J'ai dû déjà le dire par ici, s'il y
a vraiment une chose que je regrette du sud du sud d'où vient ma
famille, ce n'est bien sûr pas la chaleur, ce sont les tomates !
Une de mes premières rencontres avec les tomates de là-bas date
d'un étrange voyage que ma mère avait projeté pour retrouver les
siens et comme bien des choses que faisait ma mère, il y a eu plus
d'orage que de retrouvailles...
Quoi qu'il en soit c'est la seule fois
où j'ai rencontré un de mes oncles, celui qui faisait un peu honte
à la famille, sans doute parce que lui et le travail ça n'avait
jamais été une histoire d'amour et qu'il tâtait un peu trop de la
bouteille... enfin je suis sûr pour le travail, pour la bouteille je
me suis toujours demandé si ce n'était pas qu'un ajout familial
histoire de pouvoir dénigrer un peu plus l'oncle... En même temps,
comme moi et les histoires de famille... Je ne m'en suis pas
préoccupé plus que ça.
Il vivait dans une sorte de bicoque avec pas grand chose, et pas grand chose c'était encore beaucoup dire.
Une vieille table, des vieilles chaises, un vieux lit... tout était
vieux d'ailleurs, le peu qu'il avait semblait avoir vécu trois ou
quatre vies et autant de morts. Et comme lui-même n'était plus tout
jeune, le tableau qu'il composait avec sa maison et ses meubles pour
l'enfant que j'étais ne me choquait pas, tout était homogène,
vieux et poussiéreux. L'oncle n'avait pas de frigo, il avait des
champs, tout petits champs où il allait cueillir le nécessaire et
où il m'a entraîné un jour attraper quelques tomates.
Ce jour-là il en a arraché
quelques-unes, pas trop, rien d'avance et m'en a tendue une. En bon
urbain j'attendais qu'elle soit lavée, qu'elle soit dans un plat et
là rien, juste une tomate... L'oncle a vu mon regard interrogateur,
ça l'a fait sourire comprenant sans doute mon hésitation. Il a alors
croqué la sienne à pleines dents en me disant juste, asi (comme ça) !
Inutile de vous dire que je n'ai jamais oublié le goût de cette
tomate-là...
Mes beignets de tomates à la
mayonnaise d'estragon (une recette attrapée dans le dernier
Delicious que j'ai remis largement à ma sauce..)
Ingrédients :
Pour les tomates : 2 grosses
belles tomates – 2 oeufs battus - 150g de farine (ou plus si nécessaire)
– 150g de semoule très fine (attention pas du
couscous de la semoule et pareil que la farine s'il en manque
ajoutez-en un peu) – 1càc d'origan frais – 1càc de feuille de
basilic – ½ càc d'ail en poudre – sel et poivre
Pour la mayonnaise d'estragon : 1
œuf - 12cl d'huile neutre – 12cl d'huile d'olive (vous pouvez
utiliser seulement de l'huile d'olive) – le jus d'1/2 citron – 3
ou 4 belles tiges d'estragon effeuillée – 1 gousse d'ail – sel
et poivre
Commencez en préparant la mayonnaise,
mettez dans le bol d'un mixer plongeant le jus de citron, les
feuilles d'estragon et la gousse d'ail passée au presse-ail et mixez
le tout. Ajoutez les huiles et redonnez un coup de mixer. Ajoutez
l’œuf, salez et poivrez et mixez cette fois jusqu'à obtenir une
mayonnaise onctueuse. Mettez-la au frais.
Préparez les tomates. Coupez-les en
tranches d'environ 1cm puis enlevez les graines, vous pouvez les
passer sous l'eau comme moi, comme ça les graines partent toutes seules.
Séchez ensuite les tranches de tomates avec du papier
absorbant, insistez bien.
Mixez ensemble la semoule avec
l'origan, le basilic et l'ail, du sel et du poivre puis mettez le
tout dans une assiette. Mettez dans une autre assiette la farine et
dans une troisième les œufs battus.
Trempez vos tranches de tomates dans
les trois assiettes dans l'ordre suivant, la farine, l’œuf et la
semoule en insistant bien dans l'assiette de la semoule.
Passez ensuite les tranches dans une
friteuse préchauffée à 140° jusqu'à ce qu'elles soient bien
dorées, comptez 3 à 4 minutes en les retournant de temps en temps.
N'en mettez pas trop dans la friteuse sinon vous allez avoir du mal à
les retourner. Quand elles sont bien dorées déposez-les sur du
papier absorbant.
Dégustez-les sans attendre, sinon
elles risquent de ramollir.
Mais pourquoi, et dire qu'il m'a fait
le même coup avec ses pêches l’oncle... est-ce que je vous
raconte ça...
Je me souviens moi aussi du parfum des tomates de mon grand père, de cet arôme puissant de feuille et de tige de tomate qui régnait dans la serre , et du plaisir de manger ces tomates chaudes du soleil de juillet, je n'ai jamais pu retrouver ce gout, ça doit être ça le gout du bonheur insouciant... en attendant je vais aller à la chasse à la grosse tomate de plein champ pour essayer cette jolie recette , j'ai peut être enfin une chance d'en faire manger à mon raptor mâle ^^ il aime pas les tomates , mais il aime les beignets :-)
RépondreSupprimerJe crois que c'est exactement ça Hélène, le gout du bonheur insouciant ! Je pense que celle de mon oncle et de ton grand-père avaient le même goût !!! Un raptor mâle qui n'aime pas les tomates ? ça existe ça ,-) ???
