vendredi 26 mai 2006

Ça sent une drôle d'odeur… quelque chose qui me rappelle, ça me fait penser à quoi déjà ??? La suite et la fin…

Le début se trouve sur le message précédent...

La suite…

L'hiver c'est la seule saison où je suis dans la maison et où m'emplissent d'autres odeurs. Comme celle du linge propre et du savon de Marseille qui a servi pour le laver, ma mère passe son temps à laver, nos vêtements, les draps, les torchons… puis elle recommence sans fin… c'est une laveuse ! L'année dernière mon père a acheté une machine à laver, une merveille qui sait tout faire toute seule! lui avait dit le vendeur… quand elle est arrivée à la maison, ma mère l'a toisée et depuis elle dort au milieu de la cuisine, elle ne l'a jamais utilisée !

Et puis quelques odeurs de cuisine, celle de la sorte de paella que fait ma mère, ma mère est une sorte de cuisinière, qui va trop vite parce qu'elle n'a pas le temps… c'est normal qu'elle ne fasse qu'une sorte de paella… mais elle y met quand même l'épice magique, ces tout petits brins orangés prêts à s'envoler au moindre souffle, cette épice qui donne au riz sa couleur de soleil et ce goût, un petit goût d'Espagne…cette épice qui fait qu'on appelle le riz de ma mère une paella !

Et puis l'odeur de la poussière parce que j'aime aussi me cacher sous les lits, malgré les araignées qui me font si peur… sous les lits c'est bien le seul endroit où ma mère n'arrive pas l'enlever, là où la poussière résiste à ma mère... c'est de là que je l'ai entendue crier pour m'appeler…

Le dragon crie ! entre mon frère et moi ma mère c'est le dragon… elle dit qu'il faut y aller et on est sorti, on a pris le taxi, je me suis dit, tiens on ne prend jamais le taxi, on allait voir mon père comme souvent à l'hôpital… Quand on est arrivé et ce n'était pas comme d'habitude, les infirmières se parlaient tout bas en me regardant et quand on est entré dans sa chambre j'ai pris une grande bouffée d'une odeur que je ne connaissais pas, une odeur curieuse, âcre, aux relents de métal glacé… mon père était sur son lit les yeux grands ouverts mais quand je suis passé devant ses yeux, ça n'a pas allumé la petite lumière, ses yeux ne sont pas plissés comme toujours pour me dire je suis content que tu sois là… il est resté sans bouger, il n'a plus jamais bougé… et moi l'odeur ma imprégné jusqu'au dégoût, je ne l'oublierai jamais, cette odeur d'hôpital que je détesterai toute ma vie…

C'est fini…

Et pour répondre à une dernière question, la saveur et l'odeur d'un blog… Celui de Leeloo évidemment, a pour moi un petit goût de crayon à papier que l'on mâchonne en réfléchissant, pas que mais aussi… la saveur d'un de ces plats indiens dont on n'arrive pas à définir précisément les épices qui le compose et l'odeur d'une rue Barcelonaise après la pluie, une en particulier, j'ai oublié son nom mais si vous voyez l'enseigne de Viader c'est que vous y êtes… quoique...

et pour continuer dans les parfums, cuisine indienne au menu !

Poulet trempé d'épices et bronzé au grill

Ingrédients : 8 pilons de poulet sans la peau – 1càc de piment moulu (la force c'est à votre goût) – 1càc de curcuma moulu – 1càc de toute-épice moulu (piment de Jamaïque) – ½ càc de garam massala – 1 càc de gingembre frais râpé – 1 càc de d'ail écrasé - 2 càc de jus de citron – sel – 60ml d'huile

Mélangez tous les ingrédients sauf l'huile, puis badigeonnez-en le poulet, réservez pendant au moins 30min. Tapissez un plat allant au four de papier aluminium. Mettez le poulet dans le plat, sur l'aluminium, versez l'huile en filet sur tout le poulet puis refermer avec une autre feuille d'aluminium, de manière à faire une sorte de papillote. Enfournez à four préchauffé à 190° pendant 40min. Ouvrez ensuite la papillote en aluminium, posez la viande sur une grille et passez sous le grill très chaud quelques minutes de chaque côté, en arrosant régulièrement du jus restant dans le plat, jusqu'à atteindre une belle couleur dorée (5min environ de chaque côté), mangez ! avec du riz et du soleil…

Mais pourquoi, tient ça sent pas le brûlé là… est-ce que je vous raconte ça…

25 commentaires:

  1. Merveilleusement bien ecrit...un autre commentaire serait superflu.

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  2. On ne pourra pas te reprocher d'acheter un livre de cuisine pour rien... Moi, je sens les épices d'ici!

