j’ai 30 ans, j’ai découvert le goût des choses à deux… je ne goûte pas je la regarde goûter… je la regarde et j’apprends les petits signes de rien et ce qu’ils disent, le nez qui se plisse ça veut dire c’est bizarre j’arrive pas à décider si c’est bon ou mauvais, les yeux qui s’écarquillent c’est que ça pique, quand les yeux plissent un tout petit peu c’est qu’elle a aimé mais qu’elle veut pas le montrer pour que ça soit moi qui le mange… et moi je la regarde goûter et je fais comme si je ne comprenais rien…

- ..97 j’ai 36 ans, j’ai découvert le goût des p’tit pots… d’abord ceux qu’on fait nous même, on va pas acheter les trucs des supermarchés, les tout faits, tu vas voir on va les faire nous-même qu’on a dit… et puis après en avoir fait quand même beaucoup… bon quelques uns tout faits, juste pour lui faire goûter d’autres trucs… tu parles on est juste fatigués…
- 2002 j’ai 41 ans, j’ai découvert le goût de la Chine au fond de mon assiette… et puis du Japon et de l’Inde et de l'Auvergne et de l'Italie et des petites régions de chaque pays et de Barcelone parce que même les villes ont un goût et encore de l’Amérique celle du nord et celle du sud et du Brésil et du Sénégal et de la Corée… et que j’aime les livres de cuisine… trop elle dit, on va rajouter une étagère je lui réponds…
- ..07 j’ai plus d’âge, depuis un moment faut que je compte sur mes doigts parce que j’arrive plus à dire l’âge que j’ai sans réfléchir, c’est le signe que je dois plus compter ça… j’ai découvert que j’avais faim, faim de découvrir, faim d’avoir faim et d’assouvir cette faim… je suis un ogre alors planquez vos petits plats parce que j’arrive !!!
Tu veux pas te raconter depuis ta naissance de 2 en 7 jusqu'en 2012 ? m'ont gentiment proposées
Mamina et Clairechen c'était donc le début…
Cochon caramel qui pique
Ingrédients pour 4 : 750g de poitrine de porc pas trop grasse coupée en trois puis en morceau d'environ 1cm de large – 120g de sucre de palme ou de canne – 12 échalotes pelées, coupez-les en deux si elles sont grosses – 2 petits piments rouges - 1 càs de nuoc nam – 1càs de soja – 2 étoiles de badiane – 20cl de bouillon de poule très léger - poivre - de la coriandre fraîche – du piment d'Espelette
Mettez un wok ou une poêle à feu doux versez-y le sucre et ajoutez 3càs d'eau, mélangez bien et faites fondre le sucre et laissez blobloter pendant 3ou 4 minutes. Ajoutez ensuite le cochon, les échalotes et le piment, remuez bien pour que le caramel enveloppe tous les ingrédients. Versez ensuite 1càs de nuoc nam, le soja et le bouillon de poule, poivrez généreusement. Couvrez et laisser cuire à feu moyen une dizaine de minutes en remuant de temps en temps. Retirez du feu, filtrez alors le jus à travers une passoire fine et remettez dans le wok. Puis découvrez et poursuivez la cuisson une vingtaine de minutes jusqu'à ce que la sauce soit comme un caramel bien enveloppant.
Servez avec plein de coriandre, quelques pincées de piment d'Espelette et du nuoc nam si nécessaire et bien sûr du riz. Attention ce plat est beaucoup moins bon réchauffé... la viande durcit un peu, donc à finir de suite mais ce n'est pas trop difficile !

Mais pourquoi, bon j'ai pas un autre questionnaire sous le coude moi… est-ce que je vous raconte ça…

lundi 26 mars 2007

Retour vers le futur et soupe de crevettescocothaï aux 101 vigoureuses saveurs acidulées… encore un titre simple !

23 Avril 2012 10h56… j'attends Adèle, elle doit arriver avec une caisse de sa dernière ligne de vaisselle, Sweet'Acide qu'ils ont appelé ça, faut dire depuis que son émission MeltingInThePot est passée en quotidienne sur la chaîne inter-capitale européenne ça défouraille à tour de bras du côté des licences ! Moi comme nom je lui avais proposé " In the middle of the sky with an electric sheep ", faut dire que les incrustations d'éclats de cristal dans le plexi quand la lumière vient dessus c'est direct les 70's… mais en entendant ma proposition elle avait tordu le bec et lâché un mouais trop clair et juste ajouté je suis pas sûre, pas sûre… elle avait sans doute raison… J'aime bien quand elle s'amène avec ses cartons et qu'elle jette tout sur la table et puis fait semblant d'écouter mes avis parce que ça finit toujours en papotages… cinq ans que ça dure et pas de raison que ça s'arrête de si tôt ! En plus comme son petit dernier bouquin holographique sort à peine, elle va bien en oublier un à la maison, une de ses habitudes…
A l'époque moi aussi j'avais tenté ma chance du côté de l'édition, du temps où c'était encore du papier… au bout d'un an mon éditeur m'avait dit pour le café c'est quand vous voulez mais si vous arrivez avec un projet de livre je vous fais défenestrer avant que vous me trouviez encore un putain de titre ! Bon depuis je me suis dit que j'aurais peut-être pas dû faire le forcing et menacer de rompre le contrat si c'était pas mon titre qui était retenu…" Je cuisine, Tu cuisines, Elle cuisine… non c'est Il qui cuisine même si Il est peut-être plus Elle qu'il n'y paraît ! " c'était peut-être un peu…long… L'éditeur, lui, il avait proposé " Journal culinaire d'un ménager de moins de 50ans ", c'était pas si con en fin de compte…
J'en ai quand même vendu 142… et le premier jour ! une vraie ruée vers l'or, un phénomène qu'il disait l'éditeur, le soir de la première, c'est tout juste s'il n'avait pas le stylo à la main pour signer le deuxième… mais y'a jamais eu de 143e, ni de deuxième… Le titre… les vendeurs après s'être bien marrés perdaient trop de temps devant des clients qui balbutiaient pendant des heures Je cuisine, elle cuisine non c'est il mais il paraît avec elle, enfin Il cuisine et c'est pas elle même si… du coup dès qu'ils entendaient Je cuisi… les vendeurs coupaient d'un définitif y'en à plus m'sieur ! là aussi il a dit que c'était un phénomène, du jamais vu de l'histoire de l'édition avec les yeux dans le vide avant de me raccompagner vers la sortie ! un phénomène c'était bien ma chance…
Adèle m'a sorti de mes pensées en arrivant comme un ouragan et en me disant sans même me dire bonjour, tu sais quoi Anne vend P&P à Afflelou et elle ouvre une cantine, enfin une cantine… sur un coteau bordelais, un jour je ferai comme elle… là, je me suis dit " Papilles et pupilles on the coteau et l'un tombe à l'eau et il reste le restau… " ça serait bien comme nom… et puis je l'ai entendue dire, ça sent pas la soupe thaï ici ? c'est ta soupe aux 101 parfums ? ouais c'est ma soupe de crevettecocothaï aux 101 vigoureuses saveurs acidulées… que j'ai précisé…
Tu veux pas te raconter depuis ta naissance de 2 en 7 jusqu'en 2012 ? m'ont gentiment proposées Mamina et Clairechen (désolé Claire !)… c'était donc la fin de l'histoire… le début ? à venir…
Soupe de crevettescocothaï aux 101 vigoureuses saveurs acidulées
Ingrédients : 1½cas d'huile neutre (tournesol de préférence) – 4 ou 5 échalotes longues coupées en quatre - 2 piments rouges légèrement écrasés avec le plat du couteau – 1 racine de galanga et 1 de curcuma d'environ 2cm coupées en lamelles moyennes– 1 tige de citronnelle coupée en deux dans la longueur – 2 feuilles de citronnier – 1½càs de nuoc nam ou de nam pla – 1càc de sucre de palme ou de canne – Une douzaine de crevettes décortiquées en gardant la petite queue – 1boîte de lait de coco de 400ml – 25cl de bouillon de poule léger – 1càs de citron vert - un bouquet d'herbes composé de menthe de coriandre et de basilic thaï haché grossièrement - du poivre
Dans une cocotte à feu moyen mettez 1càs d'huile puis ajoutez les échalotes et laissez cuire en remuant et sans colorer pendant 5min, vous pouvez couvrir, le tout c'est de ne pas les colorer. Ajoutez ensuite le piment, les racines en lamelles, la tige de citronnelle et les feuilles de citronnier remuez bien et laissez tout bien se mélanger pendent 2 ou 3min.
Pendant ce temps mélanger dans un bol le nuoc nam et le sucre, puis versez le dans la cocotte en gardant l'équivalent d'1grosse càc. Mélangez bien, puis ajoutez doucement le lait de coco et enfin le bouillon de poule. Laissez blobloter à feu assez doux à découvert pendant une quinzaine de minutes.
Quelques minutes avant la fin coupez les crevettes en deux dans la longueur, dans une poêle à feu vif mettez la ½càs d'huile restante, dès qu'elle est chaude ajoutez les crevettes et faites-les sauter vivement jusqu'à ce qu'elles soient presque à point, ajoutez alors le nuoc nam sucré restant et poivrez généreusement, finissez la cuisson.
Des que la soupe est prête retirez du feu, ajoutez la càs de jus de citron vert, les crevettes, mélangez bien, servez dans deux larges assiettes et saupoudrez enfin avec les herbes.

