Et si nous vous propositions de partir
à la découverte de l'olive de table d'Espagne de côté de
Séville ? Difficile de refuser quand comme moi on a des
origines au pied de ces oliviers-là et en même temps quand on se
rend compte que je suis bien bien loin d'eux et que je les connais
sans doute aussi bien mal. Et c'est comme ça que nous sommes partis
d'exploitation en cortijo, de bar à tapas en oliveraies à la
rencontre de ces olives de tables pour apprendre bien bien des choses
à leur sujet !
L'Espagne, surtout celle du sud du sud,
et l'olive ou plutôt les olives, sont une très très vieille
histoire. Certains paysages, ceux où poussent les oliviers
aujourd'hui étaient pour certains déjà les mêmes du temps où les
romains régnaient sur ces régions, c'est dire... Bien sûr, les
oliviers ne sont plus les mêmes, et les boutures des plus jeunes ont
remplacé les plus anciens, parce que l'olivier ne vient pas du
noyau, simplement pour maîtriser les variétés, il vient d'un
rameau, tout un symbole...
Les oliviers marquent les paysages
parce qu'ils couvrent par ici près de deux millions d'hectares et
sauvegardent les terres de l'avancée des zones arides, car ils sont
peu gourmands en eau et très friands de soleil. Il suffit de
regarder la terre, souvent si sèche, et de voir les arbres s'écarter
les uns des autres pour attraper les rayons du soleil pour le
comprendre.
Et depuis ces temps lointains, il en va
ainsi dans cette région, on plante des oliviers pour l'huile et pour
la table, des oliveraies souvent tenues par de petits producteurs,
des agriculteurs qui continuent de récolter l'olive de table de la
même manière qu'il y a fort fort longtemps, une façon où la main
tient un rôle particulièrement important.
Et si l'olivier attrape l'œil
pratiquement partout où l'on regarde, il rythme aussi la vie des
hommes le long de l'année. Depuis la taille quand commence l'année,
puis la floraison au printemps avant que les olives ne profitent du
soleil jusqu'à la fin de l'été. Et en septembre commence enfin la
récolte, celle que l'on pratique à la main pour respecter au mieux
l'olive de table. On finit l'année avant que l'hiver n'arrive par
une autre récolte, celle de l'olive dont on fait l'huile, les olives
en sont alors gorgées. Et l'histoire recommence encore et encore et
encore...
L'olivier rythme le temps des hommes,
l'olivier et l'olive de table parce qu'une fois cueillie le travail
est loin d'être fini. N'essayez pas de déguster l'olive à peine
cueillie, son amertume est alors redoutable et vous ferait la
recracher bien vite, il faut encore des hommes pour la préparer. Il
faut lui faire connaître le sel et l'eau pour la faire devenir cette
olive que nous aimons déguster.
Si les paysages changent peu, les
pratiques agricoles si. Là-bas aussi on devient plus sensible à la
nature et on applique dans certaines oliveraies une agriculture qui
devient plus respectueuse de son environnement. L'agriculteur a
quelque fois lutté contre la nature avant de se rendre compte
aujourd'hui qu'il peut être son allié.....
Les olives et pas l'olive, j'ai précisé
au début, parce qu'elles sont diverses et variées. Même si à
l'origine deux variétés régnaient sur l'Andalousie, l'une du côté
de Séville et l'autre de Grenade, aujourd'hui les variétés sont
nombreuses, très nombreuses, plus de cinq cents variétés
différentes peuplent les oliveraies. Même si bien sûr certaines
variétés sont plus nombreuses sur les arbres, la Manzanilla, celle
que l'on trouve le plus souvent dans nos régions, la Gordal, cette
belle charnue qui vous rempli la bouche de plaisir, l'Hojiblanca et
son goût légèrement piquant, sont de celles-là. Mais il y en a
tellement d'autres...
Elles sont aussi diverses en couleurs
allant du jaune paille, en passant par le vert éclatant, des mauves
étonnants des rouges sombres pour aller jusqu'au noir le plus
profond.
Diverses et variées donc par leur
taille, leur couleur et bien sûr par leur goût ! C'est ce que
nous avons continué à découvrir avec Fermin Lopez, un chef
professeur de l’ Escuela Superior de Hostelería Sevilla, qui nous
a proposé un déjeuner très olives de tables avec au menu gaspacho
d’oranges de Séville à l’huile d’olive, merlu confit à l’ail
et glace au vin Pedro Ximenez et biscuits aux olives...
Une histoire à suivre très vite par
ici, j'ai encore plein de choses à vous raconter sur l'olive de
table d'Espagne !
Ingrédients : 1 vingtaine
d'olives de table dénoyautées d'Espagne - 60g de chorizo - 250g de
haricots blancs au naturel - ½ oignon - 1 gousse d’ail - ½
cuil. à café de paprika fumé - 4 càs de crème liquide -
2 tiges de thym – sel et poivre
Hachez grossièrement les olives au
couteau.
Pelez l’ail et l’oignon. Mixez-les
avec le chorizo coupé grossièrement.
Dans une poêle chaude, faites cuire ce
hachis durant 3 minutes en remuant régulièrement.
Ajoutez les haricots égouttés et le
paprika, puis faites cuire 1 minute supplémentaire.
Mixez l’ensemble finement.
Ajoutez la crème liquide et le thym
effeuillé et mélangez. Ajoutez enfin les olives et mélangez une
dernière fois.
Servez avec des tranches de pain
grillés et des... olives !
Mais pourquoi, et maintenant je vais en
faire quoi de mes p'tites olives ? est-ce que je vous raconte
ça...
Merci pour votre partage.
RépondreSupprimerCette tartinade est très bonne. J'ai changé les haricots par les pois chiches.