La plupart du temps quand je cuisine c’est tout seul devant mes fourneaux à moi ou alors juste accompagné par Rantanplan mon chat à l’unique neurone, le neurone qui fait fonctionner sa mâchoire… Mais vu son regard transparent et largement absent, j’ai plutôt l’impression de cuisiner sous l’œil d’une webcam à fourrure plutôt que d’être vraiment accompagné.
De temps en temps je la caresse, Rantanplan est une fille, juste pour vérifier si elle est bien avec moi et là selon que le neurone se connecte elle se met subitement à chasser une mouche imaginaire ou si j’ai plus de chance à ronronner furieusement ou je ne sais quoi… la vie avec Rantanplan est une surprise sans fin…
Mais c’est pas grave si je suis seul, j’aime ces moments que je passe avec mes instruments et mes ingrédients pendant lesquels mes plus hautes pensées philosophiques consistent à me demander si je hache ou si je émince l’oignon... Ces moments où tout ce que je pense et tout ce que je fais est tourné vers une seule et unique direction, vers un seul but, la marmite ! Quand je cuisine comme ça, tout seul, ma cuisine est une sorte de gouffre où je tombe en oubliant toutes mes autres préoccupations, juste le temps d’un miroton ou d’un bœuf aux carottes…D’ailleurs à force je me demande si c’est grave cette sorte de cuisinite que je me suis attrapé. Et je croise les doigts pour que mes voisins ne me voient jamais quand je fais l’elfe joyeux dans ma cuisine et tout ça parce que je nage dans le bonheur d’égrener de jolis petits pois sautillants ou d’éplucher de petits navets à la fesse toute rose… Il suffit que je sois devant mes fourneaux pour que je prenne un sourire de benêt attendri et finalement je me dis que ce n’est pas grave… pas si grave… j’aime tellement ça…
Et puis d’autres fois, je me retrouve dans d’autres cuisines, plus grandes, beaucoup plus grandes avec certaines fois des dizaines de mains qui s’affairent, qui coupent et qui touillent, des mains d’autres gens qui eux aussi pensent et font tout en regardant dans une seule direction, celle de la marmite ! Et ça aussi j’aime furieusement…
La semaine dernière grâce à l’invitation d’Alice, je me suis retrouvé à l’Ecole de cuisine Alain Ducasse dans une de ses cuisines pour découvrir par la pratique la cuisine de Nature, le dernier livre d’Alain Ducasse écrit avec Christophe Saintagne et Paule Neyrat. Et là-bas m’attendaient Adèle, Patrick, Gwen, Tit, Mercotte, Pascale, Joëlle, Anne, Johanna, Edouard, Requia, Sophie et Romain notre chef du jour.
Et curieusement si j’ai aussi tout oublié du monde extérieur le long de cette matinée de cuisine commune, là je n’ai pas eu besoin de " caresser " ceux qui étaient là, tellement leurs yeux reflètaient la passion de ce qu’ils font et de ce qu’ils aiment, cette foutue bouffe qui nous rapproche !
Et comme le chou était au menu là-bas, le chou est aussi au menu chez moi pour une recette extraite de l’ouvrage que j’ai juste un peu remise à mon goût, juste un peu…
Ouvrage et cours de cuisine offert
Chou et saint jacques et haddock
Ingrédients : 1petit chou frisé – 150g de haddock – 12 coquilles saint jacques – 1carotte – 1branche de céleri – 5 ou 6 ciboules – 1càc de gingembre râpé – ½ càc de curry en poudre – 3ou 4 baies de genièvre – 25cl de bouillon de volaille – sel et poivre
Commencez en effeuillant le chou, puis passez-le trois minutes dans une casserole d’eau salée bouillante. Egouttez-le bien ensuite. Enlevez les plus grosses côtes puis émincez-le en bande d’environ 1cm.
Coupez le céleri et les ciboules en petits tronçons et la carotte en cubes. Coupez le haddock en petits cubes.
Mettez 2càs d’huile d’olive dans une cocotte et faites chauffer à feu moyen. Ajoutez le céleri, la ciboule et la carotte, remuez et laissez sur le feu pendant 3minutes. Ajoutez le gingembre, le curry et les baies de genièvre et poursuivez de nouveau pendant 3 minutes.
Ajoutez alors les ¾ du chou et en remuant bien, poursuivez encore une fois la cuisson de trois minutes.
Versez le bouillon et poursuivez la cuisson à couvert pendant une quinzaine de minutes.
Pendant ce temps mettez au feu une poêle avec un filet d’huile et faites dorer à feu vif les coquilles saint jacques, elles ne doivent être que saisies.
Quand les légumes sont à point, ajoutez le haddock et le chou restants, remuez sur le feu pendant une minute puis retirez la cocotte du feu, ajoutez les coquilles mélangez et laissez la cocotte couverte pendant 2 minutes avant de servir. Poivrez et servez sans attendre.
Mais pourquoi, un jour quand elle sera très très vieille elle aura peut-être un deuxième neurone… peut-être… est-ce que je vous raconte ça…
Ton lien sur l'École de cuisine ne mène nulle part. Rantanplan devait être déconnectée !
RépondreSupprimeroh les beaux souvenirs ! choux, hiboux, cailloux, genoux, joujoux. xox lili
RépondreSupprimerQue du bonheur !
RépondreSupprimerSeul dans sa cuisine devant les fourneaux, un cours de cuisine à l'école de Ducasse, et cette recette !
Oh oui c'était bien ce samedi matin même si on avait du se lever tôt^^ ! :)))
RépondreSupprimerEffectivement c'est Rantanplan qui fait les liens... Merci les trois soeurs ,-) !!!
RépondreSupprimerJe connais cette tête de benêt heureux d'éplucher des légumes, ou fière comme artaban du résultat !
RépondreSupprimerPour le moment, je n'ai testé que les maquereaux marinés à l'orange mais il y en a encore pleins d'autres à découvrir comme la tienne qui, même si je suis moyen fan du choux, me fait de l'oeil !
Voilà une recette que je n'ai jamais faite, et même des ingrédients que je ne cuisine guère, mais ta lecture m'a donné l'eau à la bouche, ce qui est généralement un signe!
RépondreSupprimerEt encore bravo pour ton écriture (je sais, je me répète!), mais j'ai toujours beaucoup de plaisir à venir te lire!
A bientôt, donc!
Je crois que je vais l'aimer ce Rantanplan.
RépondreSupprimerBeau récit !!
Moi aussi j'aime ces moments de solitude où mon esprit se vide au dessus des casseroles, aurai-je moi aussi la cuisinite aigue?
RépondreSupprimer"j’ai plutôt l’impression de cuisiner sous l’œil d’une webcam à fourrure plutôt que d’être vraiment accompagné."
RépondreSupprimerj'aime.
je vais rever de chat bioniques, cette nuit.
Ah j'aime, j'aime, j'aime ces moments là ! J'aime, j'aime, j'aime...
RépondreSupprimerRantanplan is watching you ? Elle est limite effrayante cette chatte !
RépondreSupprimerEn revanche chou et poisson, j'aime ! C'ets au menu de demain, j'ai mon embeurrée (légère et épicée), reste plus qu'à trouver son compagnon marin sur l'étal de ma poissonnière demain matin...
un sacré moment culinaire et de bonne humeur que tu as du passé.
RépondreSupprimerHervé
"juste un peu" qui dit; le gars... Bah c'est ce "juste un peu" qui rend si diablement retentant (Bah oui, j'ai déjà tenté, suivez un peu, quoi !) cette recette là. J'm'y r'colle.
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