Mais pourquoi, faire plus simple, faire plus simple… qu'est-ce je disais déjà… est-ce que je vous raconte ça…

samedi 24 mars 2007

J'veux du soleeeil ! J'veux du soleeeeil !!!… dans les cœurs et dans les plats, dans les yeux et sur la peau ! quoique sur la peau…

Ce matin j'étais de formation, et le temps de rentrer dans la voiture… enfin en faisant juste un tout petit détour parce qu'il y a un peu plus bas un épicier qui a plein de… et de… le temps de… pas longtemps donc et voilà que quand j'appuie sur les pédales, je me rends compte que j'ai l'orteil au pôle nord ! des icebergs miniatures ! Faut dire qu'il pelait sauvagement… et j'ai pas pu retenir un p'tain de temps suivi d'un j'veux du soleeeeil ! Et dire que normalement j'aime pas ça la chaleur, que dès qu'il fait plus de 18° je prends des airs de sibérien au micro-onde… Et pourtant quand j'étais petit, j'étais persuadé que je deviendrais un bon espagnol, un comme ceux qui composaient les tribus bruyantes des amis de mes parents, un de ces basanés poilus riant de la fournaise et j'en rêvais à l'époque d'être et de tout faire comme eux, faut dire qu'en ce temps-là mon espanitude et l'envie d'être comme les autres me travaillait plus qu'aujourd'hui…
Je pensais qu'avec le temps j'allais aimer les tortillas, mêmes celles qui ressemblent un peu trop à des éponges trempées dans l'huile et regarder avec dédain los franchoutès qui demandent si une tortilla c'était toujours avec des patates, comme si un mur c'est toujours avec des briques ! Ils ont de ces questions ces franchoutès mangeurs d'œufs battus ! Et j'allais savoir faire las palmas, cette façon de frapper dans les mains en rythme que ceux de là-bas pratiquent dès qu'ils sont plus de deux, surtout s'il y a un feu de camp pas loin et… des filles… des filles que j'allais apprendre à regarder de côté en ouvrant un peu plus la chemise en riant avec un air dégagé… et un peu… idiot ! Et j'allais aussi aimer les voix éraillées et sombres du flamenco et les taconados des danseuses, les guitares frénétiques et les robes qui volent… j'allais aimer ces cris et ces bruits… Et bien plus tard j'allais aussi conduire une Mercédés ! La Mercccédés la voiture espagnole ! parce que pour moi c'était une voiture espagnole vu comment ils en parlaient avec des trémolos dans la voix et des yeux de vélourrrs… J'allais faire tout ça et bien plus pour être comme eux, et j'avais l'impression en pensant ça, que je devenais de plus en plus espagnol et même que j'avais même des poils qui me poussaient déjà sur la poitrine… enfin que ça allait venir…
Et puis est venu le premier match de foot quand j'ai enfin été considéré comme assez grand pour jouer… et fièrement j'ai intégré l'équipe des torses nus ! les maillots blancs contre les torses nus et j'ai joué comme un espagnol, teigneux et râleur pendant des heures… et au final j'ai senti que quelque chose avait changé en moi, une étrange sensation comme si j'étais en train de me transformer en cocotte minute ! et puis un est passé à coté de moi et m'a félicité d'une grande tape dans le dos… et j'ai cru que j'allais mourir, comme s'il m'avait frappé avec un tisonnier… et il riait ! et puis tous les autres l'ont fait et puis j'ai vu ma mère lever les yeux aux ciel et puis je me suis vu en rentrant dans le miroir couleur rouge cramoisi foncé et puis j'ai passé une nuit comme un ver de terre sur un grill et puis une autre… jusqu'à peler des pieds à la tête…
Et quand la fois suivante avec un sourire jusqu'aux oreilles, ils ont dit qui prend la gamba frita j'ai compris que je serais jamais vraiment comme Paco, Antonio et Alberto, un espagnol, un vrai… et j'ai laissé passer la chaleur… mais aujourd'hui je crie quand même j'veux du soleeeeil ! après je râlerais parce que j'ai trop chaud… après !
Petites graines pour en finir avec les légumes d'hiver
Ingrédients pour 6 : 2càs d'huile - 1quinzaine de petites échalotes pelées et coupées en deux – 6gousses d'ail en chemise (c'est-à-dire pas pelées) – ½ càc de fenouil en grain – 8feuilles de sauge fraîche (ou sèche) - 1branche de romarin – 1petit butternut (ou un morceau de courge) coupé en cubes – 1patate douce blanche de préférence coupée en cube – 2 ou 3 panais coupés en deux puis en morceaux – 650g de tomates cocktail (juste la taille au dessus des cerises) – 75cl de bouillon de poule – 1càs de graines de sésame doré – 1pincée de sucre roux – sel et poivre –un petit bouquet de basilique – 300g de boulgour
Mettez une cocotte à chauffer sur feu vif et quand elle est bien chaude versez l'huile puis les échalotes, l'ail et faites colorer pendant 5min. Ajoutez alors les carottes, les panais, le fenouil, la sauge et le romarin et poursuivre à feu doux à couvert pendant 10min en remuant bien régulièrement. Ajoutez le butternut et la patate douce remuez encore et poursuivez la cuisson toujours à feu doux et à couvert 15min de plus.
Pendant ce temps préparez les tomates, écrasez-les dans une passoire de manière à vider les graines et le jus, attention ça gicle dans tous les sens ! réservez-les. Quand les 15min sont passées, ajoutez les tomates dans la cocotte remuez bien et ajoutez 50cl de bouillon, salez et poivrez et laissez blobloter pendant une trentaine de minutes. Si nécessaire ajoutez du bouillon jusqu'à utiliser les 75cl, il faut au final que ça reste un peu humide.
Pendant que ça bloblote, mettez une poêle sur le feu et quand elle est bien chaude versez-y les graines de sésame et faites-le rapidement griller, quand il est à point versez dessus une bonne pincée de sucre et un peu de sel remuez jusqu'à ce que ça caramélise et réservez.
Préparez le boulgour selon les indications du paquet.
Quand tout est prêt, mettez une large couche de boulgour dans des assiettes creuses, nappez avec les légumes, saupoudrez de sésame et de basilic, poivrez généreusement, un filet d'huile d'olive et si vous aimez un giclette de vinaigre balsamique… et dites adieu à l'hiver !
Soupe j'veux du soleil, tomates et poisson
Ingrédients pour 4 : 3càs d'huile d'olive - 1oignon émincé – 2 gousses d'ail en lamelles – 1kg de tomates pelées épépinées et coupées en cubes grossiers – 2 poivrons rouges pelés épépinés et coupés en lamelles – ½ càc de paprika - 2 sucre en poudre de canne –1càs de cerfeuil – ¼ càc de fenouil en grain - 15cl de bouillon (fait avec ½ kub) – 1pavé de dos de cabillaud (du cabillaud tout simple c'est bien aussi) d'environ 500g – la chair de 4 pattes de crabe (ou une petite boîte de crabe de 120g) ¼ de baguette de 2 ou 3 jours - sel et poivre – du paprika et du cerfeuil grossièrement effeuillé pour servir
Pour éplucher facilement les poivrons, ce qui est indispensable sinon c'est amèr et pas bon, il faut les passer sous le grill très chaud jusqu'à ce qu'ils commencent à noircir et ensuite les mettre dans un sac plastique quelques minutes, éviter de poser le sac sur la porte brûlante du four comme moi… et après ça s'épluche très facilement.
Mettez une cocotte à feu doux, versez-y 1càs d'huile d'olive, l'oignon et l'ail et laissez compoter à couvert pendant une dizaine de minutes. Pendant ce temps vous pouvez vous occuper des tomates et des poivrons. Puis jetez dans la cocotte, les tomates et les poivrons, remuez bien pendant 2 ou 3 minutes, ajoutez ensuite le paprika, le sucre, le cerfeuil, le fenouil et le bouillon, montez à feu moyen et laissez cuire à couvert pendant une vingtaine de minutes.
Préparez les croûtons pendant ce temps, mettez ½ càc d'huile d'olive dans une poêle bien chaude sur feu vif et jetez dedans les morceaux de pain salez un peu et poivrez, laissez bien colorer le pain en remuant régulièrement, dès qu'il a pris une jolie couleur retirer-le de la poêle et réservez-le.
Donnez ensuite un grand coup de mixeur plongeant, moi j'aime quand ce n'est pas complètement fin et qu'il reste encore du morceau mais faites à votre goût, puis en laissant à découvert laisser la soupe se concentrer pendant une dizaine de minutes.
Préparez le poisson pendant ce temps, dans une poêle à feu vif mettez quand elle est chaude 1càs d'huile d'olive, puis le cabillaud et commencez par bien colorer les morceaux sur toutes les faces, puis couvrez ensuite et toujours à feu assez vif terminez la cuisson, le temps dépend vraiment de l'épaisseur des morceaux mais c'est assez rapide, quand il est pratiquement à point ajoutez le crabe dans la poêle et découvrez, il va se réchauffer avec le poisson.
Quand la soupe est assez épaisse versez-en une jolie quantité au fond d'assiettes creuses, ajoutez dessus le poisson légèrement effeuillé et le crabe, les croûtons, du poivre et un filet d'huile, une pincée de paprika, du cerfeuil… et du soleil !

