J’ai toujours été très sensible aux parfums et aux senteurs, il faut dire que la nature m’a doté d’un aspirateur à odeur plus dans le style pic et péninsule que dans le genre petite trompette mutine. Du coup je ramasse toutes les odeurs aussi sûrement que le petit ramoneur la suie dans les cheminées... Mais malheureusement je ne ramasse pas que les odeurs, je ramasse aussi des allergies à la pelle, elles me guettent au détour de la moindre senteur de fleur fraîchement poussée, et pas le moindre besoin de pollen pour que je me transforme en canard enrubhé, juste un filet d’odeur et je deviens une bondaine à bleenex !
Forcément avec un tel nez j’ai dû apprendre la prudence. Le problème c’est qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut… Et je me souviens encore de ces dimanches de mon enfance, passé avec les amis de mes parents et les amis des amis… Je me souviens de ces dimanches avec tendresse parce que j’y ai appris des choses aussi essentielles qu’à boire le vin avec la bouche ouverte, à boire al pito comme ils disent par là-bas, ou à tacler sauvagement un ami footballeur au risque de lui casser les deux jambes tout en gardant un air de saint innocent. Mais je me souviens aussi de ces dimanches en odorama et là j’ai moins de tendresse pour ces souvenirs.
Dès que nous arrivions à portée du bois je pouvais pratiquement dire qui nous attendait au loin sur la seconde pelouse, celle des espagnols, qu’on ne voyait même pas encore. Je savais déjà qu’il y avait là-bas la plantureuse Maria, la plantureuse Antonia, la plantureuse… c’était à croire que toutes les espagnoles de l’époque étaient plantureuses, avaient un prénom qui se finissait par A et portait un de ces redoutables parfums espagnols pour brune brune très brune ! Et forcément moi avec mon mètre 27 de l’époque j’arrivais juste à la hauteur de l’endroit le plus redoutable de l’univers, juste entre les seins volumineux des amies de ma mère, cet endroit terrible où coulait des fleuves de parfum. Et j’avais beau essayer de m’échapper, d’éviter leurs bras, elles finissaient toujours toujours par m’attraper, par m’embrasser et par me frotter la tête d’une main aussi vigoureuse qu’amicale, sans que je puisse m’évader, coincé que j’étais entre deux montagnes odorantes...
Je détestais ça, et je ressortais de leurs bras le cheveu plus en bataille que les plumes d’une caille machouillée par un renard pendant une semaine, couvert de rouge à lèvre et à moitié ivre de la dose de parfum que je venais d’ingérer, et quand je dis parfum… C’était plutôt un mélange redoutable de toutes les choses les plus odorantes de la terre, un mélange qui réduisait en cendre tout ce qui volait, rampait ou poussait pour peu qu’il soit sous le vent ! Et curieusement bien que les amies de ma mère n’étaient pas des fleurs… c’est là que j’ai attrapé mes premières allergies…
Depuis j’ai appris des ruses de lapin sioux et je ne me fais plus attraper par aucune plantureuse espagnole depuis bien longtemps… mais je suis toujours aussi sensible aux parfums. Et quand j’ai lu les recettes de Michèle Gay que je devais rencontrer quelques jours plus tard, j’ai d’abord tordu le nez me demandant si j’aimerai svraiment manger à sa sauce parfumée.
Et puis j’ai essayé, parce que forcément la curiosité… et finalement si la première cuillérée a été prudente la deuxième a été plus vigoureuse et les suivantes de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien dans mon assiette, si ce n’est le parfum d’un souvenir bien agréable…
Crumble aux fruits rouges parfumé au géranium - recette de Michèle Gay (à peine remise à ma sauce…)
Ingrédients : 800g de fruits rouges (fraises, framboises, groseilles…) - 30g de sucre en poudre - 25g de poudre d’amandes – 4 spéculoos - 10cl de smoothie aux fruits rouges - poivre noir au moulin (de Sarawak dans la recette originale).
Pour le crumble :
100g de farine, 100g de sucre, 75g de beurre, 1 pincée de sel
Pour la crème fouettée au géranium :
2 dl de crème liquide, 20g de sucre glace, 1 goutte d’huile essentielle de géranium (une seule pas plus !)
