Je me suis souvent demandé si ma mère était unique ou si elles sont toutes pareilles… j'espère pour les autres qu'elle est unique !

Steack braisé comme un matin calme… (extrait du dernier Saveurs)
Ingrédients : 800g d'onglet de bœuf coupé en morceaux d'une quinzaine de cm (comme il n'avait pas assez d'onglet mon boucher m'a mis 50/50 onglet/bavette et ça l'a fait) – 4 oignons émincés – 40cl de bière blonde japonaise (ça se trouve assez facilement en grande surface) – 2càs d'huile de tournesol – 1càs de fond de veau en poudre – 1càs de sucre vergeoise ou de canne – 2càs de soja – quelques pincées de shichimi (à défaut une pincée de piment d'espelette ou d'un autre piment) – 500g de rattes lavées - sel et poivre – thym ou marjolaine fraîche – 1 oignon en très fines rondelles
Mettez l'huile dans une cocotte sur feu très vif et faites rapidement colorer les morceaux de viande, dès coloration enlevez-les, réservez-les et baissez le feu. Versez alors les oignons dans la même cocotte et faites-les revenir doucement jusqu'à ce qu'ils commencent à devenir transparents. Ajoutez alors le sucre, remuez bien, le fond de veau, remuez et remettez alors la viande. Saupoudrez de shichimi et de poivre puis ajoutez le soja et remuez encore. Versez enfin la bière. Portez le tout à ébullition puis couvrez la cocotte et mettez au four préchauffé à 175° pendant 45min. Une fois passé ce temps vérifiez l'assaisonnement puis ajoutez les patates et laissez cuire de nouveau environ 45min. Dès que c'est cuit mangé tout chaud saupoudré d'herbes fraîches, thym ou marjolaine, de l’oignon en rondelles, de poivre et de shichimi… avec une bière bien fraîche
Ça y est elle vient de partir, elle c'est ma mère… et soudain la maison a retrouvé son calme… ! Je sais pas si elles sont toutes comme ça mais la mienne est… elle a un don quoi, un seul mais particulièrement développé ! certains sont doués pour le chant choral, le peignage des zèbres ou le triage des lentilles, elle, elle a le don de rendre n'importe quel moment insupportable, en deux mots elle est chiante, très chiante et à plein temps ! Je m'en suis rendu vraiment compte alors que j'avais à peine une douzaine d'année…
Ce jour-là nous étions chez des amis, ou de la lointaine famille je ne sais plus, et de toute manière on s'est vite fâché avec eux, forcément son don… C'était un peu après la mort de mon père, un moment où nous étions régulièrement invités pour plaindre ma mère, une des habitudes d'après décès chez les espagnols… on s'habille en noir, on pleure et on crie très fort, et on invite la veuve pour la plaindre toute une journée, c'était comme ça à l'époque… et au milieu de ces gens il y avait une petite fille, une "adorable " petite fille blonde… En fait j'ai vite compris qu'elle ressemblait à Nelly Olson mais en pire ! En effet la charmante s'est vite révélée être une peste qui n'arrêtait pas de crier en produisant des sons capables de fracasser n'importe quels tympans d'un seul mot pendant que ses bras n'arrêtaient pas de gesticuler dans tous les sens… on aurait dit un calamar épileptique avec la voix de Shirley, celle avec Dino ! Et le pire de tout, elle voulait me faire jouer avec ses poupées, là au milieu de l'assemblée ! Jouer à la poupée, moi ! Moi à qui la mort de mon père avait donné le statut de mâle dominant et donc d'adulte, elle voulait que je joue à ça, là sous les yeux des autres adultes, mes égaux ! Le cauchemar à l'état pur !!!
Je résistais assez stoïquement à ses bruyantes invitations en cherchant des yeux une prise électrique où je pourrais la brancher afin de savoir si elle pouvait éclairer la pièce et surtout arrêter de gesticuler bruyamment… quand soudain, encore plus hystérique, elle s'est jetée sur moi ! Je n'ai pas compris… et puis au milieu des sanglots j'ai compris, elle avait trouvé collé au milieu de ses jolies et longs cheveux blonds quelque chose qui allait la contraindre à les couper, elle avait trouvé là bien collé, un chewing-gum ! et elle m'accusait du crime ! Et pendant que chacun cherchait à expliquer " le " geste, je les regardais tous pour comprendre, qui… c'est là que j'ai vu dans les yeux de ma mère que c'était elle, elle qui allait rendre à moitié chauve Nelly Olson, elle qui avait collé le chewing-gum !!!
Personne n'a rien remarqué et c'est sur moi bien sûr que toutes les accusations ont fini par tomber quand les excuses se sont effacées… Et alors que je la suppliais des yeux de dire que c'était elle, même sans le faire exprès, on l'aurait cru elle… et moi j'étais prêt à comprendre, finalement elle avait peut-être voulu me défendre…mais non rien, elle ne disait rien… jusqu'au moment ou enfin elle a parlé et ou je l'ai entendu dire, Ah ces enfants c'est bien du tracas… c'est à moment là, après que ma mâchoire soit tombée par terre, que j'ai compris qu'entre ma mère et moi ça ne serait jamais un long fleuve tranquille…
Mais là elle est partie, après une petite semaine à la maison… Curieusement j'ai envie de paix et du coup les recettes, la suite de mon voyage en " Saveurs " du 1er au dernier, ont pris une drôle de tournure… une influence marquée du pays du matin calme s'est posée sur la première et la douceur des épices et du sucre à recouvert la deuxième… pour leur donner comme un goût de zénitude retrouvée !
Biscuits comme un russe sous la neige… (inspiré par le 1er Saveurs)
Ingrédients : 250g de farine – 2 petits œufs et 2 jaunes – 1càs bien pleine d'aquavit (on en trouve je crois chez un marchant de meuble suédois) ou de vodka – 25g de sucre de canne – 3 pincée de graines d'anis (environ ¼ de càc) – Du sucre glace, beaucoup… - sel – huile de friture
Mettez dans un saladier la farine et ajoutez les œufs et les jaunes, l'aquavit et le sucre, mélangez jusqu'à avoir une pâte homogène et assez lisse (si elle colle beaucoup ajoutez un petit peu de farine). Laissez reposer au moins une bonne heure. Commencez à étalez un peu la pâte puis versez dessus les graines d'anis, ne cherchez pas à les répartir parfaitement au contraire, puis finissez ensuite d'étaler la pâte sur une surface bien farinée de manière à avoir une épaisseur d'environ 5mm. Découpez des losanges d'une quinzaine de centimètres avec une roulette crantée. Faites ensuite une incision au milieu. Attention ça se complique, prenez une des pointes du losange passez par le milieu puis tirer un peu, ça s'allonge et ça vrille, le tout c'est de faire de jolies formes ! Dès que vous avez fini la pâte passez les biscuits dans une friture à 180° le temps qu'ils soient bien dorés, laissez égoutter sur du papier absorbant, saupoudrez de beaucoup de sucre glace… mangez encore un poil chaud…
Ah ! à la suite de mon cri déchirant concernant Saveurs, j'ai reçu un très gentil mail de la directrice de la rédaction m'annonçant que le prochain numéro c'est eux qui me l'offraient… c'est chou non ? et puis comme ça je pourrais peut-être… voilà voilà… à suivre donc !

Mais pourquoi, 151 c'est pas un chiffre rond ça ! Mariiiiiiiiiiie !!! est-ce que je vous raconte ça…