Mais pourquoi, Oh soleil ! oh soleil écoute-moi… je me souviens plus de la suite… est-ce que je vous raconte ça…

mercredi 21 mars 2007

Quand les parents et les enfants parlent rangement il arrive que ça finisse en cuisine japonaise…

A la maison nous avons décidé de vivre dans l'amour, la joie et le partage des tâches… et si on a relativement bien réussi les deux premiers points, du coté du dernier… enfin entre moi et Marie le partage c'est tout bon, tout va bien, elle fait tout et moi ce que je peux ! C'est pas ça, le problème c'est le sens du partage des enfants !
Au début on avait un petit côté naïf, un peu bab' cool qui regarde l'horizon plein de zénitude en disant, c'est cool man ça va se faire… et qui ensuite attend, attend… attend encore que ça se fasse et attend jusqu'à prendre racine ! Ce qu'on attendait c'était que les petites pattes et les petites mains de la maison se mettent spontanément en action sur l'air du boulot c'est la santé… et puis curieusement quand on disait, allez les enfants on débarrasse la table ! y'avait plus d'enfants ! juste des lapins qui courraient à une vitesse subsonique dans le sens opposé de la table. Et dans la minute ils étaient tous dans leurs chambres respectives superhyperoccupés avec plein plein de choses à faire tout de suite papa, tu te rends pas compte ça peut pas attendre papa… bien, bien…
On a donc réfléchit et après on s'est dit qu'on allait se la jouer responsable en leur expliquant combien notre vie de parent était difficile et combien ça nous soulagerait s'ils nous aidaient ! Et on a donc légèrement changé notre petit message de fin de repas… allez les enfants on débarrasse la table pour aider vos petits parents hyper fatigués par une rude semaine de travail harassant, hein Marie qu'elle était rude notre se… et là je l'ai vu me faire de grands gestes m'indiquant que ce n'était plus la peine de m'user la voix, j'ai eu la sensation curieuse de ne plus parler à personne… et en cherchant mes enfants autour de moi, effectivement je ne parlais plus à personne !
Du coup on a encore changé de méthode et ça a été légèrement différent à la fin du repas suivant ! Je me suis mis en première ligne et Marie en soutien derrière arque boutée sur ses appuis, prête à plaquer le moindre fuyard, et là j'ai indiqué le plus aimablement possible… que le premier qui bougerait une oreille avant que je finisse de parler retournerait immédiatement au moyen âge ! à ce temps lointain où les consoles, les télévisions et les ordinateurs n'existaient pas ! Curieusement j'ai senti une attention nouvelle… et ensuite j'ai raconté l'enfance de Cosette des Misérables dans le détail, les Thénardier, le puits dans la nuit tout ça… et précisé que c'était l'avenir qu'ils se préparaient s'ils ne débarrassaient pas cette p…. de table ! et de suite !!!
Et là ils se sont regardés, ils ont poussé un grand cri affolé et d'un coup comme des toupies frénétiques sont partis dans tous les sens pour finalement à force de rebondir venir tous s'agglutiner sur une fourchette ! forcément ils voulaient tous ranger la même ! et c'était parti pour une mêlée hurlante pour savoir qui allait la garder et la ranger… Du coup en voyant ça on s'est regardés désabusés avec Marie, et on a viré les enfants dans leurs chambres et on s'est repartagé les tâches… elle a rangé la table et moi j'ai fait ce que j'ai pu !
Un plat qui réunisse enfin les parents et les enfants dans la même assiette… enfin il parait que c'est le sens de son nom japonais…
Œuf et poulette à la japonaise
Ingrédients pour 2 : 1càc d'huile neutre – ½ oignon moyen coupé en deux puis en tranches d'½cm – ½ poireau émincés en biais en tranche ½cm – 150g de blanc de poulet émincé en lamelles d'environ 1cm d'épaisseur – 2oeufs – 3 pincées de dashi déshydraté - 1càs de sauce soja – ½ càc de sucre en poudre – 1 càc de mirin – de la ciboule ou éventuellement de la ciboulette émincée – sel et poivre et sauce soja pour servir – du riz blanc japonais
Mettez dans une poêle sur feu moyen 75ml d'eau et ajoutez l'huile, l'oignon et le poireau. Laissez cuire en remuant régulièrement jusqu'à ce que l'eau s'évapore entièrement. Dès qu'il n'y a plus d'eau ajoutez le poulet, le soja, le sucre et le mirin remuez bien et baissez un peu le feu, laissez cuire le poulet jusqu'à ce qu'il soit tout juste cuit à cœur, pas trop il s'assècherait. Mettez les œufs dans bol battez très rapidement, et versez sur les légumes, laissez cuire juste le temps que les œufs commencent à prendre, couvrez ensuite et laissez pendant deux ou trois minutes, l'œuf va finir de cuire, normalement il doit encore être très baveux, mais cuisez à votre goût. Mettez alors une couche de riz dans une assiette et couvrez avec le contenu de la poêle en le faisant glisser sur le riz, ajoutez au goût de la ciboule, du poivre et du soja… bière japonaise de rigueur, pour les parents !

