mercredi 22 juillet 2009

Quand les tomates m'ont pris, elles ne m'ont plus jamais lâché… et forcément petite salade de tomates !

Quand je me suis dit que j'allais parler tomates, je me suis tout de suite dit que j'allais raconter mon histoire d'amour avec la belle ronde rouge et verte… parce que pour nous, dont les parent viennent d'en dessous des Pyrénées, les tomates ne sont pas rouges mais bien rouge et vert ! Du coup, en arrivant par ici tous regardent ces fruits trop mûrs en s'étonnant des mœurs de ce drôle de peuple qui cueille les tomates toujours trop tard ! Je crois que c'est ce qui a conduit mon père dès qu'il a eu un bout de jardin, à planter en tout premier un pied de tomate.
Et le premier pied, à l'été suivant, a donné des tomates pansues et biscornues, larges comme les mains du père, comme on les trouvait d'ailleurs encore sur les marchés. Mais alors que j'attendais qu'elles deviennent toutes rouges comme le petit français alimentaire que j'étais devenu, il les a coupées bien avant, bien bien avant, leurs côtes était même d'un vert vif éclatant. Ce jour-là il est venu me chercher dans mon lilas bibliothèque où je devais être en train de lire une BD et de sauver le monde en même temps... Ce jour-là il m'a juste dit, viens on va manger des tomates…
Je n'ai pas eu le temps de lui dire qu'elles n'étaient pas mûres ses tomates, même pas rouges, qu'il en tranchait déjà une. Et pendant que je le rejoignais, j'ai commencé à me poser mes premières questions concernant mon père… Les premières, parce qu'avant il n'y avait pas de doute mon père savait tout, connaissait tout, il répondait même aux questions perfides de ma maîtresse d'école, c'était bien là le signe d'une intelligence exceptionnelle… et là il ne reconnaissait même pas une bonne tomate !
En arrivant près de lui j'ai remarqué le petit tas de sel, du gros, qu'il tenait au creux de la main, et dont il a prestement pris une pincée pour la disposer sur la demi tomate qu'il m'a tendue ensuite. Mon père a toujours préféré l'efficacité du silence pour dire les choses, et il a donc juste hoché la tête pour me dire aie confiance je ne suis pas devenu fou… Alors je l'ai prise et je l'ai croquée, surtout pour lui faire plaisir d'ailleurs. Je crois que c'est la première fois que j'ai compris qu'on pouvait me mettre la bouche en révolution et que finalement la révolution avait du bon !
En finissant la chose rouge et verte, juteuse et sucrée, salée et croquante à la fois, j'ai juste hoché la tête sur le côté, à l'époque moi aussi je discutais beaucoup en silence… il avait bien sûr raison… Et quand nous sommes rentré lui et moi, avec sa main posée sur mon épaule, sans m'en rendre compte je venais de basculer dans l'incertitude du goût et plus jamais je ne serais sûr de rien simplement par c'est comme ça…
Par la suite j'ai régulièrement transmis le goût de la tomate verte et rouge, de cette tomate un peu biscornue et larges comme a la main de mon père, de cette tomate qui poussait du côté de notre jardin d'alors...
Et forcément quand Damien m'a demandé, tu viens du côté de Bordeaux pour lancer le concours Tomato Fiesta j'avais toutes les meilleures raisons du monde de dire oui. Déjà pour retrouver certaines mes petites bordelaises préférées, Agnès, Audrey, Babali, Bergeou, Cess, Joëlle, Marie et Anne et puis pour parler et manger tomates ! Ce que je ne savais pas encore c'est que je découvrirais en plus deux drôles de cuisinier, Vincent Poussard et Fabrice Biasiolo qui manient la tomate avec talent…. Et que Fabrice m'entrainerait en deux recettes sur un terrain de traverse où la cuisine n'est pas seulement quelque chose qui se mange, mais aussi quelque chose qui stimule l'imagination…
Ma salade de tomates à moi…
Ingrédients : Des tomates variées, encore un peu verte si possible (pour la salade que j'ai réalisée j'ai utilisé des grosses tomates cerises, des cœurs de pigeon, de l'olivette et une petite marmande) – 1 petite poignée de feuilles de basilic mélangées (vertes, violettes…) – 1 petite poignée de feuilles de menthe mélangées – 4 ou 5 tranchettes de baguette grillées – 1 quinzaine de tranchettes très fines de scamorza fumée (désolé mon 'ternet est tombé en panne alors que je n'avais pas fini l'article !)ou d'un autre formage légèrement fumé – 1gousse d'ail pressée - 2càs de jus de tomate – 3càs d'huile d'olive – 1càs de vinaigre de vin – du sucre - sel et poivre
Lavez puis coupez toutes les tomates en deux.
Réalisez la sauce en mélangeant le jus de tomate, 2càs d'huile d'olive et le vinaigre.
Coupez le pain en petit morceaux, versez le dans la sauce, mélangez bien, puis écrasez le pain sans attendre, entre les mains de manière à enlever la sauce en trop. Il faut réaliser cette opération suffisamment vite pour que le pain ne soit pas complètement trempé et garde un côté encore croquant.
Déposez les deux tiers des tomates dans un plat, parsemez le pain et l'ail dessus. Ajoutez les tranchettes de fromage.
Mettez une poêle à feu assez vif, saupoudrez les tomates restantes avec une belle pincée de sucre sur le côté coupé. Versez l'huile restante et quand elle est chaude posez-y les tomates, coté coupé vers la poêle et laissez juste le temps de caraméliser.
Laissez –les tiédir et ajoutez-les sur la salade.Parsemez toutes les feuilles, versez la sauce, salez et poivrez et mangez sans attendre…

