Ma fille a 18ans depuis six mois… enfin environ six mois, j'ai toujours eu ce problème avec les dates de naissance, mais l'important c'est quand même de savoir que les enfants sont bien nés un jour non ? Après ,de savoir quel jour… Elle a donc 18 ans depuis trop longtemps.
Elle est même majeure et tout ça, elle a même eu son bac et tout ça et même avec un vingt en littérature… Moi qui n'ai eu pendant longtemps que quelques certificats médicaux pour tout certificat scolaire j'ai été fier comme D'Artagnan dans un bar tabac ou quelque chose comme ça quand je l'ai appris… Mais ce n'est vraiment pas la question !
Quand elle a eu ses 18ans, je lui ai bien fêté ce drôle d'anniversaire mais je pensais qu'elle serait raisonnable, que c'était une bonne blague qui ne durerait pas. Je pensais qu'au bout d'un moment elle se rendrait bien compte que pour moi elle ne pouvait pas avoir 18 ans longtemps, pas longtemps. Et voilà qu'au bout de tout ce temps, de ces longs longs mois elle insiste, elle s'obstine, elle s'entête et elle a toujours… 18 ans !
Ce n'est pas qu'elle soit majeure qui m'ennuie, elle sait depuis longtemps que pour moi elle ne sera majeure que vers 28 voire 35 ans… enfin dans longtemps et encore elle va devoir négocier ça durement. Non, c'est juste que 18 ça fait beaucoup, beaucoup trop, beaucoup beaucoup trop pour moi.
Pour moi d'ailleurs, elle a encore à peu près la taille qui m'arrive à la ceinture, celle qu'elle avait quand elle m'attrapait les jambes à plein bras et que je faisais semblant de tomber tellement elle me serait fort. Pour moi elle a encore l'âge où elle me posait des questions de philosophie auxquelles je pouvais répondre… Dis papa, c'est quoi un hors jeu ? qu'elle me demandait alors. Et là moi fièrement ,je traçais un terrain sur les dalles de la salle à manger et avec deux chaussures et trois pamplemousses je lui expliquais la vie. Et à chaque moment j'étais là pour la rassurer sur le sens de la vie et la marche du monde. J'étais là quand elle me demandait pourquoi les crevettes roses elles n'étaient pas roses avant de passer à la casserole ou pourquoi le Tour de France il faisait pas vraiment tout le tour et tellement d'autres choses. A tous ces moments, j'étais là.
Mais depuis qu'elle a ces foutus 18 ans et même depuis un peu plus longtemps, je sens bien que ce n'est plus à moi qu'elle confie ses craintes et ses doutes, je sens bien qu'on ne philosophe plus tous les deux.
Je sens bien qu'elle ne rit plus de la même manière à mes blagues carambar, elle ne rit plus en tenant ses joues rebondies à pleines mains, elle n'a plus les larmes de joie qui lui viennent aux yeux… Pour un peu je croirais qu'elle rit encore mais pour me faire plaisir, pour un peu je le croirais…
Et je sens même que finalement c'est peut-être elle qui a commencé à me raconter la vie quand elle me parle, même si à ces moment-là des fois je trouve qu'elle pense à de bien drôles de choses… Tout se mélange un peu quand elle me parle comme ça et la liberté, et la vérité, et la fidélité et le pourquoi du comment, et des fois elle me dit même que ce n'est pas un mal d'ignorer certaines réponses. A ces moments-là moi je me caresse une barbe imaginaire, un peu comme l'aurait fait Kwai Chang Caine dans Kung Fu... s'il avait eu une barbe et je finis par lâcher une bonne vieille pensée digne de maître Yoda, ignorer il peut être bon ! que j'ai conclu l'autre fois… Alors elle rit comme quand… enfin comme il y a longtemps et c'est tellement bon que je ne me demande pas pourquoi elle rit.
Je sens bien tout ça mais j'espère encore, je vais encore attendre et peut-être que l'année prochaine pour son anniversaire elle me fera enfin une bonne surprise, peut-être que l'année prochaine elle aura… 17 ans…
Confort'food enfromagé aux pêches pour les pères ayant de trop grandes filles…
Ingrédients pour deux gâteaux d'environ 12cm : 150g de fromage à la crème nature Elle&Vire – 50g de beurre – 30g d'amandes en poudre – 90g de sucre en poudre – le zeste d'1/2 citron – 2 oeufs – 90g de farine à gâteau– 1càs d'Amaretto – 2 pêches blanches– 2càs d'amandes concassées
Commencez en pelant les pêches, puis coupez-les en quatre, et coupez les trois quarts des pêches en morceaux. Coupez le reste en beaux quartiers, six quartiers.