Mais pourquoi, bon et si finalement je la débarrassais moi-même… demain… est-ce que je vous raconte ça…

lundi 19 mars 2007

CrunchyCandyCrêpe mon ultime crêpe a pris pension à la maison et depuis je crie crépas ! crépas !! crépas !!!

Ça y est j'ai fait entièrement mes premières vraies crêpes ! Oui je sais à mon âge j'aurais dû depuis longtemps manier la pâte tout seul… mais chez moi quand j'étais petit et que je demandais à ma mère d'en faire, elle me regardais intriguée en répétant crépas ? crépas ???... et j'imaginais alors, que ces " crépas " ne faisait pas parti de sa culture et qu'il n'y avait aucune chance de voir ma mère se transformer fière crêpière la poêle à la main ! Et ce n'est effectivement jamais arrivé… Par la suite ça en a été de même pour moi, j'ai pensé que non, décidément la crêpe ne faisait pas partie de mon patrimoine culinaire… et même les crêperies sont alors devenues pour moi des lieux exotiques tellement j'y mettais peu souvent les pieds.
Plus tard quand Marie est arrivée elle s'est amenée avec ses valises et ses crêpes… Chez elle, tout au contraire, il suffisait que quelqu'un ne fasse que penser, j'en mangerai bien des… et pas la peine de finir la phrase, la farine, le lait et les œufs, les saladiers et les touilleuses, les poêles et le beurre… tout apparaissait comme par magie, un peu comme chez Peau d'âne, la chanson en moins… Là, je ne me voyais pas dire, je vais vous les faire moi vos crêpes et vous allez voir ce que c'est qu'un serial crêpeur ! Pendant qu'ils incorporaient, mélangeaient, battaient tous en rythme leurs yeux me disaient clairement, bouge pas poussin laisse faire les grands… j'osais à peine proposer d'étaler la confiture… Je me contentais d'essayer de réduire la montagne qui s'élevait régulièrement sur la table en indiquant que non non après la 17e je n'en voulais pas une 18e que c'était trop gentil mais que la dernière avec l'andouillette, les pommes et la crème… m'avait rempli jusqu'au bord des yeux et que là on pourrait peut-être faire une petite pose, une pose de deux ou trois ans !
Et tout ça s'est reproduit avec les filles et quand quelqu'un pense à la maison, j'en mangerai bien des… je m'assois et je laisse les filles et leur mère transformer la maison en usine à crêpes… Mais voilà que l'autre jour Stéphane, mon Mr Francine à moi, m'envoie un petit mot pour me rappeler que les crêpes c'est bien et encore mieux avec la farine de Mr Francine et que je pourrais tester sa recette de pâte et que pour ça il suffisait que je déballe le paquet qu'il m'avait envoyé et où il avait glissé tout le nécessaire… prévoyant le Stéphane !
Et me voilà donc au dessus de mon saladier, la farine à la main prêt à commencer la préparation de mes premières crêpes à moi tout seul… et je te jette le tout dans l'ordre, 4 verres de lait, 3 œufs, 2 verres de farine Fluide Francine, 1 pincée de sel dans un saladier… et que je te bats tout ça et que ça finit avec une jolie pâte toute lisse, un poil liquide, un peu de farine de plus et là ça me va, 1 une pincée de sel, 2,3457274 verres de farine… ça va être plus difficile à placer… Et c'est enfin le moment fatidique où le beurre va crépiter, où la louche va lâcher son contenu, où la pâte va commencer tout doucement à se gondoler, gonfler et finalement devenir crêpe… et là je regarde je m'émeus, je te la retourne et là voilà toute dorée… et je me reémeus ! et c'est tellement bien que je m'en fais une autre et puis une autre et puis dix autres… et puis un deuxième saladier de pâte et puis un troisième… et puis je vois la tête d'une de mes souris dépasser de la porte et qui me dit étonné ben qu'est-ce tu fais papa ? Et là émergeant de derrière ma montagne à moi, l'œil un peu sauvage j'éructe crépas ! crépas !! crépas !!! j'avais vaincu la malédiction et plus rien ne pouvait m'arrêter ! et depuis on écluse l'excédent… notamment comme ça :
CrunchyCandyCrêpe's
Ingrédients pour la pâte : 4 verres (1verre = 250ml) de lait - 3 œufs - 2,3457274 verres de farine Fluide Francine (ou d'une autre !) - 1 pincée de sel
Versez le tout dans un saladier et mélangez, personnellement j'ai utilisé un mixeur plongeant pour obtenir une pâte bien lisse.
Ingrédients pour la garniture pour 4 crêpes: 3 pommes assez acidulées coupées en 4 puis chaque quart en 6 – 10g de beurre – 10g de gingembre confit taillé en lamelles les plus fines possible – 2 càc bombées de sucre roux – 50g de noisettes émincées – 15g de pignons hachés très grossièrement – ¼ càc de romarin et quelques feuilles pour faire joli – 50g de sucre roux – 50 à 75g de crème fraîche légère épaisse
Mettez une petite poêle sur feu doux ajoutez le beurre puis les pommes en morceaux, mélangez bien, laissez cuire tranquillement à couvert pendant une dizaine de minutes. Ajoutez alors le gingembre et poursuivez la cuisson pendant 5min, si vous voyez que ça commence à attacher, n'hésitez pas à ajouter une goutte d'eau. Découvrez et ajoutez 1càc de sucre roux, mélangez bien et montez à feu moyen. Laissez colorer en remuant bien régulièrement, dès que c'est à point réservez.
Mettez maintenant dans une poêle les noisettes et commencez à les faire colorer à feu moyen. Dès qu'elles commencent à prendre un peu de couleur, ajoutez les pignons et remuez, dès qu'ils commencent à leur tour à colorer 1càc de sucre roux et attendez, en mélangeant sans arrêt, que ça caramélise, ça va très vite, enlevez de suite de la poêle et réservez.
Mettez dans une petite casserole les 50g de sucre roux et à feu doux transformez le sucre en un joli caramel (j'ai porté le sucre à 110° pour ceux qui ont une sonde). Enlevez du feu et versez la crème sur le sucre, mélangez bien de manière à obtenir une crème onctueuse, laissez tiédir un peu.
Il n'y a plus qu'à faire les crêpes, une crêpes ou plusieurs un peu froncées, un peu de pommes au gingembre, un peu de caramel liquide, des noisettes caramélisés, et un peu plus de caramel liquide, quelques pincées de romarin… et voilà. Vous pouvez aussi choisir de les rouler et finir par le caramel liquide… le tout, c'est de se faire plaisir !

