samedi 5 juin 2010

Mon boucher à moi il s’appelait Mr Boucher… y’a des fois où ça s’invente pas ! Et la plus belle des côtes de veau pour accompagner quelques souvenirs…

Quand je suis arrivé dans mon village, la première chose que j’ai pensée c’est… à repartir le plus vite possible ! Il faut dire que moi j’ai grandi avec l’odeur du métro dans le nez, avec la vue des affiches qui ventaient Dubeau Dubon Dubonnet ! Avec le bruit du contrôleur qui faisait ding-ding avec sa sonnette avant que les portes se ferment, avec la sensation de mes mains sur le bois des sièges… c’était il y a longtemps… Mais je n’ai sûrement pas grandi avec l’odeur des vaches et le chant des oiseaux…
Et le premier soir quand Marie est rentrée, le premier soir je lui ai dit, chouchou y’a pas eu de bruit de toute la journée ! avant de lui demander avec l’inquiétude qui me sortait des yeux, tu crois que ça va être toujours comme ça ?
Puis passé ces premiers moments j’ai commencé à sortir, seul au milieu de personne… J’ai essayé d’aller voir à quoi ressemblaient les commerçants, j’ai toujours aimé les commerçants alors ça m’a rassuré de penser que je pourrais aussi aimer ceux d’ici, ceux de mon nouveau chez moi.
C’est comme ça que je suis parti à la découverte des petits commerçants de mon petit village et que j’ai rencontré Monsieur Boucher un des deux bouchers de mon village…
Quand j’ai franchi la première fois sa porte, ça a été comme si le métro de mon enfance venait de s’arrêter au cœur de mon village, là en plein milieu de la boucherie. Il faut dire que mon nouveau boucher semblait tout droit sorti d’un film d’Audiard ou de Lautner, il aurait pu m’annoncer que son p’tit blase c’était Raoul et me demander si je voulais que mon steak finisse éparpillé par petits bouts façon puuzzle… Mon boucher avait une tête à la Dédé Pouce et une voix digne des pires loulous d’pigalle. L’espoir venait de renaître aux pays du silence et des champs, si mon boucher l’avait fait, je pouvais peut-être le faire !
Et c’est ainsi que pendant des années j’ai pris l’habitude de rentrer dans sa boutique en accompagnant mon arrivée d’un bonjour monsieur le boucher, auquel il répondait d’un sourire complice. Et j’ai découvert peu à peu à force de fréquenter Monsieur Boucher que ce n’était pas qu’un bourru prêt à débiter la bête avec l’œil brillant, c’était aussi un passionné qui pouvait parler d’une joue de porc, d’un tendron de veau ou d’une poitrine de bœuf avec passion, finesse et vous apprendre ainsi la viande et comment elle allait finir dans votre assiette. Et j’aimais nos rendez-vous parce que je repartais souvent de chez lui avec l’appétit courant devant moi…
Et puis un peu grâce à lui, mais surtout grâce à plein d’autres choses, je me suis fait au bruit du silence… et maintenant je ne pense pas repartir le plus vite possible, enfin pas tous les jours.
Malheureusement aujourd’hui Monsieur Boucher ne m’attend plus derrière son billot à réfléchir comme il faisait souvent avant de me dire, j’vais vous chercher un truc derrière, vous allez m’en dire des nouvelles… Mais quand je passe dans les rues de mon village, j’ai toujours un sourire en passant devant sa boutique en regardant une des pierres du trottoir de devant chez lui, une qui est curieusement usée, une sur laquelle j’entends encore le bruit de ses couteaux qu’il venait aiguiser dessus, un bruit qui est venu rejoindre celui du métro dans ma mémoire.
Il m’a semblé que la plus belle des côtes de veau serait la bienvenue le jour de la 4e édition de l’événement 24h chez mon artisan boucher, un jour à aller découvrir votre boucher, celui qui vous attend derrière son billot avec, lui aussi sans doute, plein de choses à vous apprendre !
Côte de veau bronzée au beurre salé aux herbes et à l’ail (en souvenir d’une discussion culinaire avec Marc Levy…)
Ingrédients : Une côte de veau très épaisse d'environ 500 à 600g – 90g de beurre demi-sel – 1 tête d’ail nouveau – 1 bouquet de thym et un de marjolaine (soyez généreux) – 1càs d'huile neutre (arachide) – sel et poivre.
Assaisonnez la viande. Mettez une cocotte en fonte de préférence à feu assez vif avec l'huile. Quand l'huile est bien chaude, saisissez la viande quelques minutes (2 ou 3min) elle doit être bien dorée, puis baissez le feu et tout doucement laissez cuire 10 à 12 minutes sur la même face.
Remettez à feu vif et saisissez l'autre côté toujours quelques minutes.
Ajoutez ensuite le beurre en morceaux, l'ail en chemise (pas épluché juste séparé en gousses) et les herbes.
Vous pouvez aussi ajouter quelques oignons nouveaux coupés en quatre. Baissez de nouveau le feu.
Faites cuire tranquillement en arrosant constamment pendant de nouveau 10 à 12 minutes.
Quand la viande est à point (n’hésitez pas à prolonger la cuisson si nécessaire), mettez-la avec l'ail et les herbes dans une assiette puis couvrez de papier aluminium en attendant de servir.
Ensuite jetez un tiers du gras restant dans la casserole et ajoutez un petit verre d'eau (8cl), montez un peu le feu, tout ce qui est dans le fond de la cocotte va se décoller, il n’y a plus qu’à réduire environ de moitié.
Servez alors par exemple avec une petite purée nappée de ce petit jus et de belles tranches de viande…