Versez ensuite le fromage à la crème dans un saladier puis fouettez-le rapidement. Ajoutez le beurre que vous aurez fait fondre au micro-ondes et la poudre d'amande, fouettez de nouveau.
Ajoutez le zeste de citron et le sucre fouettez rapidement de nouveau.
Ajoutez les œufs un par un en mélangeant bien à chaque fois et finissez en tamisant la farine au-dessus du saladier et en fouettant une dernière fois rapidement.
Beurrez et farinez vos moules puis versez-y la moitié de la pâte.
Ajoutez les pêches en morceaux puis la deuxième moitié de pâte.
Posez les quartiers de pêche et finissez en saupoudrant avec les amandes concassées.
Enfournez vos gâteaux dans un four préchauffé à 180° pendant 35 à 40 minutes. Vérifiez la cuisson, les gâteaux doivent prendre une jolie couleur dorée.
Laissez refroidir les gâteaux avant de les déguster tout seul d'une cuillère gourmande !
Mais pourquoi, mais au fait j'ai pas une autre fille qui va avoir 16 ans moi… 16ans… déjà ! est-ce que je vous raconte ça…
Dorian, tu m'as fait pleurer... bien besoin de ton gâteau pour me consoler !
RépondreSupprimerBonjour Dorian! Merci pour toutes ces recettes mais aussi pour ces petits moments de partage. J'ai envoyé ton article à mon père. Vous vous comprenez tous les deux je pense...
RépondreSupprimerA très bientôt!
il faudrait aussi que je m'en remette!!!:) bisous
RépondreSupprimerEnfoiré... file moi un bout de ton truc sucré, parce dejà à quinze ans....
RépondreSupprimerComme il est beau !!!!
RépondreSupprimerAvec un papa qui écrit aussi bien je ne suis pas du tout étonnée par son 20 en français !
RépondreSupprimerEt tout ce que tu ressens n'est qu'un pâle reflet de ce que tu vas éprouver quand elle va quitter la maison !
Je ne laisse pratiquement jamais de commentaire mais j'adore te lire et les quelques recettes que je t'ai piquées ont été très appréciées chez moi !
Merci pour tout ça et bonne journée
J'adore ton post!
RépondreSupprimerDire que mon "mini nous" va avoir un an... il va falloir que je me prépare psychologiquement à ce qu'un jour il soit "grand" lol
Quand je te lis j'ai l'impression d'entendre mon mari qui parlera de la même façon d'ici quelques années ! Ouf il a encore un peu de temps avant de connaitre ce grand moment !!
RépondreSupprimerTa recette est belle et bien adéquate en tout cas !! Merci pour le partage
Comment vous êtes vous les pères poules ! je parle aussi au Patrick. Imaginez la pression de vos "petites" filles quand elle vont faire passer le pas de la porte à l'élu; oui oui Dorian me oyes bien, pero no sé si escuchas....
RépondreSupprimerC'est à peu près à son âge que j'ai quitté le nid familial...Heureusement que tu as ta cuisine pour te consoler!Ne t'inquiète pas,même si tu la sens t'échapper petit à petit, elle aura toujours besoin de son papa!
RépondreSupprimerLes pères et leurs filles..... j'ai beaucoup aimé. merci
RépondreSupprimerBon on le mange ton gâteau , autrement il va être détrempé ...
RépondreSupprimerBises de Louise
Pauvre petit papounet. J'espère que ta fille sait qu'elle a de la chance.
RépondreSupprimerTrès touchant... Je crois que je pense à mon papa... et à mon grand qui a déjà 5 cinq, et le gâteau est bienvenue pour éponger les émotions ! :)
RépondreSupprimerC'est vrai que de voir grandir les enfants, c'est quelque chose... Cette belle gourmandise doit bien aider à faire passer le tout...
RépondreSupprimerTres joli post :) Et comme j'ai pas mal de problèmes avec mon père, en ce moment, ton post me fait réfléchir à bien des choses...
RépondreSupprimerDorian, tu es un 'sacré bonhomme'plein de sensibilité, d'amour et de générosité dans la vie comme dans ta cuisine, ne changes jamais...
RépondreSupprimerMerci de ces mots posés et exposés si délicatement.
Amicalement de la vallée d'une grany de trois très grands et cinq petiots;)
argh mais comment j'ai les larmes aux yeux je suis toute emue de ton billet.
RépondreSupprimerp* t'as failli me faire pleurer là!!! allez pour me consoler je te pique une part de gateau de pêches! non mais!
gros bisous.
Ton billet est vraiment très joli et l'émotion qu'on y sent traverse l'écran !
