J'ai toujours aimé me balader, me
perdre dans les rues parisiennes avant de m'attabler et remettre mes
pieds et l'appétit en état et le Pré Verre justement permet bien
des balades dans ce Quartier Latin à deux pas duquel il se trouve.
C'est donc ce que j'ai fait avant de retrouver ma complice de table,
de ce soir-là à la terrasse d'un café de la place Maubert...
Ce qu’il y a de marrant quand on
connaît quelqu’un depuis longtemps, c’est qu’on n’a même
plus besoin de parler pour se parler. Avec Dorian, c’est presque
devenu un rituel. Quand il me voit arriver l’air enjoué et
conquérant, je n’ai même pas le temps de dire ahhhh, j’ai un
truc de fou à te dire. Bien avant que j’ouvre la bouche, je vois
son regard à la fois amusé, interrogateur et… terrifié qu’est-ce
qu’elle va bien encore me raconter ?
Et là je lui parle de mes
plans pour partir à l’autre bout du monde, de la jupe de fée
guerrière de la jungle que j’ai commencé à faire (enfin, j’ai
repéré le patron sur internet mais il est écrit en russe alors
j’hésite encore), de mes soirées mondaines improbables sur
Jupiter ou dans un vaisseau spatial entièrement décoré de fraises
Flagada… à ça, Dorian répond toujours dans un rire — et avec
ou sans un mot — mais? pourquoi ? comment ?... Et à ça je
réponds toujours, dans un rire ça t’étonne ? et c’est
toujours un non amusé qui termine notre petit rituel.
Disons simplement qu’il va bientôt
falloir une troisième main pour compter les années depuis
lesquelles on se connaît donc niveau histoires et projets sur la
Lune, il a tout entendu! Et pourtant, j’arrive toujours avec des
histoires auxquelles il ne s’attendait pas.
Et c'est donc en l'écoutant et en
m'étonnant que nous sommes doucement remontés vers le 8 de la rue
Thénard où se trouve Le Pré Verre. Le Pré Verre a tout de ces
jolis bistrots amicaux dans lesquels j'ai toujours aimé m'attabler,
sans doute parce qu'ils ne pourraient pas être ailleurs, ils ont
l'air de Paris sans en faire ni trop, ni trop peu, juste l'air...
Quand on attrape la carte de l'endroit
on remarque qu'elle va à l’essentiel, courte, resserrée comme je
les aime, parce qu'une carte n'a pas besoin de se perdre, elle a
juste besoin de donner du choix et de montrer que la fraîcheur est
de mise !
Les plats s’enchaînent joliment
accompagnés d'un service amical, panna cotta de chou fleur
artichaut et radis en salade sorbet à l'oseille, raviole d'aubergines
crème de chèvre au raifort, merlu haricot vert et pois gourmands
et pêches, bœuf mariné au yuzu et soja,
moelle de bœuf, purée de pomme de terre et graines de moutarde...
Le tout accompagné d'un joli vin blanc tout en fraîcheur et
minéralité, le vin est d'ailleurs une des particularités du lieu,
ici le vin est aussi responsable, bio ou nature que foutument bon.
Et puis arrive ce moment, la fin du
repas où souvent on se dit, j'ose ou j'ose pas le dessert... de peur
de repartir avec l'appétit vraiment fatigué par un dessert
peut-être un peu trop... dessert.
Et si je n'avais qu'un conseil à vous
donner quand vous serez attablé là, osez le dessert !
Bon quand on est, avant tout, un moulin
à paroles comme moi, tout n’est pas toujours si délirant non
plus. Mais pas sans effet pour autant. Je crois que ce dont il ne se
remettra jamais, c’est quand je lui ai dit que le chocolat, c’est
franchement pas ce que je préfère. Pire ! Plus ça va… bah moins
j’aime ça.
J’ai bien cru qu’on allait s’arrêter sur la
bande d’arrêt d’urgence pour qu’il reprenne son souffle.
Heureusement pas, parce que finalement je ne sais pas s’il ne
m’aurait pas abandonnée sur le bord de la route.
Et j’ai beau souvent manger des
desserts au chocolat, parce que c’est quand même pas possible de
ne plus aimer le chocolat! Bah indéniablement non, non, y’a pas…
j’aime pas franchement ça.
De la même façon, je croyais que
c’était plié depuis longtemps pour le persil. Ma grand-mère en
mettait toujours partout, parce que c’est joli et plein de
vitamines. Je n’aimais déjà pas trop ça tout court et ça ne
s’est jamais arrangé avec le temps. Donc quand nous avons échangé
nos desserts avec Dorian, ses fraises avec une boule de glace au
persil, je ne trépignait pas d’impatience. Mon crumble à la
rhubarbe m’allait plus que très bien ! Et puis finalement, la
surprise. Étonnant au début. Et puis… et puis. C’est frais et
comme ça change ! Le basilic et la menthe n’ont qu’à bien se
tenir !
Je ne suis pas sûre de me mettre à persiller tout ce qui me
passera sous la main mais mon scepticisme s’est fait stopper tout
net ! Pour le chocolat… c’est loin d’être gagné.
Le Pré Verre se trouve au 8 de la rue
Thénard et vous pourrez vous donc y attabler après une jolie balade même si
je vous conseille de réserver, la table connaissant un succès
mérité.
Et vous pourrez notamment y déguster une vraie formule tout compris le midi avec l’entrée et le plat du jour,
un verre de vin et le café pour un rapport qualité prix imbattable surtout dans le quartier de
14,90 €. Crédit photo Le Pré Verre (sauf le fameux dessert...).
Mais pourquoi… et le Nutella, ça
compte comme chocolat… est-ce qu’elle nous raconte ça...
belle histoire d'amitié et restaurant qui donne envie avec une formule très abordable pour le quartier (pour Paris d'ailleurs)
RépondreSupprimerchoco "addict" je suis... choco "addict" je reste !
même si j'ai vu cette semaine une affiche qui disait "le chocolat fait rétrécir les jeans" : bah, tant pis !
On garde le moral ou la ligne : il faut choisir ;-)
PS J'ai acheté hier le 1er n° de "esprit VEGGIE", très intéressant qui va me donner beaucoup d'idées. Et j'y ai vu une recette (salade de tomates, figues et p'tites graines" qui me dit, au vu de la photo, que Dorian en est l'auteur. Et j'en mettrais ma main à couper (euh, enfin pas trop) que celle des "falafels en salade" serait bien aussi de mon blogueur préf. Me "trompe-je" ?!
Corinne