Mais pourquoi, bon et maintenant je vais inventer l'eau chaude… est-ce que je vous raconte ça…

samedi 17 mars 2007

Le 17 mars c'est bien le jour où jamais pour manger irlandais et évoquer… évoquer quoi d'abord ?

Quand Anne m'a appris que Zorra du blog Kochtopf nous invitait à un blog event autour de la St. Patrick je me suis demandé à quoi ça me faisait penser… Et je me suis dit que ça me faisait penser à l'Irlande, forcément. A l'Irlande et à quelques clichés… ça m'a fait penser à une quinzaine de diables verts qui courent dans tous les sens derrière un ballon même pas rond, un sport auquel je me suis frotté, pas longtemps... éssayez donc de suivre un ballon qui va où il veut quand on est myope comme une taupe et que tout le monde vous crie non pas par là, pas par là ! sans vous dire où c'est par là !… aussi à une boisson, la première alcoolisée que j'ai goûtée et qui m'a fait grimacer comme un chat qui a gobé une abeille, et depuis je n'ai jamais aimé le sky comme ils disent les d'jeunes… et encore à la bière, mais dès que je traverse la Manche je ne peux pas m'empêcher de penser à une bière, enfin une… une bière tirée d'une de ces tireuses à main par un rouquin ou une rouquine tatouée jusqu'au cou… et aux harpes qui vous entraînent dans de longues ballades irlandaises… et dire que j'ai même eu une période musique celtique, à tel point qu'un de mes profs me voyant arborant triskel et disques de harpe m'avait demandé si j'étais breton, moi et mon nom aussi typique que Cervantes, je lui avais répondu, breton mais du sud m'sieur !
La St Patrick m'a fait penser à ça et 2 ou 3 autres choses, comme une petite rouquine croisée du côté de Piccadily Circus mais c'était il y a tellement longtemps… à tout ça donc… Mais la saint Patrick c'est aussi le 17 mars et ce jour c'est d'abord celui où j'ai eu ma première fille ! C'est curieux la mémoire, ce sont souvent des petites choses, des détails qui restent… comme ceux de son arrivée et de ce premier rendez-vous avec ma fille…
D'abord le souvenir de cette foutue péridurale qui n'a marché que d'un côté, et pas de chance le côté qui a marché c'était l'autre côté, celui où Marie ne me tenait pas la main. Et du coup elle a passé un accouchement a essayer de me la broyer, histoire de se changer les idées et de me faire partager, enfin presque, tout l'accouchement… exactement jusqu'au moment où elle m'a pris un doigt comme un levier de vitesse et qu'elle a subitement passé la marche arrière… et là, clac le doigt, il s'est retrouvé à angle droit… regards étonnés et sans réfléchir reclac je te le remets dans le bon sens et en même temps que mes yeux veulent subitement sortir des orbites, houuuooo ! je dis… après c'est moi qui ai tenu sa main…
Et aussi de la sage femme, à ce moment où j'avais oublié de respirer pendant quelques secondes, faut dire que l'action devenait trépidante, de la sage femme donc que j'ai entendu dire entre deux poussez madame poussez, m'enfin poussez ! y'a le père qui nous lâche, l'est tout pâle ! emmenez-le au café… et de l'infirmière qui m'a mis devant une machine, m'a regardé inquiète se demandant si elle atteignait mon cerveau quand elle me parlait, et qui tapait sur le distributeur en disant café monsieur… café… monsieur ? monsieur... ?
Et puis de la même infirmière revenue me chercher avec un grand sourire, et un petit mot à peine soufflé, fille… et Marie avec un adorable crapaud tout gluant sur le ventre et une drôle de question dans les yeux… fille ? elle croyait encore que je voulais un garçon… et je semblais tellement heureux…
Et enfin de notre premier échange de regards avec elle, elle qui ne me voyait pas ou presque pas et moi qui devais déjà avoir au fond des yeux un mais qu'est-ce que j'ai fait là… Et finalement depuis ça n'a pas vraiment changé… à part que maintenant c'est elle qui a dans les yeux mais qu'est-ce que j'ai fait, qu'est-ce que j'ai fait… quand je lui propose de manger irlandais !
St. Pat's Day: Green or Irish
Irish coddle in a pot
Ingrédients : 16 petites saucisses anglaises – 6 à 8 tranches de bacon anglais – 20g de beurre – 2 beaux oignons coupés en rondelles – 1kg2 de pommes de terre qui se tiennent en cuisson coupées en tranches d'environ ½ cm – 3ou 4 feuilles de sauge fraîche (sèche à défaut) hachées gros – ½ càc de marjolaine fraîche effeuillée - 2càs de persil haché gros – 1cube de bouillon de volaille déshydraté - 1càs de cerfeuil - Poivre
Remplissez une casserole assez grande d'eau et portez à ébullition puis ajoutez les saucisses, baissez le feu et laissez blobloter tout doucement pendant dix minutes en écumant régulièrement.
Pendant ce temps faites chauffer une poêle à feu vif, mettez-y le beurre et faites rapidement dorer le bacon en tranches. Dès qu'il a pris une jolie couleur enlevez-le de la poêle, coupez-le en bande de 2ou 3cm et réservez-le. Mettez dans la poêle l'oignon en rondelle, baissez légèrement le feu et faites le colorer aussi. Dès qu'il est à point réservez avec le bacon.
Toujours dans la même poêle faites dorer légèrement les saucisses dès que les 10min de cuisson à l'eau sont finies. Pendant qu'elles dorent prélevez 40cl d'eau de cuisson des saucisses, bien écumée, et ajoutez-y le bouillon cube au poulet.
Il ne reste plus qu'à finir la cuisson tout ensemble. Dans une cocotte mettez au fond les patates en tranches. Ajoutez au mélange bacon-oignon la sauge, la marjolaine et 1càs de persil, poivrez et versez sur la couche de patates. Posez ensuite les saucisses en les enfonçant un peu, et versez finalement le bouillon. Couvrez et mettez au four à 190° de 45min à 1heure, attention le temps de cuisson dépend très largement des pommes de terre, il faut surveiller régulièrement . Dès que les patates sont cuites à point c'est prêt ! il suffit de saupoudrer avec les herbes restantes 1càs de persil et 1de cerfeuil et de servir dans la cocotte.
Colcannon comme une colline verdoyante
Ingrédients : 1 petit cœur de chou émincé fin (enlevez les grosses côtes avant d'émincer) – 1ou 2 oignons selon la taille, émincés assez fin - 1kg2 de pommes de terre à purée – 10cl de lait – 80g de beurre demi sel – 1càs de ciboule ou de ciboulette émincé fin – 2càs de persil haché grossièrement – 2cas de cerfeuil haché grossièrement – poivre – curry en poudre
Portez à ébullition deux casseroles d'eau et ajoutez dans l'une les pommes de terre sans les éplucher et dans l'autre le chou et l'oignon mélangé. Faites cuire les pommes de terre jusqu'à ce qu'elles soient très tendres et le mélange chou et oignon pendant 10min. Dès que le chou à l'oignon a cuit dix minutes égouttez-le bien dans une passoire et laissez l'eau s'évaporer pendant quelques minutes. Dès que les patates sont cuites épluchez-les encore chaudes et réservez. Mettez une poêle à feu moyen et versez-y 30g de beurre puis le chou et laissez sur le feu jusqu'à ce que le chou à l'oignon commence tout juste à dorer un peu, remuez très régulièrement et dès qu'il commence à se colorer coupez le feu. Pendant ce temps mettez les patates épluchées dans un saladier et écrasez-les avec les 50g de beurre restant, puis ajoutez le lait et mélangez bien. Ajoutez le chou et mélangez rapidement. Il n'y a plus qu'à saupoudrez avec les herbes sans trop mélanger, ajoutez un peu de poivre et quelques belles pincées de curry et servez. Et si un petit saumon remonte une rivière pas loin de chez vous, un petit tour dans la un poêle et avec le colcannon… rien de plus !

