jeudi 25 mars 2010

Les boulettes de mis amores… las albondigas ! Ou comment à force de rien vouloir faire j’ai fini par m’attraper une boulette obsession…

Quand j’étais petit et qu’on me demandait ce que je voulais faire dans la vie, je répondais invariablement rien, j’veux rien faire ! A cette époque-là, j’étais l’ami du radiateur du fond de toutes les classes où je passais et rien que de penser qu’il fallait faire quelque chose me fatiguait… me fatiguait… Et longtemps le verbe faire a été mon plus féroce ennemi parce qu’il m’attendait toujours au détour des jours, il y avait toujours quelque chose à faire !
Et puis plus mes pantalons se sont allongés, plus j’ai éloigné le mot faire de mes pratiques régulières.
C’est ainsi que j’ai balancé par-dessus bord la moitié de la vaisselle familiale pour ne pas avoir à laver le moindre plat d’après repas. Heureusement à l’époque je mangeais peu et pour les verres, je faisais comme on dit dans les troquets, tiens remet’z’en par-dessus… et plus besoin ni de laver ni de casser. Et pour tout c’était pareil, l’obsession de ne pas faire me guettait !
Heureusement pour moi dans les boites de nuit et les bars où je vivais à mi-temps, 12 heures par jour, on ne me demandait rien. Et vu le ramassage de râteau dans lequel je m’étais aussi spécialisé à l’époque, quand je rentrais au petit matin, seul, je n’avais rien d’autre à faire qu’à dormir jusqu’au prochain jour… avant de recommencer…
Plus tard, avec le temps je me suis mis à faire. C’était pas que j’étais subitement devenu un stakhanoviste du faire c’est juste que je n’ai jamais trouvé comment devenir un Alexandre le bienheureux. J’ai fait souvent sans passion un tas de métiers, mais il fallait bien que je remplisse des poches qui semblaient ne pas avoir de couture de fond… et puis j’ai commencé à cuisiner…
C’est à ce moment-là que j’ai mon obsession a changé et que j’ai voulu faire certaines choses et pire encore, je voulais bien les faire, le mieux du monde même ! Par contre je suis resté raisonnable, je n’ai jamais cherché à faire des chefs d’œuvre aux merveilleuses complications comme ces magnifiques pièces que les plus brillants des artisans proposent à la fin de leur tour de France. Moi, sans doute parce que j’ai encore un radiateur dans un coin de la tête, j’ai l’obsession raisonnable. Un de ces petits vélos qui n’arrêtent pas de faire des tours dans ma tête porte un nom venant de là-bas du sud du sud qui commence de l’autre côté des Pyrénées, ces boulettes que l’on appel le albondigas !
Et j’ai beau faire et refaire, il n’y a rien à faire, ce n’est pas que les albondigas que je fais soient mauvaises, ma tribu remue même régulièrement la tête avec une mine réjouie quand je les sers, mais pour moi il manque toujours un je ne sais quoi, quelque chose… et si seulement je savais quoi !
Alors je recommence, je pèse au gramme près chacune de ces foutus boulettes, chaque ingrédient a été pensé de longues heures et quand enfin je tiens la première entre mes doigts, je la regarde l’air mauvais comme pour lui dire, toi t’as intérêt à être bonne !
Cette fois encore, c’est ce que j’ai fais pour ma 354 874 version des albondigas qui ne seront dans doute pas les dernières…
Las albondigas béta version 354 874
Los ingredientes :
Pour les boulettes : 500g de steak haché – 300g porc haché –1càs d'huile d'olive - 1oignon râpé – 1gousse d'ail râpée – 1 jaune d'œuf – 2 tranches de pain de mie – du lait - 1càs de persil – sel et poivre
Pour la sauce : 2boîtes de tomates en cubes – 1càs d'huile d'olive - 1oignon haché – 1gousse d'ail en chemise écrasée avec le plat d’un couteau –3 feuilles de laurier– de l'origan - du basilic - sel et poivre
Commencez en faisant tremper dans du lait les tranches de pain dont vous aurez enlevé la croûte. Essorez bien le pain puis émiettez-le très finement.
Mélangez dans un saladier les deux viandes, l’oignon, l’ail, le jaune d’œuf, le pain et le persil, salez et poivrez et insistez bien pour obtenir un mélange homogène.
Réalisez alors des boulettes d’environ 30g, bien rondes.
Versez une cuillère à soupe d’huile d’olive dans une poêle et à feu assez vif, faites colorer les boulettes assez rapidement, elles doivent être saisies mais surtout pas cuites à cœur.
Retirez-les alors de la poêle, ajoutez un peu d’huile si nécessaire, versez l’oignon et l’ail et faites colorer le tout à feu moyen. Quand les oignons commencent à peine à colorer ajoutez les tomates, le laurier et l’origan, remuez bien et laissez sur le feu pendant 3 minutes.
Ajoutez les boulettes, baissez le feu et faites blobloter pendant une dizaine de minutes puis découvrez et prolongez d’une autre dizaine de minutes. Remuez régulièrement pendant toute la cuisson.
Quand les boulettes à la sauce tomate sont prêtes ajoutez le basilic, soyez généreux, mélangez une dernière fois et servez sans attendre.


