Quand j'étais petit je vivais dans un cocon, forcément en passant toute mon enfance et mon adolescence à Boulogne, celui de Billancourt, je ne risquais pas de grandir au milieu des sauvageons. Et pourtant à l'époque nous vivions adossé au terrifiant quartier Italien du côté des Menus… enfin terrifiant pour certaines bigotes, pour moi c'était le quartier du grand Pierre, un de mes amis avec qui j'aimais traîner dans ces deux ou trois rues où des presque sauvages osaient mettre des chemises à sécher dehors et se parler d'une fenêtre à l'autre… parler fort en plus...
Et j'aurais pu vieillir comme ça, sans me rendre compte que d'autres mondes existaient… Et puis il a bien fallu que je sorte de mon petit cocon, parce qu'en grandissant j'ai eu d'autres envies, de musique et de bruit, de concert et de foules… et le plus rock'n'roll que j'avais connu à Boulogne c'était les cloches de Notre Dame quand il prenait une toquade au curé et qu'il se laissait aller à les faire sonner à la volée ! une fois tous les trois ans… et encore…
Alors finalement j'ai fini par partir à l'aventure avec un autre ami qui lui connaissait l'extérieur, il faut dire que lui était de Billancourt... Il avait bien essayé de me rassurer voyant l'inquiétude me prendre, c'était quand même mon premier concert, t'inquiète, qu'il m'avait dit, ils sont pareils ailleurs qu'est-ce tu crois qu'ils vont te couper en morceaux et te manger après… t'es couillon c'est pas des cannibales… Je n'ai pas pu m'empêcher de penser, alors c'est qu'ils vont quand même me couper en morceaux… ça il n'avait pas dit qu'il ne feraient pas ! Et puis comme je ne semblais pas si partant que ça, il a lâché l'argument ultime… et puis tu verrais les filles qu'il y a aux concerts, couillon tu serais déjà en train de sauter dans tes bottes ! Couillon toi-même ! que j'ai pensé, j'étais déjà dans mes bottes…
Et c'est comme ça que je me suis retrouvé du côté du fin fond d'une autre banlieue pour une de mes premières sorties hors du paradis et mon tout premier festival en plein air…
En arrivant tout m'a surpris, les immeubles gigantesques, j'en avais presque le vertige en levant la tête vers eux, c'est qu'ils faisaient au moins… huit étages ou peut-être même dix ! et puis les commerces qui ne vendaient rien que je ne connaisse, tissus africains et décors d'Afrique du Nord… et puis il y avait des gens partout, partout, partout… et la moitié c'était des filles… une véritable folie ! J'aurais voulu avoir des dizaines de paires d'yeux !
Grisé, presque saoul par tant de découvertes et ayant perdu mon ami j'ai fini par me poser à même le sol, sur l'herbe sans couverture, sans plaid, sans rien… ici les filles s'allongeaient directement sur l'herbe… moi, raisonnable, je m'y suis assis. Et très vite j'ai été pris par les odeurs qui m'entouraient, c'était comme si on avait mis le feu à une garrigue, ça sentait bon les herbes de Provence grillées… et ça aussi c'était enivrant, ce n'est que bien plus tard que j'ai appris que ce n'était pas vraiment des herbes de Provence… Il faut dire, à ma décharge, qu'à l'époque, de fumée je ne connaissais que celle des Boules d'Or, une sorte de Gauloise blonde au goût de savon, que je grillais avec autant de dextérité qu'une vieille dame arthritique. Et à force de tant d'ivresses, l'estomac au bord des lèvres, une évidence m'a frappé… Manger !
Il fallait que je mange si je ne voulais pas tomber plus bas que terre. Quand je suis arrivé au kiosque à casse-croûtes le vendeur a senti que c'était une urgence et avant que j'ai le temps de rien dire, il m'a précédé d'un tartine pâté tomate ! un peu comme un médecin posant un diagnostique… j'ai hoché la tête et en mangeant ma première tartine j'ai compris qu'on pouvait se sentir heureux d'avoir pour compagne… une tartine…
Tartine dans les bois et les vergers
Ingrédients : ½ de pomme acidulée - 125g de petites girolles coupées en deux ou en tranches s'ils sont gros (si vous avez un petit cèpe ou deux n'hésitez pas à l'ajouter…) – ¼ d'oignon rouge - 1càc de miel liquide – 1quizaine de petits bouquets de cresson – 2 ou 3 tiges de thym effeuillées - 4ou 5 tiges de cerfeuil effeuillées – du beurre – du sucre en poudre – vinaigre balsamique - de tranches de pain grillées
Coupez la pomme en 6 et saupoudrez les morceaux d'un peu de sucre en poudre. Mettez dans une poêle à feu bien vif un peu de beurre et quand il grésille faites bien dorer les pommes, retournez-les quand un côté est prêt et faites de même de l'autre.