RépondreSupprimerJ'ai deux filles et j'ai déjà traversé ces sentiments au moins avec une. Il paraît qu'il y a un pique nique qui s'annonce en août, puis-je m'y inviter? Je serai probablement à Paris à ces dates, peux-tu me rappeler la date? Bises.
RépondreSupprimerQue d'émotions! Mais 18 c'est le plus bel âge! Et comme dirait mon papa à moi, chaque âge a ses plaisirs^^Et une belle brioche toute douce pour faire passer les états d'âme!
RépondreSupprimerC'est vrai que les enfants grandissent beaucoup trop vite. Ma fille aînée aura 18 ans en février et je n'arrête pas d'y penser ! Heureusement que j'ai encore mes 2 puces derrière.
RépondreSupprimerUne très belle recette pour un très beau texte qui aura réussi à m'arracher une petite larme. Le mien rentre à l'école à la rentrée et ça m'arrache le coeur alors 18 ans... Je n'y pense même pas
RépondreSupprimerC'est malin, j'ai la larme à l'oeil ! j'aurais, je crois, simplement voulu que mon père parle de moi comme ça... j'aurais bien besoin d'une petite part de gâteau, tiens !
RépondreSupprimerL'un des plus texte sur l'amour père-fille, enfant-parent que j'ai lu. Une petite pincette d'amour dans les recettes et l'amour est joué !;-)
RépondreSupprimerMaintenant Dorian, ça suffit.
RépondreSupprimer9a suffit parce que alors que mes filles sont bien plus vieilles que la tienne, j'ai la gorge serrée en te lisant. Comment fais-tu pour , sans en avoir l'air, avoir toujours le juste mot, la petite phrase qui fait tilt.
Alors je te le dis une fois de plus, ça suffit. Cesse d'être aussi clairvoyant, sensible sinon je vais t'aimer encore plus que maintenant.
Ceux qui ne te connaissent pas, ne peuvent pas savoir à quel point un ami comme toi ça n'a pas de prix. les amitiés telles que la tienne nous tombent dessus sans prévenir mais après on les garde en les cultivant précieusement. je t'embrasse.
Votre fille a du être émue de lire ce billet. J'ai encore des petits bébés à la maison et le jour où elles auront 18 ans, je suis sûre que je serais tout autant étonnée.
RépondreSupprimerBravo pour votre blog que j'aime lire et déguster.
Ouahou, j'aurai tant aimé lire ces belles lignes de la part de mon père. Bravo. Tu m'as mis les larmes aux yeux. Tu sais, le rapport entre fille et papa est unique, et en effet, quand elle grandit, bah..... elle grandit (je ne t'en dis pas plus, tu vas m'en vouloir ;=).
RépondreSupprimerEn tout cas, c'était simplement un bel hommage. Tu pourras le ressortir le jour de son mariage. Ahahahahha, j'aimerai voir ta tête !!!!
roh c'est mignon! <3 ahlala les papas et leurs filles, que d'histoire! moi je pense que tu devrais partager ton gouter avec ta grande petite fille, parcequ'on peut avoir 10 ou 40 ans, quand on goute la cuisine de son papa, on a toujours des étincelles aux yeux.(bon sauf si il cuisine vraiment très mal :D)
RépondreSupprimerQuel joli message, quelles jolies pensées même si elles sont un peu nostalgiques; ça donne envie quand même d'avoir des enfants, de les voir grandir, peut-être même trop vite et SURTOUT de manger des gâteaux aussi réconfortants que celui-là!
RépondreSupprimerJ'aurais aimé que mon père soit capable d'écrire le quart de la moitié de ce que vous avez écrit. Ce n'est malheureusement pas le cas... Profitez de cette relation unique entre père et fille... Même si elle grandit, elle ne pourra jamais couper les ponts avec vous, elle reviendra toujours vers celui qui lui a si bien appris la vie et qui lui a sans doute fourni une demie douzaine de petites madeleines de Proust...
RépondreSupprimerhahaha, ça m'a fait bien rire, surtout sur les questions philosophiques comme "c'est quoi un hors-jeu?"
RépondreSupprimerbeaucoup de petits souvenirs de rien du tout sont remontés à la surface, de moments de complicité avec mon papa (ne serait-ce que ma photo de profil fb). Quand on a la chance d'avoir un papa comme ça (comme le mien, ou comme tes enfants t'ont toi), c'est vraiment quelque chose de précieux. maintenant que je vois le point de vue d'un papa, je n'ose même pas imaginer le mien quand il a marié sa fille et que la deuxième est partie à l'autre bout du monde quelques semaines plus tard!!
C'est un très joli billet, très touchant
(et je suis à 100% avec Mamina)
Que c'est joli !!!
RépondreSupprimerMême une larme.
Merci !