Mais pourquoi, et si je les faisais de 33g ça changerait la face de la boulette ? est-ce que je vous raconte ça…

14 commentaires:

  1. Doux Jésus ! Je suis une fidèle lectrice attentive et très silencieuse mais... quand je vois ces photos de boulettes, je tombe à genoux devant mon ordi et je prie que le week-end arrive vite, très vite, parce que les boulettes, je ne sais pas pourquoi mais ça me rend hystérique, bavante, frémissante, débilitante de gourmandise !!! Votre recette, elle va finir dans ma cocotte, foi de Boulettowoman :-)

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  2. moi j'aime pas les boulettes mais j'adore ce billet... j'aime l'idée que la cuisine serve à se raconter...

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  3. Voilà, on se laisse emporter...

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  4. j'en fais de temps de temps mais pas de cette manière merci pour cette variante que je vais essayer la prochaine fois.
    bonne journée à toi
    hervé (lesateliersdhys)

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  5. Ouh que c'est appétissant ! Bravo

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  6. "faire et défaire, c'est toudi oeuvrer" on dit chez moi!...à force, tu vas y arriver à trouver la version idéale....j'allais écrire finale, mais ce serait trop triste!....

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  7. Ben, il n'y a pas d'épices? Je sens que je vais ENCORE prendre des libertés avec le texte...

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  8. j'ai essayé le week-end dernier les boulettes mais par respect pour les boulettes (les vraies), j'ai préféré les appeler steak-hachés-améliorés-en-forme-approximative-de-boulette. Recette notée sur mon calepin d'idées et à essayer au plus vite...
    MERCI !

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  9. Tes envolées lyriques me transportent à chaque fois, j'en suis toujours toute tourneboulette !

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  10. moi je copie-colle le comm de flou, j'aime pas les boulettes, mais qu'est-ce que j'ai aimé ce billet!

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  11. Ces boulettes-là me causent bien, comme les autres, mais j'ai une idée pour essayer de te rapprocher de l'idéal, je t'en recauserai...

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  12. Moi mes préférée ce sont les albondigas de calamares ... mais ça tu le sais déjà ;)

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  13. Hmmmmmmmmmm ... elles ont pourtant l'air succulentes ces boulettes !! et si tu essayais d'y ajouter de la menthe ?? j'ai goûté une fois et j'en suis tombée raide dingue ! je prends ta recette et je remplace le basilic par la menthe ... j'y arriverai un jour, j'y arriverai !

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  14. Magnifique, je pense que les boulettes, c'est super et excellent pour que les enfants mangent des viandes différemment.
    Merci
    Cecile de MenuGourmet

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