Pendant ce temps, mettez une autre poêle à feu aussi vif et laissez-la bien chauffer puis mettez un peu de beurre et ajoutez les oignons, remuez bien et ajoutez les champignons et le thym. La cuisson doit être très rapide il faut juste les colorer très vite pour qu'ils ne se défassent pas. Dès qu'ils sont cuits ajoutez le cerfeuil, mélangez et coupez le feu.
Il n'y a plus qu'à monter les tartines. Mettez des champignons sur le pain, du cresson, des pommes, laissez couler le miel sur le tout et poivrez généreusement et finissez avec quelques gouttes de vinaigre balsamique. Avec ça… un petit rouge peut-être, et bien sûr quelques amis !
Tartine quand dans les bois et les vergers courent le cochon…
C'est exactement la même recette que la précédente à un détail près.
Faites dorer dans une poêle à feu vif 50g de poitrine de porc très très finement tranchées, que vous mélangerez en fin de cuisson aux champignons… sinon pour le reste ne changez rien !
Et j'aurais pu vieillir comme ça, sans me rendre compte que d'autres mondes existaient… Et puis il a bien fallu que je sorte de mon petit cocon, parce qu'en grandissant j'ai eu d'autres envies, de musique et de bruit, de concert et de foules… et le plus rock'n'roll que j'avais connu à Boulogne c'était les cloches de Notre Dame quand il prenait une toquade au curé et qu'il se laissait aller à les faire sonner à la volée ! une fois tous les trois ans… et encore…
Alors finalement j'ai fini par partir à l'aventure avec un autre ami qui lui connaissait l'extérieur, il faut dire que lui était de Billancourt... Il avait bien essayé de me rassurer voyant l'inquiétude me prendre, c'était quand même mon premier concert, t'inquiète, qu'il m'avait dit, ils sont pareils ailleurs qu'est-ce tu crois qu'ils vont te couper en morceaux et te manger après… t'es couillon c'est pas des cannibales… Je n'ai pas pu m'empêcher de penser, alors c'est qu'ils vont quand même me couper en morceaux… ça il n'avait pas dit qu'il ne feraient pas ! Et puis comme je ne semblais pas si partant que ça, il a lâché l'argument ultime… et puis tu verrais les filles qu'il y a aux concerts, couillon tu serais déjà en train de sauter dans tes bottes ! Couillon toi-même ! que j'ai pensé, j'étais déjà dans mes bottes…
Et c'est comme ça que je me suis retrouvé du côté du fin fond d'une autre banlieue pour une de mes premières sorties hors du paradis et mon tout premier festival en plein air…
En arrivant tout m'a surpris, les immeubles gigantesques, j'en avais presque le vertige en levant la tête vers eux, c'est qu'ils faisaient au moins… huit étages ou peut-être même dix ! et puis les commerces qui ne vendaient rien que je ne connaisse, tissus africains et décors d'Afrique du Nord… et puis il y avait des gens partout, partout, partout… et la moitié c'était des filles… une véritable folie ! J'aurais voulu avoir des dizaines de paires d'yeux !
Grisé, presque saoul par tant de découvertes et ayant perdu mon ami j'ai fini par me poser à même le sol, sur l'herbe sans couverture, sans plaid, sans rien… ici les filles s'allongeaient directement sur l'herbe… moi, raisonnable, je m'y suis assis. Et très vite j'ai été pris par les odeurs qui m'entouraient, c'était comme si on avait mis le feu à une garrigue, ça sentait bon les herbes de Provence grillées… et ça aussi c'était enivrant, ce n'est que bien plus tard que j'ai appris que ce n'était pas vraiment des herbes de Provence… Il faut dire, à ma décharge, qu'à l'époque, de fumée je ne connaissais que celle des Boules d'Or, une sorte de Gauloise blonde au goût de savon, que je grillais avec autant de dextérité qu'une vieille dame arthritique. Et à force de tant d'ivresses, l'estomac au bord des lèvres, une évidence m'a frappé… Manger !