SupprimerDans le même style que ton oncle, connais-tu le texte de Joseph Delteil, tiré de Choléra, sur l'amateur de tomates ? Un régal. Je ne l'ai qu'en occitan, si tu le veux, dis-moi et j'envoie ! Belle journée à regarder mûrir les tomates...
RépondreSupprimerJ'ai parlé trop vite ! Voilà ton message et oui je veux bien le texte si tu l'as et désolé d'avoir été soit trop vite avant de voir soit trop doucement... En tout cas merci et très belle journée ! Mes tomates sont encore juste des fleurs ,-) !
SupprimerAvec une telle anecdote, je comprends ta nostalgie. Et aussi l'impression de découvrir le vrai goût d'une tomate (chose qui m'est arrivée en Turquie, je me suis plutôt trouvé abasourdie)! Ces beignets sentent bons jusqu'ici! Pareil, à faire lorsque j'aurai un peu plus de courage! ;)
RépondreSupprimerC'est étonnant parce qu'on s'habitue à certaines choses et d'un coup on le goûte ailleurs et... là on se rend compte que ça n'a rien à voir et que c'est encore mieux que ce qu'on pensait être le mieux ! c'est étonnant !
SupprimerJe ne pense pas à faire des beignets de tomates et cette recette m'en donne l'envie, par contre au lieu de la mayonnaise je préfère du yahourt grec battu avec un peu d'origan et de menthe fraiche.
RépondreSupprimerForcément du yaourt à la grec et des herbes ! Des fois en cuisine il ne faut aller contre les évidences et ta proposition est juste évidente ! En tout cas si je refait cette recette je l'utiliserai ! Merci Liza !
Supprimerde beaux souvenirs et d'excellent beignets, je sens que je vais craquer!!!!
RépondreSupprimerMerci Sotis ! Je ne laisse pas de messages mais j'ai croisé de sacré jolis défauts chez toi !
SupprimerQuelle belle histoire en tout cas, merci de nous la raconter !
RépondreSupprimerLorsqu'un plat ou un aliment reste en mémoire, aucun autre n'aura la même saveur surtout si on l'associe à une personne et/ou un moment de sa vie. Nos souvenirs gustatifs et olfactifs (aussi) nous marquent à tout jamais :-)
Belle soirée Dorian...
Corinne
Tu sais que j'aime les histoires ,-) ! Et combien tu as raison le petit plat de tantine Martine pour les uns ou du cousin Marcel pour les autres ont un goût complètement différent que le même plat si c'était un autre qui l'avait copié... le goût est une chose curieuse qui n'est pas si simple qu'il parait à certains ! Très belle soirée Corinne !
SupprimerCette recette est apprétissante, J'ai envie de le goûter. La décor est aussi sympa, merci pour votre partage. Bonne continuation!
RépondreSupprimerMerci pour cette bonne idée recette.
RépondreSupprimerÉtant aussi dans le sud et plus particulièrement de la Provence, on fait traditionnellement les beignets de courgettes ou de fleurs de courgettes !
A tester, donc
Merci pour l'idée ! parce que depuis que j'ai lu le commentaire j'ai une furieuse envie de mélanger beignets de tomate, de courgettes et de fleurs de courgettes !
SupprimerJe suis votre blog depuis tellement d'années et vous lis régulièrement.
RépondreSupprimerMerci pour cette histoire de souvenir et de transmission. Je n'ai pas d'oncle ni d'histoire de tomates mais ma mère était aussi une histoire à elle toute seule.
Merci de me suivre depuis tellement longtemps ! Je me dis que des fois raconter qu'on peut penser autre chose de sa mère que juste l'aimer... ça peut faire du bien à ceux qui le vivent aussi comme ça mais qui n'ose pas forcément le dire...
SupprimerJ'ai envoyé un mail pour te proposer une version occitane de "l'amateur de tomates" extrait de Choléra de Joseph Delteil... Point de réponse... Tant pis, c'est un très chouette texte !
RépondreSupprimerJe vais aller fouiller dans les mails parce que je ne l'ai pas vu passer sinon j'aurais pris ça avec grand plaisir ! Merci pour le texte !
SupprimerWhaouaa super souvenir Dorian !!! Moi aussi la première fois que mon père a croquer dans une tomate gorgée de soleil, je l'ai regardé en me disant qu'il était fou ^^
RépondreSupprimerTes beignets sont superbes et j'ai hâte que les tomates du jardins soient mûres pour les faire avec une pt'ite sauce fromage blanc mélangé à du pesto de basilic du jardin ;)
Bizzzzz et beau dimanche
Justin
Décidément tu as toujours la petite idée qui change mes recettes et qui me plait bien bien ! Donc merci pur cette idée de sauce fromage blanc et perto de basilic qui va alléger ma recette !!!
SupprimerJe tombe sur cet article un peu tard dans la saison, mais heureusement par ici, on peut encore trouver quelques dernières tomates, mais ça sent la fin :(
RépondreSupprimerJ'ai hâte de réessayer cette recette l'été prochain !
Merci Tim !!!
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