Au sud du sud d’où viennent mes parents il y a plein de
choses qui fâchent quand on s'assoie à table…
Prononcez le mot paella, par
exemple, est encore pire que de monter un container de lapin sur un navire à
voile, c'est la malchance assurée pendant plusieurs générations, des familles
qui se déchirent, des villages à feu et à sang, des régions… Enfin c'est
l'assurance d'avoir un joyeux bordel, parce que forcément après le mot paella
il va toujours y en avoir qui, les yeux presque blancs tellement il les lève au
ciel, va dire haaaa la paella de ma mère…
Et là c'est bon c'est parti pour un mélange de Waterloo
et de tsunami ! Là-bas à table tu ne prononces jamais le mot paella… jamais !
Et dans le petit village de ma mère il y avait un autre
sujet qui fâchait… les tomates ! Il faut dire que par là on n'avait pas
beaucoup de sous pour manger et pour rien d'autre d'ailleurs et les estomacs se
remplissaient souvent de tomates. Et forcément c'était presque une question d'honneur d'avoir
la plus belle des tomates du monde, ou du village en tout cas…
Du coup quand on arrivait chez un des oncles après l'accolade
traditionnelle, avant de te demander des nouvelles des uns et des autres, on te
tendait un quartier de tomate, rouge et vert comme on le mange là-bas, savoureux
et parfumé et on te disait tu vas voir… Sous entendu ne pense même pas me dire
que tu en as mangé des meilleures ! Et c'est sans doute dans ce petit village perché
dans les collines que j'ai mangé les meilleures tomates du monde et même de la
galaxie !
Tout ça pour dire que j'ai la tomate sensible et qu'il
faut éviter de jouer avec ma jolie juteuse.
Et depuis longtemps une de mes tomates préférée c'est la cœur
de bœuf, cette grosse sensible pleine de chair à souhait, parfumée et
savoureuse. Bon la cœur de bœuf est contrariante, elle n'arrive pas à entrer
dans un moule, elle est souvent tordue, tarabiscotée, quelques fois tellement
grosse qu'on fait le kilo de deux tomates… La cœur de bœuf n'est pas raisonnable
mais tellement bonne avec juste ce qu'il faut de sel…
Et comme la belle commençait à avoir quelque succès, les
fabricants de tomates ont commencé à rôder des fois qu'il y ait un peu de jus à
se faire sur son dos !
Et voilà comment sont apparues ces drôles de cœur de bœuf
qui n'en ont que le nom (elle est en photo au milieu des autres, vous allez
vite deviner laquelle…) avec toutes les mêmes côtes, la même taille et le même manque
de goût, toutes aussi creuses les unes que les autres… Ces cœurs de bœuf n'ont
que le nom et le prix du rêve !
Parce que tant qu'à faire autant la vendre deux fois plus
chère ce sont dit les fabricants de tomates, il y aura bien des braves
consommateurs pour les acheter ! Il suffit de les faire rêver…
Et si justement le consommateur il en avait assez de se
faire farcir comme une pintade et qu'il laissait ces " cœurs de bœuf "
sans goût et sans saveur et qu'il
achetait les mêmes en plus petites, parce que finalement tomates branche,
olivette et autres, quand elles sont fabriquées de la même façon, ont toutes le
même goût et seul change le prix…
Ou pour ceux qui ont la chance de le pouvoir le faire,
parce que la cœur de bœuf, la vraie n'est pas sur tous les étals, s'ils partaient
à la recherche de la vraie cœur de bœuf…
Tout ça juste histoire de dire aux fabricants de tomates
pour une fois ta farce tu peux te la… Enfin moi j'dis ça, j'dis rien, vous en
faites ce que vous voulez…
Salade de cœur de bœuf aux herbes et au myrtilles
Ingrédients : une belle cœur de bœuf par trop mûre – 1 petite
poignée de myrtilles – un petit bouquet de coriandre et de basilic mélangé, si
les herbes sont en fleur c'est encore mieux – de l'huile d'olive – du vinaigre
de Jerez – de la fleur de sel
Coupez la tomate en jolie cubes ou en quartiers comme
vous aimez le mieux.
Coupez les myrtilles en deux.
Effeuillez les herbes.
Mélangez les tomates, les myrtilles et les herbes.
Arrosez d'un filet d'huile d'olive et d'un autre de
vinaigre. Terminez par un peu de sel et rien de plus...