Il fallait que je mange si je ne voulais pas tomber plus bas que terre. Quand je suis arrivé au kiosque à casse-croûtes le vendeur a senti que c'était une urgence et avant que j'ai le temps de rien dire, il m'a précédé d'un tartine pâté tomate ! un peu comme un médecin posant un diagnostique… j'ai hoché la tête et en mangeant ma première tartine j'ai compris qu'on pouvait se sentir heureux d'avoir pour compagne… une tartine…
Tartine dans les bois et les vergers
Ingrédients : ½ de pomme acidulée - 125g de petites girolles coupées en deux ou en tranches s'ils sont gros (si vous avez un petit cèpe ou deux n'hésitez pas à l'ajouter…) – ¼ d'oignon rouge - 1càc de miel liquide – 1quizaine de petits bouquets de cresson – 2 ou 3 tiges de thym effeuillées - 4ou 5 tiges de cerfeuil effeuillées – du beurre – du sucre en poudre – vinaigre balsamique - de tranches de pain grillées
Coupez la pomme en 6 et saupoudrez les morceaux d'un peu de sucre en poudre. Mettez dans une poêle à feu bien vif un peu de beurre et quand il grésille faites bien dorer les pommes, retournez-les quand un côté est prêt et faites de même de l'autre.
Pendant ce temps, mettez une autre poêle à feu aussi vif et laissez-la bien chauffer puis mettez un peu de beurre et ajoutez les oignons, remuez bien et ajoutez les champignons et le thym. La cuisson doit être très rapide il faut juste les colorer très vite pour qu'ils ne se défassent pas. Dès qu'ils sont cuits ajoutez le cerfeuil, mélangez et coupez le feu.
Il n'y a plus qu'à monter les tartines. Mettez des champignons sur le pain, du cresson, des pommes, laissez couler le miel sur le tout et poivrez généreusement et finissez avec quelques gouttes de vinaigre balsamique. Avec ça… un petit rouge peut-être, et bien sûr quelques amis !
Tartine quand dans les bois et les vergers courent le cochon…
C'est exactement la même recette que la précédente à un détail près.
Faites dorer dans une poêle à feu vif 50g de poitrine de porc très très finement tranchées, que vous mélangerez en fin de cuisson aux champignons… sinon pour le reste ne changez rien !
Et pour la recette de la Tartine comme une pizza cliquez sur la photo pour retrouver la recette déjà publiée par ici.
Et pour ceux qui s'intéressent au vin ou qui veulent le découvrir, je vous donne rendez-vous au Grand Tasting (cliquez sur le logo pour avoir tout les renseignements sur cette manifestation) le 30 novembre et le 1er décembre du côté du Carrousel du Louvre à Paris, la deuxième édition d'une manifestation où le vin va être à l'honneur et va sans doute permettre bien des découvertes oenologiques… comme ils disent…et où je passerai, moi, dès le vendredi..
Mais pourquoi, et une tartine à la bolognaise ça le ferait…? Est-ce que je vous raconte ça…
Mais pourquoi, et une tartine à la bolognaise ça le ferait…? Est-ce que je vous raconte ça…
PArait que c'est moi l'invité d'honneur de ton Grand tasting, tu savais ca ??? ;-) meme pas, j'aurais bien aimé y etre pour changer. mais pourquoi j'habite en Suisse, c'est ca la vraie question ;-) sinon les tartines, c bien sympa, surtout avec l'odeur des herbes de provence grillées mdr! A bientot, ciao!
RépondreSupprimerOouppssss j'ai encore oublié quelque chose, un immense merci pour la photo, j'en ai retenu une autre...histoire à suivre ^^! Bonne après midi mzieu Dorian
RépondreSupprimerTu trouves que ca sent l'herbe de Provence grillee toi???? lol
RépondreSupprimerSi j'avais été dans le coin, sûre que je serai venue boire un canon... Re-tartine mais franchement tu es passé de pâté à verger-forestier, c'est pas forcément plus gourmand (tout dépend du pâté) mais c'est plus chic !
RépondreSupprimerAvec une tartine pareille, on est assurément en de bonne compagnie ;-P! Tellement attirante et savoureuse! Que pourrait-on vouloir d'autre? C'est déjà un bout de paradis...
RépondreSupprimerBises,
Rosa
Le vin et la tartine, je suis trop loin, mais...moi, quand je suis revenue de mon paradis, je trouvais que les gens étaient géants...Les garçons avaient deux bonnes têtes de plus que moi! dingue! et ils étaient si pâles, on aurait dit qu'ils étaient malades...
