Mes parents venaient du Sud du Sud et
l'Espagne, je l'ai souvent dit par ici, et les premières fois où je
me suis retrouvé par là-bas la première chose qui m'a étonné ce
sont les bruits et les odeurs...
Il faut dire que ça parlait avec
générosité, à chaque rencontre avec la famille de mes parents,
j'ai toujours eu du mal à penser que c'était aussi ma famille... A
chaque rencontre, donc, je finissais toujours décoiffé par une
vieille tante et à moitié étouffé par une autre. A chaque fois ça
criait, ça se tapait dans le dos, los abrazos qu'ils appellent ça,
et moi le petit français bien poli j'étais presque horrifié par
tout ce bruit si... bruyant !
Et puis une fois que les retrouvailles
étaient scellées, la cuisine n'était jamais loin.
Et là le bruit était oublié
tellement il me paraissait anodin par rapport aux odeurs. Il faut
dire que l'odeur la plus terrible que ma mère était capable de
produire était celle d'un steak cuisant à petit feu dans une poêle
bien couverte et celle de quelques légumes en boîte se réchauffant
dans l'eau. Alors que là-bas l'huile d'olive était à grand feu et
on y jetait des tranches de jambon longues comme un cochon qui y
crépitaient de bonheur! Et si ce n'était que ça... Tout passait à
l'huile d'olive bouillonnante, veau, vache, cochon et même les
oignons et même la crémière y serait sans doute passée s'il y
avait eu des crémières par là-bas.
Bon, en même temps si les odeurs
m'affolaient, je n'allais pas jusqu'à me sauver parce que j'avais
bien entendu une autre tante, je n'ai jamais su combien j'avais de
tantes, je l'avais entendue dire que c'était pour el pequeno... et
que le petit il aimait foutument ce qui sortait de ces casseroles
odorantes !
Et puis nous sommes allés par là-bas
de moins en moins souvent et puis je n'y suis plus allé et puis j'ai
eu ma propre maison et ma propre cuisine...
Et aujourd'hui je me rends compte qu'à
mon tour j'aime quand ma cuisine se remplit de tous ces bruits, de
toutes les voix qui y passent et qu'elle parfume la maison d'odeurs
que certains trouveront sans doute trop vives. Je me rends compte que
j'aime les embrassades et tenir les autres dans mes bras quand on
arrive chez moi, je me rends compte que j'aime ce bruit et ces
odeurs... que j'aime cette vie...
Va savoir pourquoi je vous raconte ça
aujourd'hui, va savoir...
Du coup j'ai eu envie d'emmener mes
financiers en balade encore plus loin que ce Sud du Sud, juste un peu
plus loin...
Financiers aux senteurs du Sud
Ingrédients :
Pour les financiers : 150g de beurre doux -
90g de poudre d'amande – 180g de sucre glace – 60g de farine –
150g de blanc d'œuf – 1 càc d'eau de fleur d'oranger
Pour le voyage au Sud : 50g d'abricots
secs hachés grossièrement - -50g de dattes hachées grossièrement
- -50g de noix mélangées (noix, amandes, pignons) hachées
grossièrement - 5càs de miel liquide -5càs d'eau -2 bâtons de
cannelle
Commencez en préparant les financiers.
Mettez le beurre dans une poêle et faites-le grésiller à feu assez
vif jusqu'à ce qu'il devienne noisette. Attention noisette, pas noir
sinon on recommence ! Ensuite filtrez-le. Pour cela j'utilise une
passoire couverte de gaze, ça permet de récupérer toutes les
impuretés. C'est la partie la plus importante des financiers plus le
beurre noisette sera réussi, plus vos financiers seront bons !
Mettez dans un saladier le sucre glace,
la poudre d'amande et de noisette et la farine et mélangez bien le
tout.
Ajoutez les blancs d'œufs et mélangez,
ne fouettez pas, mélangez. Ajoutez le beurre et mélangez de
nouveau. Laissez reposer une demi-heure au moins.
Beurrez généreusement vos moules
surtout s'ils sont en tôle puis remplissez-les de pâte, pas trop,
le financier aime prendre ses aises en cuisant ! Cette fois j'ai
utilisé des moules ronds mais rien d'obligatoire.
Enfournez dans un four préchauffé à
180° pendant quinze à vingt minutes. Le temps dépendant comme
toujours du four et du moule vérifiez après votre première
fournée.
Occupez-vous ensuite de la garniture.
Chauffez les noix, la cannelle et les fruits dans une poêle, versez
2càs de miel et 2càs d'eau et mélangez. Laissez réduire 3
minutes. Réservez dans un bol.
Versez le miel et l'eau restant dans la
poêle, portez à ébullition et coupez le feu.
Répartissez les financiers dans des
assiettes, mettez le mélange de fruits secs et de noix par dessus et
un peu à côté puis arrosez le tout avec le sirop de la poêle.
Mais pourquoi, bon et demain y'a plus
qu'à aller... pour qui vous voulez... est-ce que je vous raconte
ça...
Demain j'essaye, merci pour cette recette tres bien détaillée.
RépondreSupprimerA bientôt
c'est rigolo paske ça fait 1 financier mendiant !
RépondreSupprimer"on dirait le Sud".....Nino Ferrer memory
bon dimanche
Super appétissant, pas de cannelle pour moi, sinon je gonfle :)...
RépondreSupprimerJe dis oui à la chaleur humaine ! Ces souvenirs sont bien émouvants.
RépondreSupprimerEt je dis oui aussi à cette version très alléchante du classique financier !
Bon dimanche Dorian
Corinne