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  3. Ma mère a fait pareil avec le lave-vaisselle. Mais c'était surtout pour protester parce que mon père négligeait toujours de lui faire une installation permanente et il fallait avancer le lave-vaisselle, brancher les tuyaux sur le robinet de l'évier de la cuisine, attendre que le cycle se fasse avec tout le boucan que les machines faisaient à l'époque et tout remettre en place. Elle a changé de machine depuis, on lui en a offert une plus récente, et elle s'en sert... pour entreposer ses boîtes de plastiques et autres Tupperware. Mon père n'a toujours pas l'air d'avoir l'intention de lui faire une installation permanente.

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  4. D'habitude je ris quand je viens chez toi et là , j'ai la larme à l'oeil! tu rends un bel hommage à ton Papa !

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  5. Une odeur très douce ici, douce et triste, comme celle d'un poème de Verlaine peut-être?

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  6. C'est vraiment très touchant Dorian.Bel hommage et belle recette aussi

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  7. Ah la la, tu m'as émue, vraiment...

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  8. Ton témoignage est très touchant. C'est vrai que les odeurs d'hopital sont généralement ancrées de manière négative.
    Belle recette épicée pour appeler le soleil à venir enfin nous rendre visite...

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  9. De l'émotion à la gourmandise...beau voyage !

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  10. Toi qui souvent me fait pleurer de rire, ajourd'hui c'est parce que je suis émue et bouleversée Que mes yeux laissent échapper une larme....mais pour ce qui est de ta recette, je crois qu'il va falloir que je la fasse à mon petit mari, je suis sûre qu'il va aimer!

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  11. Une jolie page empreinte d'émotion. Et profusion d'odeurs et d'épices pour amadouer le soleil..

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  12. Elles sont belles et empreintes d'émotions tes pensées pour tes parents ...

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  13. Et oui, tu sais aussi faire pleurer - je ne sais vraiment pas quoi dire sur un texte pareil, sauf que je suis très émue.

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  14. j'ai plusieurs merci de retard, pour toi, alors en vrac: merci pour ces recettes indiennes tout en générosité, merci parce que grâce à toi j'ai découvert le blog de Leloo, merci pour ces billets sur les odeurs de ton enfance. Les mot qui me viennent : humour,délicatesse, sensibilité.
    Je l'apelle la "Doriannn's touch".

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  15. Oh! oui combien touchant et écrit avec cette magnifique pudeur.
    Merci Doriann

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  16. Il y a douze ans. Superbe journée de mai à la veille des examens. Allongés dans l'herbe, sur le campus, N*** et moi avons révisé. Essayé de. En fait, nous n'avons pas arrêté de nous peloter.

    Le mot glissé sous la porte de ma chambre de bonne dit : "Rappelez votre père. TRES Urgent". Ecriture malhabile au feutre rouge par trois fois soulignée sur un Post-it jaune. Rue de Rome, un peu après 18h, dans une cabine téléphonique à carte, ma main nerveuse hésite à décrocher le combiné. J'ai le coeur qui bat très vite, je suis essouflé, j'ai couru jusque là, dévalant quatre à quatre les marches de l'escalier de service, m'imposant aux voitures sur les clous. Je sais qu'il est arrivé quelque chose. Je ne soupçonne pas quoi. Pourtant... Oui, a posteriori, cela ne pouvait finir autrement. Vite ! Il faut que je fasse vite, un type déjà attend derrière moi que je libère la cabine. "Papa ?..."

    Mon père en pleurs m'annonce que ma mère est morte en début d'après-midi.

    Mes jambes cèdent sous moi. Je suis pendu... Le mot est si juste !... pendu au bout du fil. Le type derrière la porte m'entend crier, me voit vaciller, ouvre la porte et me soutient. Merci à vous ! Je n'ai même pas pris la peine de vous regarder et de vous remercier. Je remonte chez moi.

    La première odeur dont je me souvienne, c'est celle de la pluie sur le pavé chaud de Paris. Une pluie d'orage inattendue sous laquelle N*** est arrivée, tant bien que mal. N*** aurait enfoncé la porte s'il avait fallu. La gardienne penaude l'a laissée entrer. La deuxième odeur dont je me souvienne, c'est la peau mouillée et parfumée de N***. Roméo de Gigli. J'ai épousé cette odeur.