Mais pourquoi, Hoooo dany boyyy… tiens va pleuvoir, forcément l'Irlande… est-ce que je vous raconte ça…

mardi 13 mars 2007

A vos casseroles #10 : c'est parti !!! Et si je suis capable de faire un titre simple… enfin…

Quand Marie arrive vers moi et me dit tiens samedi y'a Marcel qui vient manger… ma première réaction c'est le syndrome dit de la poule et du météorite ! C'est quoi ? C'est simple, imaginez une poule, la poule dans la métaphore c'est moi ! donc une poule tranquilette se graille sa petite ration de p'tites graines agrémentée d'un p'tit verre de temps en temps… la vie est belle, il fait beau et ça picore dans la joie et là subitement s'abat à quelques millimètres de sa p'tite papatte dans une sorte d'apocalypse une météorite géante bouillante d'une lave incandescente, un soleil terrifiant en réduction ! Forcément la cocotte, les plumes du bec à moitié carbonisées, remonte ses jupes et se lance immédiatement dans une danse frénétique sans but et sans fin ! et ne lui demandez pas pourquoi, ce n'est pas la question ! Voilà ce que ça me fait quand on me dit qu'un ami vient manger à la maison parce que forcément faut choisir, choisir ce qu'on va manger, et ça c'est juste quand c'est un ami !
Alors quand il y a quelques jours j'ai reçu un petit mot de
Marie-Laure qui me demandait si je voulais bien choisir le prochaine thème d'À Vos Casserole… et qu'en plus c'était Anne qui avait choisi le thème précédent et qu'en plus et qu'en plus… Après avoir rougi de joie, la poule, elle a carrément remonté ses jupes sous les bras et la danse a duré un sacrément moment… jusqu'au soir ! Et le soir quand Marie est rentrée j'étais presque fumé mais encore en piste… elle est passé une fois… deux fois devant moi et là elle a lâché au fait pourquoi tu fais la poule ? et quand j'ai fini de lui expliquer, j'ai conclu par un timide fruits exotiques et miel tu crois que c'est bien ? Elle a fait son mouais j'sais pas de quand elle veut me taquiner… et puis elle a dit oui… oui c'est bien ! Je tenais mon thème !
Le thème d'À Vos Casseroles dixième du nom est donc Miel et Fruits exotiques !
Le principe d'À Vos Casserole c'est simple, une date, le 22 avril, deux ingrédients, fruits exotiques et miel et c'est à vous de jouer, c'est à vous de créer des recettes à partir des deux ingrédients proposés avant la date limite. Et après ? après jolie photo, petit mail à Marie-Laure avec le nom de votre recette, le lien vers votre blog, votre nom, le nom de votre blog et la photographie de votre recette, rien de très compliqué et tous les détails sont là : Ô délices
Et si vous avez des questions n'hésitez pas !
Et histoire de vous accompagner j'ai fait deux petites recettes…
Chutney M&M's (Miel &t Mangue's)
Ingrédients : 1k2 de mangue coupée en petits cubes – 1ou 2 gousses d'ail écrasées – 2 petits piments verts frais entier – 1 morceau de 2cm de gingembre frais râpé - 125g de miel liquide – 8cl de vinaigre de riz – 1càc de cucurma – 1càc de curry – ½ de coriandre en grain – ½ càc de sel
Mettez l'ensemble des ingrédients dans une casserole, portez à ébullition sur feu moyen puis à feu doux et à couvert 30min. Découvrez ensuite pendant une quinzaine de minutes, s'il manque de liquide n'hésitez pas à ajouter un poil d'eau, en tout cas à la fin de la cuisson il faut que le chutney ne soit pratiquement plus liquide et que les mangues s'écrasent très facilement. Ecrasez alors à la fourchette la moitié ou les trois quarts des mangues, puis mettez le tout, avec ou sans les piments, en pots pendant que c'est encore chaud, fermez et conservez au frais… enfin si vous le gardez assez longtemps pour ça !
Un œuf ma cocotte ?
Ingrédients (pour chaque œuf cocotte) : 1oeuf – 1ou 2 càs de crème fraîche - 2càc de chutney M&M's – 1pincée de curry – sel et poivre
Pour réaliser des œufs cocotte il faut des petits pots spéciaux pour ça (comme sur les photos), que l'on trouve maintenant plus facilement. Une fois que vous avez les petits pots tapissez-les avec la crème, mettez la bien sur tous les côtés en laissant le centre libre, mettez ensuite un œuf dans chaque pot. Ajoutez ensuite le chutney, salez légèrement et poivrez. Il n'y a plus qu'à refermer les pots et les mettre dans une casserole avec de l'eau bouillante arrivant à mi-hauteur pendant environ cinq à dix minutes selon la cuisson désirée. Dès que les œufs sont cuits à votre goût ouvrez les petits pots, saupoudrez généreusement de curry et avec des petites mouillettes…
Mais pourquoi, bon je vais me lisser les plumes maintenant moi… est-ce que je vous raconte ça…

dimanche 11 mars 2007

Célébrité, p'tits colis et puddings à l'orange… je me demande si je ne tiens pas un bon titre pour une fois !