RépondreSupprimerJ'adore ton récit de vétéran :-)
RépondreSupprimerbonne tartine, et à bientôt
jolie tartine pour jolie histoire
RépondreSupprimerAh bon ???? Les herbes de Provence, elles ne sont pas touijours de Provence ??? Ben alors, on en apprend tous les jours !!! Et on peut en mettre sur les tartines ???
RépondreSupprimerAh, j'ai bien aimé ton histoire!! Et ta tartine, tu as mis des girolles dessus!?! et tu conseilles des cèpes aussi ?!?!? Tout pour faire parler mon coeur de gasconne!! Oh et un truc: c'était de qui alors ce concert?
RépondreSupprimerQue l'on peut être naïf quand on est jeune hein ???
RépondreSupprimerEn tous les cas cette tartine est superbe ! Bises
Et tu sais comment qu'on appelle les fumeurs affamés ?? Parce-qu'il ont une petite appellation bien sympa: les "munchies" ! C'était le nom de mon groupe de reggae, qui a vécu 6 mois très intenses... que de souvenirs me reviennent à l'esprit grâce à ta petite histoire ! A quand une recette aux herbes psychotropiques ?? Ça marche aussi avec les champignons ! ;)
RépondreSupprimerMais non, Gredine... on les met dans les brownies! Quelle belle image, vergers, forêts, cochons et les photos de Marie sont toujours aussi merveilleuses! Ah, nostalgie...
RépondreSupprimerPour moi ces tartines sentent le printemps, c'est du joli et c'est parfait pour ensoleiller ma journée ici il pleut!
RépondreSupprimerQu'elles sont belles ces tartines et appétissantes! J'ai presque faim; même à cette heure tardive, en les regardant!
RépondreSupprimerdes fois je me laisse porter par certains, au fil des billets, et je n'ai rien de rigolo (ou pas d'ailleurs) à rajouter, souvent lors de tes flash back ... alors je vais savourer, et me taire :)
RépondreSupprimerJe croyais lire du Cavanna :)
RépondreSupprimerSi avec ça, on n'a pas envie d'aller se rouler dans l'herbe !
RépondreSupprimerl'estomac au bord des lèvres, les yeux à tes pieds, besoin d'une tartine comme compagne ?!!!! je te jure que des fois tu m'inquiètes sérieusement... Je compends maintenant pourquoi tu nous racontes tout ça, te prouver que t'es NORMAL, un garçon NORMAL qui a quitté son cocon à la découverte du monde qui n'a rien de NORMAL!
RépondreSupprimerLes deux tartines me conviennent à merveille, mais celle qui court après le cochon ... J'en mange deux !
RépondreSupprimer:P
Bonne journée :)
je t'imagine bien en post ado téméraire affrontant l'aventure d'un festival en plein air!! et oui, j'ai déjà pleins d'ex maris, et autant d'ex femmes, parce que moi, j'aime le partage, alors du coup, et bien voilà, ça laisse quelques casseroles le long de la route :))
RépondreSupprimerUne tartine bien appétissante et colorée. En Espagne, ma grand-mère en faisait souvent aussi bien des salés que des sucrés.
RépondreSupprimerBonne journée, Doria
Et bien et bien, moi qui ais du mal avec sandwichs, tartines and co... je suis assez motivée après celle-ci !
RépondreSupprimerC'est vrai ca, les herbes de provence ca ouvre carrement l'appetit.
RépondreSupprimerJ'irais bien boire un coup avec une tartine moi :)
De belles associations sur ta tartine ... ca sent bon d'ici (mais pas les herbes de provence grillées ..!!! )
RépondreSupprimerTes péripéties on dirait moi débarquant a Paris pour la 1ere fois ... c'est assez marrant !!
Bises
Jess
Fantastique cette intro! Et le travelling magistral vers la recette! Ca donne envie de tartines... :)
RépondreSupprimerRaaaahhhh, les gauloises, j'en ai grillées pas mal mais je dois avouer aujourd'hui que c'était bien infâme. Ne me reste aujourd'hui que le côté arthritique :). Tu as eu raison de te tourner vers les tartines. La tienne est bien originale mais n'a rien pour me déplaire.
RépondreSupprimerQue dire après cette histoire.... Je suis HS en admirant les photos!!!!
RépondreSupprimer