    Aujourd'hui N*** ne porte plus Roméo [ne cherchez pas, il n'existe plus en France]. Même quand elle oublie sa tartine dans le grille-pain et que ses cheveux, sa peau s'imprègnent de l'odeur acre de calcination, c'est le parfum de Gigli qui me vient au nez en l'embrassant. Etrange sensation, qui me rappelle sans cesse ce mot sous ma porte sur un Post-it jaune souligné au feutre rouge.

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  17. émouvant, tout en douceur et élégance...

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  18. Je n'aime pas les réponses collectives… ceux et celles surtout, qui me lisent le savent mais pour une fois Mimine, Adèle, Fanfreluche, Choupette, Christine, Moony, MarieT, Débo, Bergeou, Agnès, Marie, Fabienne, Gracianne, Mam'zelle Jane, Alhya et toi l'anonyme qui raconte si bien, mais aussi ceux qui n'ont pas dit un mot ici mais qui l'ont aussi fait… merci d'avoir partagé vos émotions avec moi… merci !
    Et comme je n'aime vraiment pas les réponses collectives !!!
    L'émotion sans doute Adèle… j'ai changé de livre et j'ai oublié de le dire !!! cette fois c'est extrait de Saveurs des Indes de M. Bharadwaj chez Marabout côté cuisine !
    Ma mère ne s'est finalement jamais servie de la machine Fanfreluche, je l'ai récupérée bien des années plus tard et elle a fini à la casse encore plus tard après des bonnes et longues années de service ! Et aujourd'hui ma mère lave toujours à la main… têtue??? je l'ai pas dit…pensé peut-être ;-)
    Et si vous ne l'avez pas encore fait, suivez Catherine dans ses découvertes et foncez chez Leeloo c'est plein de… tout !!!
    Finalement l'inconnu c'est peut-être mieux que le parfum n'existe plus, comme ça nous ne le connaîtrons qu'à travers tes mots, tes émotions, cette histoire, ton histoire que tu as bien voulu partager avec nous et finalement c'est bien comme ça… et encore merci !

    Bon aujourd'hui on rallume le soleil… enfin si quelqu'un l'a vu qu'il me fasse signe j'arrive !!!

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  19. Toi l'inconnu, comme dit Dorian, merci d'avoir partagé cette belle page de vie avec nous, il y a des gens qui savent si bien écrire leur émotion.
    Dorian, c'est pour ça que j'aime tant revenir chez toi, tu suscites des commentaires qui sont parfois aussi passionnants que tes textes. Ah j'oubliais, les recettes sont superbes aussi :)

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  20. Moi, je ne sais pas et je n'aime pas écrire mes émotions, c'est pour ça que je n'ai rien dit hier soir après avoir lu ton texte, mais j'étais très émue. Merci pour ce morceau de ta vie qui m'a mis la larme à l'oeil.

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  21. il a l'air bien séduisant ce poulet !

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  22. Doriannn, je me sens un peu hors sujet, maladroite, enfin je ne sais pas dire exactement, je ne pensais pas que mon questionnaire allait réveiller de douloureux souvenirs et j'en suis désolée ... d'autant plus que malgré ces souvenirs douloureux, tu me déroules le tapis rouge. Je suis confuse. En fait je ne sais trop que dire

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  23. Encore Merci Gracianne, Cathy, Guylaine, Reinefeuille, Leeloo… et juste un mot pour dire que j'ai trouvé que ces émotions avaient aussi leur place ici, et cela même si j'ai longtemps hésité, sur ce site d'échange autour de la cuisine, d'échange des bons moments mais aussi des moins heureux quelques fois… de tout ce qui fait la vie dans nos cuisines et autour…
    Et pour Leeloo, ça c'était le passé, c'était il y a… longtemps !!! j'attends avec plaisir le futur, et surtout tes prochaines balades !!! Alors tu nous emmènes où ?

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  24. Pour moi ce sera une voix : la voix de ma mamie sur un répondeur qui m'annonce que mon papa est parti...
    J'ai les larmes aux yeux, Doriann, t'es aussi fort en cusine qu'en émotion!

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  25. Les messages n'ont pas de date de péremption et de temps en temps comme ça, un ou une lectrice de passage en fait revivre un... comme tu viens de le faire... que ce soit celui-là en particulier et ton émotion me touche particulièrement ! Merci Céline...

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