dimanche 14 février 2010

Rencontre avec le restaurant d’Hélène Darroze et toute la vie qui s’y déroule - Tome 1 ! Et au menu, velouté étonnant au potiron …

Je n’ai pas l’habitude de fréquenter certains restaurants, ceux dont on parle, ceux qu’il faut goûter, LES restaurants quoi ! Bien sûr, Adèle me sort de temps en temps, seulement de temps en temps parce que curieusement à chaque fois que je sors ma blagounette de restau et que je lance à celui qui nous sert, pour moi vu l’prix ça sera la carafe d’eau et un supplément pain… ah et je prendrais un sucre mais sans l’café alors ! Curieusement là, elle tord le museau d’une drôle de manière, d’une bien drôle de manière qui me dit que la prochaine fois ne sera pas pour tout de suite...
Il faut dire que pour moi le restaurant reste attaché à mes souvenirs de ces menus à pas cher qui me nourrissaient souvent, et à des lieux bruyants et enfumés et aux blagues carambar que nous étions capables de nous lancer d’un bout à l’autre de l’établissement… Ces souvenirs de restau me ramènent toujours à mon QG de jeunesse, à ce petit routier du centre de Boulogne que la devanture annonçait comme breton et qui servait surtout le couscous le plus copieux que j’ai jamais croisé.
C’était un bistrot à menu qui nous permettait de survivre en nous servant des portions de camionneur quand nous y mangions… un jour sur deux ou trois. Il y avait tellement dans l’assiette qu’il arrivait que l’on suive le jus en pointillé sur le sol depuis la cuisine jusqu’à notre table. Et pourtant quand nous taquinions Kamel, d’un c’est tout ? provocateur, il marchait à chaque fois et retournait les plats en cuisine histoire d’en remettre un peu… encore un peu plus… et il revenait avec un sourire comme un soleil, et nous demandait ça va comme ça ?
Du coup quand j’ai appris que j’étais invité à découvrir la table d’Hélène Darroze avec quelques blogueuses et Damien, je me suis gratté la tête en me demandant ce que j’attendais aujourd’hui d’un restaurant, maintenant que j’y vais sans forcément mourir de faim. Et je me suis dit que décidément manger était bien compliqué si on commence à se poser des questions… Alors j’ai choisi de ne plus penser, de ne plus me questionner et d’aller voir avant que je ne m’attrape une méningite réflexive à force de me creuser le neurone, et de surtout me laisser guider par mes sensations...
En entrant dans le restaurant d’Hélène Darroze, j’ai tout de suite été pris par la sorte de chaleur rassurante qui accueille l’arrivant, elle nous entoure en douceur sans que l’on sache si ça tient au bois très présent, aux tons et aux couleurs chaleureuses ou aux personnes accueillantes et disponibles… ou finalement aux trois et quelques autres choses… Quoi qu’il en soit, on se sent dès l’arrivée comme dans un bain quand on arrive enfin après quelques heures de réglages à trouver la bonne température, LA température celle qui permet de tout oublier, le regard vide et le filet de bave prêt à s’écouler.
Et puis on monte dans la salle, on croise une armée de bouteilles où dorment tranquilles quelques alcools avec qui j’aimerai bien passer quelques après-midi, et enfin on arrive au but de notre voyage, la table est là, elle nous attend. On s’y glisse, curieux de ce qui va arriver.
Et la machine à jambon arrive, cette vieille dame aux rouages rutilants, prête à nous faire tomber des dentelles de jambon… En la regardant c’est une autre machine qui m’est revenue à l’esprit, celle de mon père, curieux rapprochement, la sienne cousait mais ne coupait pas. Et en regardant les gestes de Céline, sa délicatesse à poser les dentelles de jambon les unes après les autres, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à d’autres gestes, à ceux avec lesquels il faisait glisser les tissus en créant les mêmes vagues…
Et quand j’ai ensuite goûté ce jambon, son gras et sa chair sont venus me fondre sur la langue, et là j’étais devant mon frigo d’alors, en train de chaparder juste une lichette d’un autre jambon, parce que déjà j’aimais le laisser fondre comme ça… et à ce moment-là je ne savais plus de quelle machine venait le bruit, de celle de mes souvenirs ou de celle du bout de la table… A suivre dimanche prochain…
Velouté mousseux de courge aux agrumes confits
Ingrédients : 1kg de courge – 4gousses d’ail – 4feuilles de laurier - 90g de foie gras frais – 60g de beurre - sel et poivre -1 kumkuat confit – ½ mandarine confite – 1càs d’écorce de citron confit
Pelez, coupez en gros cubes la courge puis mettez-la dans un pot allant au four. Ajoutez le foie gras, les gousses d’ail et les feuilles de laurier. Salez et poivrez.
Faites cuire pendant environ 1h30 à 150° en mélangeant de temps en temps, la chair de la courge doit s’écraser facilement à la fourchette.
Pendant la cuisson taillez en très fines lamelles les agrumes.
Placez la courge avec un peu du liquide de cuisson dans un saladier, il faut seulement mettre la courge, enlever tous les autres éléments solides, les feuilles de laurier, l’ail et le foie gras.
Mixer la courge avec un mixeur plongeant jusqu’à obtenir une purée aérienne. Ajoutez alors le beurre à température et mixez de nouveau le tout.
Servez ce velouté mousseux avec des fruits confits à votre goût et le foie gras que vous aurez détaillé en très fines lamelles.

Mais pourquoi, je crois que ce feuilleton va durer, durer, durer… et j’aime ça… est-ce que je vous raconte ça…

4 commentaires:

  1. tu vas finir par me réconcilier avec le fait d'aller au resto! moi qui ai horeur de ça! c'est cher et ça manque de poèsie, je préfère toujours organiser des repas à la maison, et puis j'ai horreur de me faire servir!
    et cette recette, je la tenterai, sans le fois gras!

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  2. M'est avis que je vais être assidue pour suivre ce feuilleton ;-)

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  3. Un petit post bien plaisant à lire, j'attends donc la suite avec impatience !

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