Commencez par préparer la base du crumble bien à l’avance, vous pouvez même le faire la veille. Mettez la farine, le sucre et le beurre assez froid et en petits cubes dans un saladier et mélangez le tout du bout des doigts de manière à former un sablé assez fin, attention il ne faut surtout pas amalgamer le tout en pâte. Réservez ensuite au frais.
Au moment de préparer le crumble, mélangez les 30g de sucre en poudre et la poudre d’amandes et réduisez les spéculoos en poudre en les écrasant.
Mélangez la crème liquide et le sucre glace, ajoutez l’huile essentielle de géranium et fouettez le tout en chantilly, réservez ensuite au frais.
Répartissez 600g de fruits dans le plat, saupoudrez avec le mélange de poudre d’amande sucrée, puis avec le crumble.
Enfournez dans un four préchauffé à 190° pendant 25 minutes.
Au moment de servir, versez le smoothie de manière à ce qu’il coule sous le crumble, saupoudrez de spéculoos, nappez de crème, parsemez les fruits restants et finissez les spéculoos. Ajoutez un tour de moulin de poivre. Dégustez sans attendre !
Et pour retrouver la recette de crème de champignons au pralin de noisettes en photo ici et découvrir Michèle Gay cliquez là : Irrésistable !
Mais pourquoi, je me demande si je saurais encore boire la bouche ouverte sans m’étouffer moi… est-ce que je vous raconte ça…
Dès que nous arrivions à portée du bois je pouvais pratiquement dire qui nous attendait au loin sur la seconde pelouse, celle des espagnols, qu’on ne voyait même pas encore. Je savais déjà qu’il y avait là-bas la plantureuse Maria, la plantureuse Antonia, la plantureuse… c’était à croire que toutes les espagnoles de l’époque étaient plantureuses, avaient un prénom qui se finissait par A et portait un de ces redoutables parfums espagnols pour brune brune très brune ! Et forcément moi avec mon mètre 27 de l’époque j’arrivais juste à la hauteur de l’endroit le plus redoutable de l’univers, juste entre les seins volumineux des amies de ma mère, cet endroit terrible où coulait des fleuves de parfum. Et j’avais beau essayer de m’échapper, d’éviter leurs bras, elles finissaient toujours toujours par m’attraper, par m’embrasser et par me frotter la tête d’une main aussi vigoureuse qu’amicale, sans que je puisse m’évader, coincé que j’étais entre deux montagnes odorantes...
Je détestais ça, et je ressortais de leurs bras le cheveu plus en bataille que les plumes d’une caille machouillée par un renard pendant une semaine, couvert de rouge à lèvre et à moitié ivre de la dose de parfum que je venais d’ingérer, et quand je dis parfum… C’était plutôt un mélange redoutable de toutes les choses les plus odorantes de la terre, un mélange qui réduisait en cendre tout ce qui volait, rampait ou poussait pour peu qu’il soit sous le vent ! Et curieusement bien que les amies de ma mère n’étaient pas des fleurs… c’est là que j’ai attrapé mes premières allergies…
Depuis j’ai appris des ruses de lapin sioux et je ne me fais plus attraper par aucune plantureuse espagnole depuis bien longtemps… mais je suis toujours aussi sensible aux parfums. Et quand j’ai lu les recettes de Michèle Gay que je devais rencontrer quelques jours plus tard, j’ai d’abord tordu le nez me demandant si j’aimerai svraiment manger à sa sauce parfumée.
Et puis j’ai essayé, parce que forcément la curiosité… et finalement si la première cuillérée a été prudente la deuxième a été plus vigoureuse et les suivantes de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien dans mon assiette, si ce n’est le parfum d’un souvenir bien agréable…
Crumble aux fruits rouges parfumé au géranium - recette de Michèle Gay (à peine remise à ma sauce…)
Ingrédients : 800g de fruits rouges (fraises, framboises, groseilles…) - 30g de sucre en poudre - 25g de poudre d’amandes – 4 spéculoos - 10cl de smoothie aux fruits rouges - poivre noir au moulin (de Sarawak dans la recette originale).
