Avant de monter sur un des bateaux habitables sans permis sur le Lot qu'ont mis à notre
disposition Les Canalous pendant une semaine j'étais aussi au point en
navigation sur ce qui flotte qu'un pingouin pour conduire une caravane à
travers le Sahara !
Et je dois dire que du coup l'idée de me mettre à la
barre et d'aller nez au vent défier les rives présumées hostiles, pour moi la
nature est forcément hostile, commençait à me tracasser le jugement un chouillat.

Et puis la joyeuse bande est montée sur le bateau
accompagnée de Denis qui se révéla à différentes occasions notre Saint-Bernard
à nous. Et pendant que je me dirigeais vers ma tanière, la cuisine du bateau,
une petite cuisine de voyage suffisamment fonctionnelle pour que je commence à
regarder les canards passant sur la rivière avec comme un avertissement dans
l'œil, pendant ce temps, donc, Denis commençait à prodiguer ses conseils à la
troupe.

Généralement quand vois de l'eau sous mes pieds, c'est
parce que je traverse un pont parisien et que je regarde d'un œil distrait vers
l'eau qui coule. Et là sur ma rivière, oui le Lot est devenu ma rivière après
cette semaine, comme tous ces endroits dont je suis devenu passionné comme mon
Irlande, mon Bruxelles et quelques autres, là donc pas moyen de juste lancer un
regard sans attention, juste de passer sans presque voir.
Une rivière comme le Lot où nous avons passé notre croisière fluviale depuis Luzech, est un lieu curieux, inattendu,
souvent surprenant parce que rien ne dit que la prochaine boucle, le prochain
méandre, ne va pas vous proposer un paysage complètement différent du
précédent. La rivière est une provocation à l'imagination !
Et je me suis rendu compte que peu à peu je sortais de
plus en plus souvent de ma cuisine pour me poster d'abord à côté de la barre
pour prodiguer mes bons conseils puis très vite, juste après que Marie a commencé à parler de divorce, à l'avant à me demander de quoi serait composé
mon prochain paysage.
Et petit à petit je me suis laissé prendre par la rivière
et moi qui généralement ne peut pas rester plus d'un quart de seconde à la même
place, qui ne peut pas m'arrêter de penser à tout ce que je devrais faire, je
dois avouer que je me suis fait avoir par l'amical roulis du bateau et que je
me suis laissé aller au fil de l'eau au point d'oublier ma cuisine et mon blog
et de ne profiter que du plaisir de l'instant et des reflets dans l'eau...
Mais la nature est hostile je vous le rappelle et pas que
la nature d'ailleurs… mais ça c'est une autre histoire ! à suivre…
Mais pourquoi, c'est curieux la nature dès qu'on l'oublie…
est-ce que je vous raconte ça…