Mais pourquoi, bon et maintenant le boulanger, le fromager, le quatre saison, le… est-ce que je vous raconte ça…

PS : Demain je serais du côté de Septmonts où nos amis des 750g et les blogueuses de partout et de là-bas ouvrent la saison des pique-niques... et vous ???

14 commentaires:

  1. A Munich, j'ai trouvé un Mr Knödel qui en fait commerce. Ca ne s'invente pas non plus! Bon pique-nique...sous le soleil.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Dorian,

    Je n'ai qu'un mot à dire : Magnifique !!!

    Je viens de te mettre dans mes favoris (colonne de droite)

    Bises
    Dan

    RépondreSupprimer
  3. Et bien j'ai hâte d ete voir mon cher Dorian demain....bises !

    RépondreSupprimer
  4. j'adore ce blog, il est délicieux lol

    RépondreSupprimer
  5. Bonsoir Dorian,
    une délicieuse côte de veau à déguster sur la terrasse, ça ne s'invente pas cela se savoure!
    bonne fin de week end,
    Mélanie

    RépondreSupprimer
  6. Il me plaît ton boucher, sa gouaille comme ses produits... J'espère que la saison des pique nique a bien démarré, le nôtre a hélas été annulé

    RépondreSupprimer
  7. Garde ton boucher cette viande est magnifique
    bon lundi dorian

    RépondreSupprimer
  8. Ta recette est magnifique! Tu m'as donné faim!

    Moi c'est l'inverse, j'ai quitté une enfance à la campagne pour les études et puis le boulot à la ville. Il me manque le bruit du silence (enfin chez moi c'étéit plus le bruit des chien qui hurlaient la nuit et ça, réflexion faite ça me manque pas! mais le reste oui!)

    Bises

    RépondreSupprimer
  9. A l'inverse, c'est le silence qui me manque parfois, le silence de voitures, mais le bruit du vent dans les arbres, des oiseaux...
    Dommage que tu n'aies pas pu venir à soissons nous faire goûter cette délicieuse recette sur la plancha de Damien!

    RépondreSupprimer
  10. Figure toi que mon boulanger -enfin celui chez qui j'allais avant de faire mon pain moi même, s'appelle Monsieur BOULOT!!!
    ...mais il ne fait pas que des pains boulot.... ;-))
    56oceane

    RépondreSupprimer
  11. magnifique cette petite recette de côte de veau! je la note de suite et je m'en vais la tester rapido .... au fait, mon boucher habite à la campagne et le bruit des vaches bercent encore mes nuits. Top classe!
    J'aime bcp ton blog!
    +++AE

    RépondreSupprimer
  12. Bah moi, mon prof de physique-chimie, en seconde, y's'appelait Monsieur Yon. Et mon prof de sport en troisième, y's'appelait Monsieur Jémal. Hein, ça ne s'invente pas non plus, ça ?... ;)

    RépondreSupprimer
  13. j'adore ce blog!
    bonne fin de week end,

    RépondreSupprimer
  14. je suis obligée de remanger de la viande car je suis carrément trop carencée en fer et 2kg de lentilles par jours c'est pas possible.. comme mon état de santé se dégrade je cherche des recette qui me feront aimé la viande et aller chez le boucher.. et ton histoire est magique digne d'un Amélie poulain .. merci de faire partager on sent que tu as le coeur à l'ouvrage.. Merci

    RépondreSupprimer