Mais pourquoi, bon y'a plus grave qu'une tomate… mais
quand même ! est-ce que je vous raconte ça…
" Tout ça pour dire que j'ai la tomate sensible et qu'il faut éviter de jouer avec ma jolie juteuse"
RépondreSupprimereuh .....tu es en forme !
^_^
Heu c'est une image quoi ,-) !
SupprimerMERCI !
RépondreSupprimerJe ne suis pas sure que le primeur en bas de chez moi t'entende, mais j'ai essayé de lui expliquer l'autre jour, que la coeur de boeuf, c'était pas son machin tout bizarre avec des vagues, mais bien une belle tomate en forme de gros coeur avec tout plein de chair dedans... Mais je crois qu'à Paris, c'est pas une mince affaire de mettre la main sur de belles coeurs de boeuf, charnues et juteuses à point !
Je crois qu'à Paris ça va être difficile effectivement Thiphaine... mais il ne faut pas renoncer je pense qu'il faudrait lancer un safari tomate ,-) ! tiens c'est une idée ça...
SupprimerHéhé... La quête de ZE coeur de boeuf à Paris (intramuros, hein !)... Une idée, en effet...
SupprimerAllez c'est dit c'est fait on s'organise ça prochainement ,-) !!! Ze Quête !
SupprimerAlors là tout à fait d'accord. Rien ne vaut la tomate du jardin à condition d'avoir de bon plans ou de bonnes graines. A ce moment là la coeur de boeuf est top.
RépondreSupprimerBon WE, FLaure
J'ai entendu ton appel Dorian !
RépondreSupprimerOui la tomate coeur de boeuf vaincra ! La belle et bien juteuse et parfumée tomate que j'ai moi aussi connu dans le Sud quand j'étais enfant ... #nostalgie
Cependant dans un petit village près de chez moi en Bretagne je réussi à trouver sur le marché local tomates coeur de boeuf et tomates ananas digne de ce nom !
Merci pour ce post plein d'humour et d'amour...
Bon week end !
Bon week end à toi Eva et garde moi l'adresse du marché ,-) !
Supprimersurprenant et tentant ! merci
RépondreSupprimerChez moi à Toulouse, mon "pépé" cultivait la MARMANDE. Quel souvenir j'en ai (nostalgie quand tu nous tiens !!!) pour ma part je refuse d'acheter à 5 euros le kilo les soit disant coeur de boeuf insipides. Merci pour l'idée tomates/myrtilles/herbes, je vais essayer
RépondreSupprimerQue ça fait longtemps que je n'ai plus vu de la Marmande une des autres grandes et bonnes tomates !!!
SupprimerTout à fait d'accord avec ton propos. Après, si on achète ses légumes au supermarché, c'est pas étonnant qu'ils soient industriels ... c'est comme le surimi, c'est pas bon mais tout le monde en achète sans lire la liste des ingrédients.
RépondreSupprimerA bon entendeur
Malheureusement VerO la " coeur de boeuf " qui n'en est pas une je l'ai achetée sur mon marché du samedi... En plus qu'on fasse de la tomate industriel finalement ça ne me dérange pas c'est juste qu'on essaye d'enfariner le bon consommateur en la vendant quatre fois le prix juste parce qu'on change la forme qui me dérange le plus
SupprimerAmusant ce billet qui rejoint une récente discussion. J'habite en Chalosse et cultive le potager et la fermière voisine me faisait le réflexion des plants de tomates coeur de boeuf de cette année. "C'est tout, sauf de la coeur de boeuf!" La tomate est bonne mais le plant a été modifié. Grrrr!!!
RépondreSupprimerAlors là je comprends qu'il puisse y avoir râlerie sauvage c'est vraiment la mauvaise surprise !
SupprimerMAgniifique cette salade... je découvre juste ton blog et j'adore!!!! tes photos sont superbes aussi :-) Elles sont juste Miaaaam!!
RépondreSupprimerA bientôt j'espere dans ma Sweet Kwisine...
Trouver des graines de tomates ou autres légumes qui ne soit pas "modifié" ou transgénique devient un réel défi....reste les échanges entre jardiniers ou kokopelli.
RépondreSupprimerSuperbe blog.
Il y a un article sur les fausses coeur de beouf sur Que Choisir, ça m'a donné l'alerte moi aussi.
RépondreSupprimerJe ne suis même pas sûr que les primeurs soient au courant. Même les magazines culinaires font la confusion. C'est une escroquerie organisée !
Vive la vraie coeur de boeuf ! et toutes les bonnes tomates à chair !
