Tous ceux qui sont nés quelque part,
ce quelque part pouvant même être une région de par ici, ont tous
connu ce moment où votre interlocuteur vous raconte la cuisine de
par chez vous et que subitement vous trouvez la vie bien cruelle...
Vous la trouvez cruelle la vie parce que la cuisine que vous écoutez
à ce moment-là est bien bien loin de ce que vous connaissez, vous,
celle que vous mangiez là-bas ou ici à la table d'une mère ou
d'amis de vos parents.
C'est ce que raconte très justement
Tommaso Melilli dans cet article là : La vraie recette des pâtes au pain que les Français snobent... en racontant tout ce
qu'on lui demande à la table de son restaurant, ces plats qui sont
bien loin de sa cuisine, de celle qu'il voudrait mettre à sa carte et
que certains ne reconnaissent même pas comme de la cuisine
italienne...
Nous avons tous vécu ces drôles de
moments, je ne compte plus les amis marocains qui me regardent
troublés et presque la larme à l’œil après avoir servi un
délicieux couscous avec ses jolis légumes et sa viande unique, qui
me racontent l'âme peinée... Si tu savais ils m'ont demandé, et
pourquoi je n'ai pas ajouté du poulet et des merguez et des boulettes
et... ils m'ont même demandé pourquoi j'ai mis aussi longtemps à
préparer ma semoule alors qu'il suffit de l'arroser d'eau et hop...
tu te rends compte !
Je hoche la tête à ces moments-là
sans rien dire, même si je suis en train de me dire et si tu savais
ce qu'ils veulent mettre dans ma paella ! Si tu savais...
Nous avons tous connus ça, mais souvent
pour faire plaisir nous mangeons notre chapeau et nos origines et
nous préparons ces drôles de plats que les autres attendent, parce
que finalement ce n'est pas bien grave, et nous allons
nous manger discrètement les doigts quand après avoir dévoré une
paella... une paella royale comme ils disent... et qu'il nous
affirment alors ça c'est d'la vraie cuisine comme là-bas, comme
celle que j'ai mangé là-bas... On se mange les doigts et des fois
quelques orteils histoire de nous calmer nos origines...
Et donc aujourd'hui j'ai eu envie de
préparer ce simple plat de pâtes de Tommaso, un plat que je n'ai
pas trop mis à ma sauce, histoire de ne pas peiner le cuisinier
italien par mes transformations...
Mes pastas con la mollica !
Ingrédients : 250g de spaghettis
– 90g de pain de campagne bien sec sans la croûte (c'est le poids
sans la croûte) – 2càs d'huile d'olive - 1 belle gousse d'ail –
1 petit piment sec (pas trop fort!) - sel et poivre.
Ça c'est la recette d'origine à
laquelle j'ai ajouté (Tommaso Melilli précisant qu'on peut...) :
¼ càc d'origan (j'ai utilisé du frais mais vous pouvez utiliser
du sec) – ¼ càc de graines de fenouil – ¼ càc de romarin
J'ai aussi ajouté pour servir quelques
feuilles de basilic mais ça n'allez pas en parler à Tommaso, il
n'en parle pas...
Commencez en râpant le pain avec une
râpe à gros trous. Coupez l'ail en tranches, je ne l'ai pas épluché
mais vous pouvez aussi. Émiettez grossièrement le piment.
Versez la moitié de l'huile dans une
poêle, en fonte si vous avez sinon une simple poêle, et faites
chauffer à feu doux. Ajoutez l'ail et le piment et faites-les dorer
rapidement en remuant régulièrement. Ajoutez le pain et faites-le
gentiment dorer en remuant constamment, profitez-en pour « casser »
le pain s'il reste des plus gros morceaux. Quand le pain est assez
doré, salez et poivrez, ajoutez le reste d'huile et laissez sur le
feu une minute ou deux en remuant sans arrêt. Versez alors
la mollica sur une assiette.
Préparez vos pâtes, n'oubliez pas que
plus vos pâtes cuisent vite et souvent moins elles sont bonnes... En
tout cas préparez-les en suivant les indications de l'emballage.
Faites-les en tout cas cuire al dente puis égouttez-les rapidement.
Mettez-les dans la poêle avec un filet
d'huile, et si vous voulez à nouveau un peu d'ail et de piment, et
faites-les sauter très très rapidement. Vous n'avez plus qu'à les
servir et à parsemer généreusement la mollica par dessus !
Quant aux feuilles de basilic pour pouvez alors les parsemer mais je
ne vous ai rien dit !
Mais pourquoi, bon et si justement on
allait voir à quoi ressemble une paella là-bas... est-ce que je vous
raconte ça...
Mmmhhh en tant que grand pastavore, je m'invite chez toi si tu le veux bien !!!
RépondreSupprimerBizzz
Justin
Délicieux!
RépondreSupprimerJ'aime bien votre article, il est émouvant car il parle de ce qu'est vraiment la cuisine : une histoire d'amour. La cuisine ne s'apprend pas dans les livres et ne nécessite pas obligatoirement une balance qui pèse au gramme près.
RépondreSupprimerMerci.
Bonne journée.
Le problème est que beaucoup de personnes aiment tout ce qui est calibré et certains (beaucoup ?!) de "restaurateurs" se jettent à pieds joints dans la facilité. Ils proposent une cuisine "pseudo" étrangère qui n'a rien à voir avec celle qui existe depuis bien longtemps dans les pays et régions concernés. Notamment s'agissant de la cuisine italienne, si l'on veut se contenter d'un plat de pâtes à la sauce tomate (en bocal !), il vaut mieux éviter de dépenser 15€ (prix parisien) et les faire chez soi n'est-ce pas ?! Et pour le couscous, là c'est tout un poème...
RépondreSupprimerTa recette me fait sourire, car je dis toujours à mon mari : tu ne vas tout de même pas manger du pain avec tes pâtes ?! Si je réalises ce plat, il aura forcément grâce à ses yeux ;-)
Corinne
... Je me permets un deuxième commentaire, après avoir lu l'article concernant Tommaso Melilli. Après 30 ans de vie parisienne, je reconnais bien là le snobisme et finalement l'esprit étriqué de beaucoup de gens. Tout doit être dans des cases... dans les bonnes cases. C'est tellement inintéressant et navrant pour les restaurateurs sincères.
RépondreSupprimerVoilà, c'est fini pour aujourd'hui ;-)
Bonne journée Dorian
Corinne
Elles me donnent faim tes spaghetti !
RépondreSupprimerSans vouloir faire de peine à Tommaso Melili, on a le droit de ne pas aimer cette recette ! J'ai la chance de pouvoir me rendre régulièrement en Italie. On peut dire que la pasta cuisinée avec amour dans la petite trattoria de quartier, je connais et je me régale toujours. Sauf le jour où en Sicile j'ai commandé ce fameux plat. Les goûts et les couleurs ... Quant au snobisme des parisiens ... de quels parisiens parle-t-on ? Et dans combien de capitales au monde a-t-on la chance de trouver une cuisine si variée et abordable ? ��
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