Quand je suis presque arrivé à la caisse, mon petit litre de lait à la main j'ai bien senti dans son regard quelque chose de différent, une curiosité, une petite lumière que je n'avais pas connue jusque là… et plus je m'approchais plus je sentais que les discussions qu'elle avait avec les autres clients devenaient mécaniques, que les ben oui le temps il est bien triste aujourd'hui… étaient répétitifs et sans conviction, même si effectivement le temps…
Quand j'étais passé à la radio, sur 'Rope 1 je m'étais bien dit que même si je racontais ma vie en parlant à haute voix dans la rue les gens ne me reconnaîtraient pas… que s'ils se retournaient hilares quand je passais ce n'était pas juste en se disant cette voix… Ce n'est pas qu'on soit accro à la reconnaissance mais j'aimerais bien pour voir juste une fois ce que ça fait d'être apostrophé par un inconnu qui vous dit j'vous connais vous… vous êtes… et avec un peu chance c'est bien vous et pas juste parce qu'il vous confond avec Luc Besson ou avec le cousin de sa belle soeur ! Le fameux quart d'heure de célébrité promis à tous par Warhol quoi ! et même si finalement ce quart d'heure se résumait à quelques secondes !
Et puis quand je suis enfin arrivé en face de la caissière, un grand sourire éclairait son visage et là enfin… enfin ! j'vous connais vous ? j'ai retenu un Hoo oui ! hooooooo ouiii ! vengeur… et elle a poursuivi… vous z'êtes déjà passé ce matin ! Alalala les hommes décidément ils z'ont pas l'habitude des courses les z'hommes ! faut faire sa petite liste mon p'tit monsieur, mais ça non plus sont pas habitués les z'hommes, ils cuisinent tellement pas souvent… mais vous êtes tout pâle, ça va mon petit monsieur ? ça vous fera un quarante deux… Le temps d'imaginer la première page des journaux barrée d'un il assassine la caissière en la noyant dans un pack de lait et je me suis dit que finalement la célébrité… et j'ai gardé le lait pour d'autres utilisations… et en plus c'était pas le matin, c'était la veille que j'étais passé !
Du coup, quand le facteur est arrivé avec un colis à la main un peu plus tard dans la matinée et qu'il m'a posé le traditionnel, vous êtes bien Dorian biiiiiiiip ? il m'a semblé qu'il a entendu mon Hoo ! oui hooooooo ouiii ! intérieur… et heureusement il m'a quand même donné mon colis !
Heureusement parce que le colis venait de loin, de Suisse… pratiquement le bout du monde ! et m'avait été envoyé par Bebop de Plaisir des papilles grâce à la bonne idée de Claire. Il était rempli de plein de bonnes choses, du chocolat, des petits pots de douceurs, même à boire… plein de toutes ces choses qui nous ont fait pousser bien des cris de joie et provoqué quelques bagarres pour avoir un caramel ou une crête de coq de plus… heureusement comme je suis le plus fort ! Et parmi toutes ces choses il y avait un pot de confiture d'orange amère qui a fini en…
P'tit pudding à l'orange amère et au sirop acidulé
Ingrédients : 150g de beurre mou – 150g de sucre en poudre – 150g de farine – 1càc de baking powder – 3 œufs – 2càs de lait – 4càs de marmelade d'orange amère – autant de càc de marmelade que de moule - le jus d'une orange et d'un citron vert – 150g de sucre roux – 2càc de marmelade d'orange amère
Mettez sur le feu une casserole d'eau.
Dans un saladier versez le beurre mou et le sucre en poudre et battez l'ensemble jusqu'à obtenir un mélange mousseux. Ajoutez alors la farine mélangée à la baking powder, les œufs et le lait et mélangez le tout au batteur pendant quelques minutes le temps que ce soit de nouveau bien mousseux. Ajoutez enfin les 4càs de marmelade d'orange à la cuillère délicatement et sans trop insister sinon tout va s'écrouler. Mettez au fond de chaque pot 1càc de marmelade puis remplissez ensuite vos pots à pudding, je pense que ça doit être possible avec des ramequins assez hauts, que vous aurez au préalable beurrés très généreusement. Ne remplissez pas jusqu'au bord laissez un centimètre de vide, la pâte va gonfler à la cuisson. Ensuite vous couvrez vos pots avec du papier aluminium, face intérieure aussi beurrée généreusement. Serrez le bien, attachez-le avec un élastique ou de la ficelle alimentaire, il faut que ce soit bien hermétique.
Posez les pots dans une sauteuse ou une grande casserole et versez l'eau bouillante jusqu'à mi-hauteur des pots, portez à ébullition puis baissez et laissez blobloter 45min à couvert.
Pendant ce temps préparez le sirop. Dans une casserole mettez à feu moyen le sucre et les jus et laissez caraméliser jusqu'à ce que le sirop couvre bien une cuillère ou environ 110° si vous avez un thermomètre.
Quand les petits puddings sont prêts démoulez-les et nappez d'un peu de sirop, n'attendez pas trop et mangez en pensant aux montagnes suisses…
Et si vous n'êtes pas fatigué de mes… vous pouvez passer voir ce que pense Béatrice Lagandré de nos blogs dans le magazine Bien dans ma vie ! des blogs et du mien… Hoo oui ! hooooooo ouiii !

Mais pourquoi, finalement dans riche et célèbre moi je choisirais juste riche… est-ce que je vous raconte ça…

jeudi 8 mars 2007

Douceurs et crises de nerfs pour la journée de la femme… qui sommeille en moi !

L'autre jour je discutais avec une journaliste qui s'intéressait un chouille à mon cas, pas seulement à moi d'ailleurs, il s'agissait de parler des blogs culinaires, et au bout d'un moment on est arrivé à mon boulot et à ma position un peu particulière. Et je lui ai dit que de plus en plus, puisque c'est le cas, je me présentais comme homme au foyer, comme papa cuisine ou comme ménagère parce que ménager y'a pas ! Et on est arrivé au constat que depuis ma place j'avais aussi une vue privilégiée sur le regard que les hommes portent aux femmes et plus particulièrement à celles qui, comme moi, sont des femmes au foyer !
Et aujourd'hui, journée de la femme, je dois dire que je vais finir par avoir sérieusement les abeilles et que la femme qui se cache en moi sous une épaisse de fourrure va finir par pousser un long hurlement déchirant avant de s'attaquer à certaines parties de certains de mes congénères avec mon moule à croque monsieur !!!
Faut dire que j'en entends de toutes les couleurs parce que forcément quand on me parle on parle à l'Homme… et pas à l'homme au foyer qui forcément s'il est dans cet état-là c'est soit par erreur, soit juste de passage, ça peut pas durer… et donc voilà un p'tit exemple qui montre que nous avons encore du boulot pour faire changer les esprits, nous les filles ,-) !
Et ça commence quand j'annonce que je travaille peu…. Déjà, là, certains me regardent avec une petite larme dans l'œil, mi-compatissant, mi-affligé, d'un air de dire pauvre garçon même pas foutu de ramener une cuisse de mammouth pour remplir le frigo… enfin garçon… Forcément un garçon qui ne ramène pas le mammouth quotidien, déjà c'est suspect, parque l'Homme c'est d'abord une carte bleue sur pattes, une carte bien fournie en viande fraîche gagnée à la sueur du front dans la jungle hostile... et sinon, si l'Homme n'est plus un chasseur on entend alors retentir l'air connu… il est vraiment bizarre ce gars-là… qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a…
Et puis ça continue quand je parle de mes journées, ces journées ponctuées par l'école le matin, par mes courses, par toutes mes tâches de la maison, par mes fourneaux, par mes papotages avec les copines… tout ce qui me remplit souvent d'un bonheur proche de la béatitude ! et là quand les yeux dans le vague je finis ma description avec presque une petite bave de bonheur au coin des lèvres… je suis séché, taclé sévère d'un et pour t'épanouir tu fais quoi ? Vous avez déjà vu un soufflé sortir du four ? et bien là moi, tout pareil… heureusement en même temps je jette un petit coup d'œil à la compagne du malfaisant, et je vois dans ses yeux qu'elle vient de comprendre ce qu'il pensait vraiment de ses petites occupations ménagères… et en même temps je sens que la compagne en question risque d'avoir une migraine terrifiante le soir même et peut-être pendant toute la semaine à venir ! Là, j'hésite pendant quelques secondes à lui verser la soupière sur… enfin là ou ça fait très mal en cuisant et finalement j'oublie, laissant ces ardeurs vengeresses et préférant filer dans ma cuisine où généralement je suis suivi par une compagne un poil énervée qui me donne des petits coups de coude en disant t'as vu ce qu'il a dit, t'as vu… et des fois elle finit alors par, le c… !
Et ce n'est qu'un exemple… du coup pour marquer le truc, aujourd'hui j'ai attendu ma tripoté de fille et mon hamster avec des petites douceurs faites par un Homme un vrai, un tatoué… enfin…
P'tits verres comme des muffins A&A (amandes et abricots)
Ingrédients : 100g d’amandes effilées – 25g de poudre d'amande - 200g de farine mélangée avec 1 sachet de levure (10g) – 100g de sucre de canne, si vous en avez des différents mélangez – 50g d'abricots secs émincés le plus finement possible - 150g de confitures d'abricot – 2oeufs légèrement battus – 100g de beurre fondu – 10cl de lait Mettez dans un poêle sur feu assez vif les amandes effilés et laissez-les jusqu'à ce qu'elles soient légèrement dorées, ajoutez alors les amandes en poudre et donnez encore quelques tours puis enlevez du feu.
Dans un saladier mettez la farine et la levure, ajoutez le sucre, le mélange d'amandes et les abricots émincés, mélangez. Ajoutez alors la confiture d'abricot, les œufs, le beurre et le lait mélangez rapidement.
Mettez cette pâte dans des petits verres beurrés, ne dépassez pas les deux tiers ou dans des moules à muffins et passez au four préchauffé à 200° pendant 10min, ensuite baissez à 180° et poursuivez la cuisson encore entre 10 et 15 min. pour les verres et 5 et 10min. pour les moules. Sortez, laissez refroidir un peu… et quand c’est encore un poil tiède mangez !
Alors pour répondre à vos questions sur les verres, ce sont en fait des verres de photophores, des verres à bougies quoi ! donc ils sont assez épais et forcément résistants à la chaleur… sinon avec des verres normaux je pense qu'il vaut mieux faire un test avec un verre avant d'en pulvériser une série !

