Quand j'ai commencé à lire le livre de Mathilde Dewilde,
Foodista, Traité pratique d'une gourmande accomplie aux éditions de La
Martinière, j'ai dévoré les mots de la foodista avec appétit et envie parce que
son livre est goûteux, impertinent et vif comme un petit velouté d'écrevisses
sur lequel on aurait poudré un rien de yuzu pour le surligner… Et du coup les pages se sont vite accumulées,
je lisais avec une sorte de frénésie presque de la boulimie.
Mais au fil des pages j'ai aussi senti comme une gène,
comme quand un truc vous gratouille mais que vous vous demandez en même temps si ce
n'est pas plutôt que ça vous chatouille, sans vraiment décider si ça vous
gratouille ou si ça vous…
Je suis resté avec mon impression et j'ai continué de
dévorer la vie de la foodista au quotidien, ses achats, ses conseils, ses rencontres
et forcément sa cuisine. Mais le gratouillis…
Et puis la révélation est venue me frapper d'un seul coup
presque à la fin du livre, elle m'est arrivée dessus comme le presse-purée sur
la pomme de terre ! Et j'ai failli crier mais c'est bien sûr ! en voyant devant
moi les pièces du puzzle se rassembler virtuellement, en voyant sa vie de
foodista, la vie de Mathilde défiler à vitesse accélérée devant mes yeux, c'était
comme une évidence, je suis " une " foodista !!!
Forcément j'aurais du mal à me glisser dans les habits de
Mathilde, les talons hauts me feraient sans doute de cruelles ampoules et puis
en 43 les jolis vernis ont quand même beaucoup, beaucoup moins de charme. Mais
je me suis rendu compte que par contre je me suis glissé dans sa vie sans le
moindre mal parce que finalement, elle et moi, nous avons bien des choses en
commun.
Chez moi aussi il arrive qu'on me retrouve à pas d'heure
en train de mettre en page une dernière recette ou une dernière chronique alors
qu'à cinq heures Rungis m'attend, à moi aussi il m'arrive de m'émouvoir pour
tel ou tel produit, pour le plat du dernier restaurant, ou juste devant la
devanture d'un boulanger et moi aussi, certaines fois, j'ai l'impression de
vivre dans un monde parallèle où mes préoccupations ne semblent intéresser
personne d'autre au monde…
Alors forcément, il y a aussi bien des différences entre
nous, et pas seulement physiques, autant Mathilde est organisée et prévoyante,
autant je suis moi du côté noir de la force dans ce domaine, ma cuisine et mes
préparations sont aussi ordonnées qu'une boîte de couture après le passage
d'une tribu de chats sauvages.
Mais ce n'est pas important, son livre, en plus
de tout le reste, m'a permis de découvrir une chose, je ne suis pas seul au
monde ! D'autres fondus de bouffe rôdent dans la rue avec une seule
préoccupation à l'esprit, avec seulement en tête, elle sera à la pistache ou à
l'abricot la petite sauce de ce soir…
Alors si comme moi vous êtes une foodista dans l'âme
jetez-vous sur ce livre, vous allez y découvrir une autre comme vous et
partager ses coups de cœur, ses envies et ses passions. Et si vous ne l'êtes
pas, ne vous inquiétez pas, jetez-vous aussi dessus et en le finissant vous
vous direz peut-être… J'aimerai mieux à l'abricot !
Ouvrage offert
Mais pourquoi, bon pistache ou abricot finalement… est-ce
que je vous raconte ça…
Salut Dorian
RépondreSupprimerMerci pour ce partage, je vais l'ajouter à ma wish liste de Noël, cette bible de foodista!
J'espère que ce sera plus savoureux que le roman de François Simon: "Dans ma bouche" bof bof... arhhh, mais je déteste dire du mal de quoi, ou de qui que ce soit: il y a trop de belles et bonnes choses et de belles personnes à célébrer pour me laisser aller à la critique facile.
A bientôt Dorian
ALANNIE
Bonjour Alannie,
RépondreSupprimerMerci de ce petit mot et j'espere que la lecture vous plaira !
Mathilde
Tiens, cela me rappelle que je n'ai toujours pas lu le tien, Dorian...
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