Une petite recette qui va rejoindre la tribu des recettes de tomates de Tomato Fiesta organisé par 750g, la ville de Marmande et l'AAPrA et si vous voulez participer vite vite dernier délais Jeudi (merci Cess ,-)!) 23 à 23h55 !!!

Mais pourquoi, et si faisait des carottes mauves après… est-ce que je vous raconte ça…

P.S. : Désolé pour cette article qui est resté un peu nu et incomplet une partie de la journée mais 'ternet tombé en panne sans prévenir...

23 commentaires:

  1. mais mais mais??? c'est quoi le ....
    je ne le connais pas ce fromage
    Tu m'as en tous cas donné très envie de manger une tomate! Allez, dans 10 jours, direction le sud, où on va manger de bonnes tomates, de toutes les couleurs.... et ta petite recette sera surement sur notre table un jour, avec toutes ces belles tomates

    RépondreSupprimer
  2. je ne manquerai de lire assidûment les recettes avec des tomates vertes dont mes essais n'ont pas été aussi concluants que ta première expérience familiale

    RépondreSupprimer
  3. Et dire qu'enfnat ne j'aimais pas les tomates!!!!
    Je n'ai jamais mangé de tomates vertes! Mais cela me fait toujours penser au film "Beignets de Tomates Vertes"...

    RépondreSupprimer
  4. J'attends toujours avec grande impatience la saison des tomates, lorsqu'elles sont bien juteuses et libèrent toutes leurs saveurs. C'est alors que durant tout l'été je prépare une farandole de salades de tomates en variant les accompagnements!
    La prochaine fois j'essaierai la tienne! :)

    RépondreSupprimer
  5. Chaud, froid, cru, cuit, rouge, vert, une association originale pour cette salade de tomates

    RépondreSupprimer
  6. j'ai une variété de menthe que je réserve aux salades de tomates, c'est vrai que ça se marie bien,
    une pensée attristée à tous ceux qui ne mettrons jamais les pieds, gamins, dans un potager paternel

    RépondreSupprimer
  7. Ca y est, j'ai jopué et ce soir, c'est salade... de tomates!

    RépondreSupprimer
  8. J'ai découvert les tomates vertes (et jaunes et orange) l'été dernier, à mon marché bio (qui me manque, snif...) et j'ai fait une tarte de tomates multicolores avec. C'était sublimissime! Les tomates vertes n'étaient pas du tout acides comme je m'y attendais mais beaucoup plus douces que les tomates rouges... ohhh... divin! Depuis, j'essaye toujours de trouver des tomates multicolores pour mes salades :)

    RépondreSupprimer
  9. quel régal ces tomates! moi petite je ne les aimais pas chaudes!