Mais pourquoi, je sens qu'une journée de la cuisine pour les Hommes les vrais, les… ça va bientôt me prendre… est-ce que je vous raconte ça…

mercredi 7 mars 2007

J'ai décidé de soigner ma mélangite aïgue en demandant de l'aide à une étonnante cuisinière, une fille sucrée salée…

J'veux des frites papa ! j'veux des friteux papaaaa !!! Quand les enfants craquent devant ma nouvelle version de poulpe farci aux framboises ou ma énième tentative d'habiller le pamplemousse en robe d'anchois il n'est pas rare qu'ils me regardent alors avec dans les yeux une étrange expression, un truc qui me fait froid dans le dos… et là ils me disent…
Papa on veut des frites, de simples frites et avec des patates et pas du rutabaga, pas du potimarron et pas non plus des trucs qu'on savait même pas ce que c'était ! et ne pense même pas à prendre ton air innocent et comme la dernière fois nous annoncer que les patates… eh ben elles sont douces et qu'on l'avait pas dit qu'on en voulait pas des douces... parce qu'on les mangera pas ! et ne pense pas non plus à les tailler en forme de Taj Mahal ça aussi tu nous l'as déjà fait… Nous on veut des patates, des pâtes et du riz… et on les veut au beurre les pâtes, et c'est des coquillettes qu'on veut ! Et sûrement pas des éléphantinis grillés en brochette et arrosés de sauce d'huître à la framboise comme tu as fait la dernière fois ! Et le riz on le veut en grain en beaucoup de grains ! c'était joli ton grain géant parce que tu voulais voir ce que donnait le riz compressé… mais non, nous on les veut comme dans le paquet juste de l'eau, du sel et si tu veux vraiment te faire une fantaisie mets du beurre ! et pas de la sauce ketchup au marshmallow parce que géant ça te suffisait pas tu le voulais rose en plus ton grain géant… Papa c'est ça qu'on veut, des patates, des pâtes et du riz et c'est tout !!!
Voilà ce qui se passe régulièrement chez moi quand il m'arrive de m'égarer quelques fois, mais rien, à peine quoi... alors pour ne pas finir couvert de goudron et de plumes j'ai décidé de faire des progrès, parce que non je n'ai pas renoncé… et pour ça j'ai acheté un p'tit livre bien rempli d'étranges mélanges, de recettes qui ne sont pas ce qu'elles paraissent, de sucré et de salé, de salé et de sucré, et surtout un livre qui ressemble à celle qui l'a écrit, le livre de Véronique Chapacou, Vous connaissiez sucrés ? Les voici en version salée… et vice versa aux éditions Tana, parce qu'elle, les mélanges, elle sait faire et plus que bien !
Et depuis en taillant mes patates qui ne sont même pas douces en long bâtons bien réguliers, bien tous pareils, je rêve, je rêve régulièrement de baba sans rhum au saké, de confit de poivrons, de Brest-Paris, de tarte salée au figues, de salade aigre-douce aux vermicelles… et là je me suis rendu compte qu'au long de mes rêves j'avais sculpté une scène de chasse au tigre du Bengale avec temple et éléphant sur une des faces de la frite… Et je me suis dit que si le talent était contagieux, je saurais où je pourrais en attraper ! Du côté de chez la fille sucrée salée…
Et pour lui faire un petit clin d'œil, j'ai préparé une petite crème salée sucrée…
Petite crème brûlée au goût de Provence …
Ingrédients : 6 oignons nouveaux émincés assez finement – 1càc d'huile d'olive – ½ càc de sucre roux - 20cl de lait – 200g de crème fraîche liquide – 1 bouquet de romarin et de thym – ¼ de càc d'anis vert – 4jaunes d'œufs – 15g de sucre en poudre – du sucre pour le dessus et un chalumeau…
Versez l'huile dans une poêle sur feu moyen, ajoutez l'oignon et faites le fondre en remuant régulièrement. Quand les oignons sont bien fondus ajoutez la ½ càc de sucre, quelques feuilles de thym et une pincée d'anis, salez et poivrez, laissez fondre le sucre puis retirez du feu.
Mettez le lait dans une casserole et faites chauffer à feu doux. Quand le lait est chaud ajoutez les herbes restantes et l'anis, salez et poivrez et laisser à petit feu pendant 10min le temps de bien infuser le tout. Au bout de ce temps ajoutez la crème et laissez quelques minutes de plus toujours à feu doux. Pendant ce temps mettez les jaunes d'œuf et le sucre dans un saladier et battez le tout jusqu'à obtenir un mélange mousseux. Versez ensuite sur les œufs sucrés le mélange lait et crème encore chaud, en ayant pris soin de l'avoir filtré, en filet et sans arrêter de mélanger. Quand tout le mélange est homogène vous pouvez monter les verres.
Utilisez de petits verres très résistants à la chaleur ou si vous n'avez pas, de petits ramequins. Mettez au fond un peu d'oignons, l'équivalent d'1càc environ selon la taille du verre, puis versez le mélange au lait crémeux jusqu'à la moitié des verres, il ne faut pas trop monter. Mettez ensuite les verres, j'en ai fait entre 8 et 10 selon les fois, à four préchauffé à 125° pendant une trentaine de minutes.
Ensuite il n'y a plus qu'à laisser refroidir les crèmes à mettre un peu de sucre dessus et à le brûler au chalumeau et à manger ces petites crèmes comme ça ou légèrement plus chaude selon les goûts avec un pincée d'anis sur la tête… des crèmes !
Ah un petit message plus personnel pour… il se reconnaîtra (si vous voulez savoir à qui je m'adresse la réponse se trouve dans les premières page du livre de Véronique)… tu n'as qu'à me prévenir quand tu voudras des petites lasagnes toutes simples et toutes chaudes et une bière toute fraîche !

Mais pourquoi, dans les lasagnes tu préfères de la confiture d'abricots ou de tomates ? est-ce que je vous raconte ça…