Pour le crumble :
100g de farine, 100g de sucre, 75g de beurre, 1 pincée de sel
Pour la crème fouettée au géranium :
2 dl de crème liquide, 20g de sucre glace, 1 goutte d’huile essentielle de géranium (une seule pas plus !)
Commencez par préparer la base du crumble bien à l’avance, vous pouvez même le faire la veille. Mettez la farine, le sucre et le beurre assez froid et en petits cubes dans un saladier et mélangez le tout du bout des doigts de manière à former un sablé assez fin, attention il ne faut surtout pas amalgamer le tout en pâte. Réservez ensuite au frais.
Au moment de préparer le crumble, mélangez les 30g de sucre en poudre et la poudre d’amandes et réduisez les spéculoos en poudre en les écrasant.
Mélangez la crème liquide et le sucre glace, ajoutez l’huile essentielle de géranium et fouettez le tout en chantilly, réservez ensuite au frais.
Répartissez 600g de fruits dans le plat, saupoudrez avec le mélange de poudre d’amande sucrée, puis avec le crumble.
Enfournez dans un four préchauffé à 190° pendant 25 minutes.
Au moment de servir, versez le smoothie de manière à ce qu’il coule sous le crumble, saupoudrez de spéculoos, nappez de crème, parsemez les fruits restants et finissez les spéculoos. Ajoutez un tour de moulin de poivre. Dégustez sans attendre !
Et pour retrouver la recette de crème de champignons au pralin de noisettes en photo ici et découvrir Michèle Gay cliquez là : Irrésistable !
Mais pourquoi, je me demande si je saurais encore boire la bouche ouverte sans m’étouffer moi… est-ce que je vous raconte ça…
je suis plus fruits rouges et géranium que champi'...
RépondreSupprimerça semble tellement étrange!! mais oui mangeons plus de fleurs!
le côté "pic et péninsule" m'a échappé ...
RépondreSupprimer¿ Cómo esto a pequeño Dorian? ¿ No te gusta mi sublimo perfume ?????
RépondreSupprimermuchos besos....
Maria y Antonia
;-)
j'aime le parfum du géranium, j'en ai un comestible dans le jardin, je l'aime ! Je l'aime en infusion, en panna cotta, en gelée comme là aussi :
RépondreSupprimerhttp://vanessacuisine.canalblog.com/archives/2007/11/13/6753177.html
Pas fan au départ du parfum des géraniums, je luis préfère plein d'autres fleurs. La cuisine aux HE permet beaucoup de choses mais avec précautions !
RépondreSupprimerTrès original et très jolie ce crumble!
RépondreSupprimerj'aime voyager au pays de tes souvenirs d'enfance; avoue que c'était bien !!
RépondreSupprimerla distillation du géranium sur les hauteurs de la Réunion.....encore un voyage plein d'odeur...je rêve en plongeant ma cuillère dans cette verrine
Contente de te savoir ressuscité ;-)
Je suis intriguée ! Bon, le crumble c'est une valeur sûre mais ce petit gout de géranium ...
RépondreSupprimerPour un petit crumble je suis toujours partante! Bon je vais avoir un peu de probleme pour trouver les speculos et le geranium...
RépondreSupprimerRecette et photos 'irresistibles'. Je n'ai pas encore goûté le géranium, c'est très parfumé, discret, ça se rapproche de quel fleur? Bon j'arrête.
RépondreSupprimerBlog toujours très 'piquant', de quoi rire toute seule devant l'écran :))Merci Dorian!
Ben heureusement que tu ne te fais plus attraper comme çà par de platureuses espagnoles... T'aurais des emm... avec Marie sinon... ;-p
RépondreSupprimerDe beaux souvenirs d'enfance... ce parfum cuisiné m'intringue, ça doit donner un goût unique à ce crumble. Il faut que je parte à la recherche d'huile essentielle de géranium, absolument ;)
RépondreSupprimerCoucou Dorian...on trouve ou les gouttes de géranium ??????
RépondreSupprimerOriginal ce petit crumble, moi j'aurais bien goûté!! Contente de te relire, ça me fait du bien de rire un peu, merci
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