    RépondreSupprimer
  10. Pas le souvenir d'une lecture aussi émue liée à ton père (pas le souvenir de ton père du tout, tu en parles moins que ta mère...), petiotes, les tomates se mangeaient à même le pied, dans le potager, mais quand même bien rouges !

    RépondreSupprimer
  11. Je suis tout simplement émue par ton histoire de là-bas et d’hier ! Un goût de tomate pas mûre caresse mes lèvres, sans le moindre sel gros soit il ou fin, car mon père avec sa grande main de fermier amateur, me présentait cette ronde à croquer telle une pomme. Par ton souvenir aussi silencieux, je m’aperçois que nous avons ça en commun.

    Mon père continue à me tendre cette tomate de son jardin, à se vanter de sa figue qui a poussé avant le figuier, à féliciter son citronnier qui rend jaloux tous les voisins, à offrir à ma mère un oiseau du paradis poussé sous le soleil de Casablanca (très difficile à réussir cette culture là-bas)… Il le faisait avec des mots de papa à sa fille, mais depuis la distance, les distances, il le fait avec le silence.
    Merci pour ces souvenirs d’enfance qui marque à jamais notre vie.

    RépondreSupprimer
  12. j'aime beaucoup discuter en silence aussi !
    attention le dernier jour c'est pas vendredi mais demain jeudi...
    bon sinon ça avance ces recherches d'appart sur bordeaux ??
    (ou comment lancer une rumeur pourrie)

    RépondreSupprimer
  13. Bravo pour cette magnifique salade !! Bisous

    RépondreSupprimer
  14. Ce qui est sympa avec les salades de tomates, c'est que personne n'a la même recette. C'est sympa pour les amateurs de cuisine en revanche, j'essayerai ta recette :)

    RépondreSupprimer
  15. Inutile de te dire que la tomate et moi c'est une histoire d'amour... J'ai toujours ta façon si émouvante de raconter les instants de vie. Bises.

    RépondreSupprimer
  16. Moi mon papa cultive encore des tomates dans son jardin près de Bordeaux et lorsque je reviens à la maison,c'est ma petite madeleine...Le goût est incomparable et c'est un produit du jardin de papa...
    Le concours c'est ce soir jusqu'à Minuit !!!

    RépondreSupprimer
  17. Petite salade? goflée tu veux dire... :-)

    RépondreSupprimer
  18. en ce moment, c'est salade de tomates tous les midis ici!....mais j'avoue qu'en bonne fille du nord, j'ai gardé l'habitude des tomates bien rouges......ceci dit, j'en ai acheté des bien biscornues au marché et on s'est régalés comme jamais!

    RépondreSupprimer
  19. Aujourd'hui j'ai rejoint toute l'équipe à Marmande pour la tomato fiesta, de la tomate biscornue et multicolor je peux dire que j'en ai vu... et surtout goûté. Comme tu le décris si bien juste un peu de sel, une merveille ! Mais au fait dimanche 2... je pourrais te raconter ça :) bonne soirée

    RépondreSupprimer
  20. Et dire que petite, et ado, je n'aimais pas du tout les tomates (sauf les cuites !). Heureusement que les gouts évoluent !
    Cette année nous en avons même plantés quelques pieds dans le jardin :)

    RépondreSupprimer
  21. Et bien j'ai l'impression que tu as passé un très bon moment du côté de Marmande....très jolie recette ensoleillée !!!
    Bises

    RépondreSupprimer
  22. Ah oui la tomate rouge et verte, la première fois que je suis allée en espagne je me suis dit c'est bizarre pourquoi ils vendent des tomates pas mûres maintenant je choisis toujours celles-là et plus les rouges et d'ailleurs dès samedi je vais pouvoir m'en faire des salades rouges et vertes...bisous

    RépondreSupprimer
  23. il n'y a pas si longtemps que cela que je te lis mais tu es un genie des mots et de la cuisine..je me regale autant de tes textes que de tes recettes..je ne laisse pas souvent de coms mais pour ce jour special, je me devais de te dire mon admirations..dis donc elle lit pas les coms ta marie!!!!

    RépondreSupprimer