Merci pour l'info Lunye ! Effectivement je crois que c'est en train de passer que ces coeurs de boeuf là en sont vraiment... dommage dommage !
SupprimerC'est donc bien réel!? Il ne s'agit pas de tomate coeur de boeuf dans les supermarchés!? Je me disais bien aussi...
RépondreSupprimerAvant de les trouvées aussi facilement que maintenant, je me rappelle les avoir découvertes quelques années plus tôt dans leur biotope d'origine, charnue et juteuse. J'en gardais un souvenir intacte et savoureux!
Puis je les ai vu apparaitre de plus en plus dans les supermarchés, mais à chaque fois...grosse déception. Je m'étais même finalement résolu à ne plus en acheter et à me dire que cela avait du être un souvenir du fin fond de mes rêves... Car oui, ces tomates soi-disant coeur de boeuf sont farineuses et sèches, à l'antipode de ce qu'elles sont vraiment...
Merci d'avoir éclairci mes doutes. Il ne s'agissait donc pas d'un rêve quand j'imaginais ces coeur de boeuf du sud et ce ne sont effectivement pas des vrais dans les supermarchés! Me voilà rassurée, soulagée et heureuse car le mythe de la coeur de boeuf n'est pas un mythe, elles existent donc vraiment! Je vais moi aussi mener ma quête... ;-)
Enfin si Lola dans les supermarchés elles portent le nom de coeurs de boeuf et pas que là d'ailleurs même sur les marchés... mais elles n'ont donc que le nom !
RépondreSupprimerJe sens que cette histoire de quête va m'amuser un moment... L'indiana Jones de la tomate je serai arfffff !
Quel bel éloge de la coeur de boeuf qui s'avère être aussi ma préférée :-)
RépondreSupprimerAh comme je suis contente de lire cela ! c'est très bien envoyé, bravo. C'est vraiment se moquer des consommateurs et leur faire prendre des vessies pour des lanternes que ces soi-disant tomates de variétés anciennes complètement industrielles, au double du prix des autres et pas meilleures du tout. On trouve aussi la "noire de crimée" maintenant sur les étals des supermarchés. Or, il faut le dire : ce sont des tomates poussées hors sol, avec des perfusions d'engrais, et ça ne devrait même pas s'appeler tomates.
RépondreSupprimerDes vraies, des tarabiscotées, des inégales (il n'y en a pas 2 pareilles, des grosses, des petites), des qui commencent à mûrir d'un seul côté, mais charnues, juteuses et trèèèès parfumées, on en trouve, si, chez des producteurs locaux, pas dans les belles caisses en carton imprimées de couleurs vives. Mais il faut se lever de bonne heure.
J'adhère totalement à cette croisade. En ce moment, je ne me nourris que de tomates d'ailleurs. (Vous vous rendez-compte, si on ne se nourris que de tomates industrielles, en fait, on bouffe de l'engrais quasiment pur.)
Je suis primeur sur Bordeaux et fais la guerre aux produits issus "d'usines" à Fruits et Légumes. C'est la raison pour laquelle je m'approvisionne chez des petits producteurs locaux qui font une agriculture raisonnée et surtout de pleine terre.
RépondreSupprimerDe ce fait, quand vient la saison de la tomate (juin à octobre), mon étale déborde de tomates en tout genre (ronde, olivette, marbonne, liguria, ananas, noire de Crimée, corne des Andes et... Cœur de Bœuf, la Vraie). En effet on est très loin des pseudos tomate sans goût, sans chaire, sans parfum qu'on trouve partout.
Pour moi vendre de la tomate de pleine terre était un vrai chalenge car il fallait réapprendre aux consommateurs à manger une tomate toute diforme, avec des défauts naturels, des tâches... Mais Oh combien Bonnes!!!
Malheureusement en France 90% de la tomate vendue est cultivée hors-sol, et les consommateurs ont été très mal habitué en trouvant sur les étales des produits trop parfait au détriment du goût et de la saveur.
Je trouve très réjouissant d'imaginer votre étale Alex et au cas où je passe par Bordeaux ou si d'autres veulent passer profiter de vos produits,n'hésitez pas à laissez votre adresse ici ! Les bonnes adresses sont toujours les bienvenues chez moi !!!
SupprimerMerci Dorian, vous êtes le bienvenu au Potager d'Alex 60 rue Notre Dame à Bordeaux. Et Bravo pour cet article qui permet de montrer toujours un peu plus la réalité des choses.
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